L'année 2017 fut à nouveau riche en événements et rebondissements. Qu'on en juge : le énième retour de la crise grecque, l'élection d'Emmanuel Macron avec seulement 24 % des suffrages exprimés au 1er tour, la baisse des APL, l'indépendance de la Catalogne... D'où les nombreux billets que j'ai écrits, parfois très détaillés, afin de vous présenter une analyse circonstanciée.
Retour sur l'année 2017
Commençons donc par un petit retour en arrière sur mes billets de l'année 2017. Tous les liens sont actifs, il vous suffira donc de cliquer sur le billet de votre choix pour le lire ou le relire, c'est selon !
Et l'année 2018 au sein de la zone euro ?
Tout d'abord, dix ans après le début de la crise, l’économie européenne bénéficie enfin d'une petite embellie, avec un redémarrage de certains de ses moteurs économiques. À tel point que le commissaire européen Pierre Moscovici a sorti son meilleur globish pour nous le dire (ci-dessous la version française de bois rassurez-vous...) :
Il ne faut pas oublier que la zone euro profite encore un peu d’un alignement des planètes favorable à la demande : un euro relativement faible, un niveau très bas des taux d’intérêt et des prix du pétrole raisonnables. Mais cela ne durera pas, car nombreuses sont les forces qui poussent à la remontée de l'euro notamment face au dollar (balance courante excédentaire de la zone euro, etc.) et à la hausse des prix du pétrole (demande soutenue, offre de moins en moins excédentaire, etc.) :
Cours euro-dollar (spot)
[ Source : Boursorama.com ]
Cours du baril de Brent
[ Source : Boursorama.com ]
Mais la reprise est fragile, ne serait-ce qu'en raison du taux élevé de chômage et de l'endettement total des pays membres (vous noterez au passage que le niveau d'endettement privé est bien plus inquiétant que celui de l'endettement public, j'y reviendrai dans un prochain billet...) :
[ Source : Eurostat ]
[ Source : Natixis ]
Au total, la BCE n'a aucune marge de manœuvre avec sa politique monétaire si une crise devait se déclarer au sein de la zone euro. Pire, au vu des niveaux élevés de dette publique de certains États, leur gouvernement ne dispose non plus pas de marge de manœuvre budgétaire. Dans ces conditions, je vous laisse imaginer la panade si une crise se déclenchait... Heureusement que les chargés de communication sont là pour nous faire oublier ces quelques petits riens de théorie économique, qui ne cadrent pas bien avec le storytelling officiel !
J'en profite aussi pour vous rappeler que le si le chômage connaît un début de reflux dans la zone euro, il risque vite de revenir à son niveau structurel, qui a certainement beaucoup augmenté depuis la crise en raison de la casse sociale et de la perte des capacités de production. Or, lorsque le taux de chômage effectif aura atteint ce niveau structurel (évalué à 8 à 9 % de la population active), probablement en 2019, alors il faudra s'attendre à un taux de croissance d'environ 1 %. Profitez cigales, l'hiver économique approche !
Mais pendant ce temps, les politiques pourront toujours feindre de ne pas savoir que ce sont des éléments extérieurs qui provoquent cette embellie conjoncturelle et en conséquence se rengorger d'avoir relancé la croissance ! Mais ne soyons pas dupes, tous ces succédanés de programmes économiques permettent surtout à des politiques, pas toujours aussi idiots que certains en ont l'air (sic !), de donner l'illusion de détenir encore les leviers du changement (économique, mais pas seulement), alors même que la potestas appartient depuis longtemps à Bruxelles - avec le résultat que l'on sait - tandis que l'auctoritas est hélas entre les mains des histrions du petit écran, qui font et défont les réputations au gré d'émissions de grande audience.
Enfin, n'oublions pas que nous ne sommes jamais à l'abri d'un cygne noir, venu des États-Unis sauce Trump, de la Chine saveur endettement excessif ou du cœur même de la zone euro où les problèmes bancaires sont loin d'être résolus.
Sur ce, je tiens à vous remercier chers lecteurs pour votre fidélité et vous prie de recevoir mes meilleurs vœux (la santé en premier) pour cette année 2018 ! Merci pour vos commentaires, liens et encouragements qui me touchent et m'incitent à continuer mes analyses sur ce blog malgré le manque de temps...