Avant de passer à un rythme de vacances avec un peu moins d'articles publiés en juillet et août, j'ai souhaité revenir sur la possibilité d'une crise. J'en avais déjà touché mot entre autres dans ce billet sur l'euphorie avant la crise, dans celui-ci sur le danger des taux d'intérêt très bas et dans celui-là sur la dette privée. Je me concentrerai aujourd'hui plus sur un éventuel krach boursier, sachant qu'il n'est pas besoin d'être grand clerc pour savoir que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel...
L'évolution des indices boursiers
* CAC 40 :
[ Source : Boursorama ]
* Dow Jones :
[ Source : Boursorama ]
On constate qu'une fois passée l'importante secousse du mois de février, les doutes ont commencé à se faire nombreux. Les analystes techniques ne manqueront certainement pas d'arguments pour expliquer pourquoi on devrait encore s'attendre à une hausse - en raison notamment des fondamentaux favorables des titres européens -, mais je constate surtout que l'aversion au risque a augmenté avec le grand retour du protectionnisme et de l'incertitude (politique et économique).
Trop de liquidités
Il est établi que la politique non conventionnelle menée par la Fed aux États-Unis et la BCE en Europe est responsable de l'augmentation sans précédent des liquidités :
[ Source : Natixis ]
Et bien entendu, toutes ces liquidités ont cherché à se placer, notamment sur les actions et les obligations, faisant de la sorte augmenter leur prix sur les marchés...
Et si le marché se retournait ?
Avec un tel niveau d'incertitude, les marchés peuvent très facilement se retourner, d'autant que les banques n'hésitent pas à spéculer sur les titres à défaut de faire leur métier de prêteur :
Nul ne sait de quoi serait fait l'avenir, et je n'ai pas la prétention de m'affirmer médium, mais il est certain qu'avec toutes ces liquidités dans l'économie une catastrophe est à venir. Ce d'autant plus que l'hydre bancaire est bien à l'image de celle de Lerne dans la mythologie :
[ Source : Les Échos ]
Je ne peux dès lors que renouveler les conclusions d'un précédent billet consacré au marché des actions aux États-Unis. Ce dernier a vu se développer une gigantesque bulle, comme en témoignent le ratio de Shiller et diverses autres études comme celle menée par Michael Hartnett et Jared Woodard chez Bank of America Merrill Lynch, qui montre que la capitalisation boursière totale rapportée au PIB atteint également des sommets inquiétants.
Autrement dit, l'économie financière se déconnecte de plus en plus de l'économie réelle, ce que certains cyniques considèrent comme une situation normale (sic !). Prosaïquement, je suis persuadé que nous allons simplement vers le pire !