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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 11:35

 

 

Dans un précédent billet, j'avais tenté une petite analyse de la pauvreté sous ses diverses formes. Cela faisait suite à une longue série de billets sur la perte de pouvoir d'achat des retraités et des classes moyennes, la crise économique en Turquie, la politique économique de Trump, le maillot de l'équipe de France de football, les liens financiers entre la Chine et les États-Unis et plus récemment le partage des revenus au détriment des salariés. Il semblait dès lors utile de compléter ce panorama en évoquant aujourd'hui la compétitivité-prix des pays émergents qui, contrairement à une idée reçue, s'est fortement dégradée depuis dix ans...

 

Qu'est-ce que la compétitivité-coût ?

 

Pour une entreprise, la compétitivité est sa capacité à vendre durablement ses produits à un prix supérieur à ses coûts, en faisant face à la concurrence. La compétitivité peut être divisée en deux composantes :

 * la compétitivité-prix, qui repose sur l’évolution des prix domestiques comparée à l’évolution des prix dans les pays concurrents.

 * la compétitivité hors-prix, qui trouve son origine dans d’autres déterminants que le prix, comme l’innovation, la qualité, le niveau de gamme, etc.

 

Dans ce billet, nous allons nous intéresser à un sous-ensemble de la compétitivité-prix appelé compétitivité-coût. Cette dernière compare l'évolution des coûts salariaux unitaires de la France à celle de ses partenaires, i.e. l'évolution du coût du travail corrigée de celle de la productivité.

 

En effet, si l'on se contente d'analyse l'évolution des seuls coûts salariaux, on pourrait en déduire à tort que les entreprises américaines ou allemandes ont une faible compétitivité-coût, alors même que c'est sur la productivité que porte l'essentiel de leurs efforts. D'où l'utilité de disposer d'un indicateur de compétitivité-coût tenant compte à la fois des coûts salariaux (salaires bruts, avantages salariaux, cotisations patronales, formation professionnelle, frais de transport...) et des gains de productivité : le coût salarial unitaire.

 

Évolution du coût salarial unitaire aux États-Unis

 

L'évolution du coût salarial unitaire est restée contenue aux États-Unis depuis au moins deux décennies et les crises ont même contribué à le faire reculer temporairement :

 

 

[ Source : OCDE ]

 

Évolution du coût salarial unitaire dans les pays émergents

 

En revanche, dans les pays émergents, le coût salarial unitaire a beaucoup augmenté depuis le début des années 1990 :

 

 

[ Source : Natixis ]

 

Les émergents dans la tourmente

 

Sur la base des chiffres précédents, on peut montrer que, en 2016, le salaire par tête est 9 fois plus élevé aux États-Unis qu’en Chine, ce qui n'a rien de surprenant. Mais c'est oublier que par ailleurs la productivité par tête est 9 fois plus élevée aux États-Unis qu’en Chine, d'où des niveaux de coûts salariaux unitaires semblables aux États-Unis et en Chine !

 

De même, en 2016, le salaire par tête est 4,5 fois plus élevé en France qu’au Brésil, là aussi sans surprise. Mais la productivité par tête est 4 fois plus élevée en France qu’au Brésil, d'où des niveaux de coûts salariaux unitaires semblables entre le Brésil et la France !

 

Les pays émergents ont donc perdu une grande part de leur compétitivité-coût depuis deux décennies, ce qui à terme devrait redessiner les contours de la géographie capitaliste en matière de délocalisations et investissements directs à l’étranger (IDE). L'image de la Chine comme atelier du monde à bas coûts est définitivement révolue, d'où la nécessité pour le gouvernement chinois de trouver au plus vite un accord avec Trump sur ses exportations s'il souhaite mener à bien son projet de monter en gamme Made in China 2025  !

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