Un curieux hasard a voulu que je commence l'année 2020 par un article sur la dette publique (et privée) et que je la termine quasiment avec le même sujet, tant celui-ci a depuis redoublé d'importance avec la crise. Et quelle(s) crise(s) ! L'année 2020 restera dans l'histoire comme celle de la pandémie de covid-19 et des confinements/déconfinements, qui ont conduit à doubler la crise sanitaire d'une crise que l'on qualifie d'économique faute de mieux, dans la mesure où pour la première fois, des gouvernements ont été contraints de mettre volontairement leur économie (partiellement) à l'arrêt. Mais il est désormais évident que le corps social français souffre. Et à ce stade, il serait prématuré d'entrevoir à court terme une amélioration...
Mais revenons un instant encore sur l'année 2020, riche en événements économiques et sociaux, d'où mes nombreuses analyses dont vous trouverez les liens dans le tableau ci-dessous. Pour finir ce billet, je vous proposerai comme chaque année quelques éléments de prospective, exercice hautement périlleux en économie...
Retour sur l'année 2020
Commençons donc par un petit retour en arrière sur mes billets de l'année 2020. Tous les liens sont actifs, il vous suffira donc de cliquer sur le billet de votre choix pour le lire ou le relire, c'est selon !
Et en 2021 ?
Sans surprise, les prévisions mondiales de croissance sont bien sombres, d'autant qu'il faudra certainement compter avec de nouvelles périodes de confinement (c'est déjà le cas dans de nombreux pays et la France s'apprête à prendre des mesures qui y ressemblent) :
[ Source : FMI ]
Par ailleurs, l'on ne sait rien de la réelle marge de manœuvre dont disposera Joe Biden pour mettre en œuvre son programme économique et social aux États-Unis. Au reste, qu'en sera-t-il de la guerre commerciale déclenchée par Trump avec la Chine, ce d'autant plus que celle-ci vient de conclure 14 autres pays de la région Asie-Pacifique un accord de libre-échange appelé Partenariat régional économique global (RCEP) dont je reparlerai prochainement ?
Au sein de la zone euro, les prévisions sont également très sombres. Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, a ainsi résumé le grand désarroi des dirigeants politiques en affirmant que "la deuxième vague de la pandémie anéantit nos espoirs d'un rebond rapide" :
[ Source : Le Figaro ]
Face au risque d'effondrement de l'économie, les gouvernements ont réussi à trouver en quelques semaines des sommes faramineuses alors même qu'ils prétendaient tous encore être à sec en janvier ! Or, ces fonds, censés sauver leur économie (et pas les plus fragiles comme je l'entends parfois, cf. la conclusion de ce billet), vont se répercuter sur l'endettement public.
Mais de là à croire que les dirigeants politiques ont abandonné leur vision néolibérale... Qu'il suffise de penser à la commission sur l’avenir des finances publiques installée par le Premier ministre français. Celle-ci, composée de dix personnes (anciens élus, économistes, spécialistes des finances publiques), a pour mission de réfléchir à la manière de redresser les comptes publics, mais sans augmenter les prélèvements obligatoires. Il n'est alors pas difficile de comprendre que l'on se dirige en France vers une nouvelle politique d’austérité... mais après 2022 bien entendu ! Et dans une démocratie dévoyée, il sera en outre possible au vainqueur de proclamer à tort que tout un peuple a souhaité son élection... Quoi qu'il en soit, la Commission s'est déjà rappelé au bon souvenir des États membres, pour qu'ils surveillent mieux leurs dépenses et ne compromettent pas « la viabilité des finances publiques ». Tout est dit.
En tout état de cause, face à cette hausse formidable de la dette publique, je persiste à penser qu'il sera peu probable d'échapper à une annulation (même partielle) des titres de dette publique détenus par les Banques centrales, d'autant qu'avant même la pandémie, la BCE détenait 20 % des dettes publiques de la zone euro, proportion vouée à augmenter après l’annonce par Christine Lagarde d’un programme d’achat urgence pandémique (PEPP).
Sur le front social, la hausse du chômage - qui n'apparaîtra pas forcément dans les chiffres en raison du découragement et de la précarisation - est déjà une certitude, tout comme celle de la précarité, en particulier pour les jeunes. Avec pour résultat une augmentation phénoménal de la pauvreté... Dans le cadre de la journée Confinés mais solidaires sur France Inter, la radio avait présenté "huit indicateurs, chiffres clés ou graphiques pour se rendre compte de l'état (inquiétant) de la pauvreté en France". Édifiant sur la situation sociale déjà fortement dégradée, en France, avant la crise de la covid-19 !
Chaque année, je rappelle aussi que nous ne sommes jamais à l'abri d'un cygne noir, tant les fragilités économiques et sociales sont nombreuses... La crise sanitaire en fut un exemple probant en 2020 !
Sur ce, je tiens à vous remercier chers lecteurs pour votre fidélité et vous prie de recevoir mes meilleurs vœux (l’indispensable santé en premier) pour cette année 2021 ! Merci pour vos commentaires, partages, liens et encouragements, qui me touchent et m'incitent à continuer mes analyses sur ce blog malgré le temps qui me fait cruellement défaut...