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11 mai 2021 2 11 /05 /mai /2021 13:43

 

 

Il y a quelque temps, j'avais donné une conférence sur le monde économique de l'après-crise, qui m'a amené à évoquer la transition écologique. C'est pourquoi, après mes derniers billets sur la finance, les plans de relance et la dette publique, je vais tâcher aujourd'hui de vous présenter brièvement l'économie verte. Et comme je connais le tropisme financier de certains de mes lecteurs, je consacrerai la deuxième partie de cet article aux obligations vertes.

 

Activités et emplois de l'économie verte

 

Plutôt que de définir tout de suite l'économie verte, peut-être est-il préférable de commencer par citer les activités et emplois qui peuvent y être rattachés, selon l’observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte :

 

 

Les chiffres clés de l'emploi dans l'économie verte

 

Plutôt que de longs discours, voici les principaux chiffres concernant l'emploi dans l'économie verte :

 

 

[ Source : Onemev, 2020 ]

 

Ainsi, les emplois dans l'économie verte représenteraient 2,1 % de l'ensemble des emplois. Les domaines les plus pourvoyeurs d'emplois dans l'économie verte sont la maîtrise de l’énergie, l'agriculture biologique et la gestion des déchets.

 

Le financement de l'économie verte

 

Sans prétendre à l'exhaustivité, j'ai résumé sur le schéma ci-dessous les trois grandes formes de financement de l'économie verte :

 

 

Plutôt que de détailler ces trois formes principales de financement, ce qui serait fastidieux à lire, je me concentrerai sur les seules obligations vertes, d'autant qu'elles défrayent la chronique actuellement.

 

Les obligations vertes

 

Également appelée green bonds ou obligations écologiques, les obligations vertes sont des titres de dette émis sur un marché financier et destinés à financer des projets verts, c'est-à-dire liés à la transition écologique, aux énergies renouvelables, à la lutte contre le réchauffement climatique, etc. En raison de leur objet un peu vague, l'on comprend déjà les critiques qui vont émerger : qu'est-ce qu'un projet vert ? Sur quels critères sélectionner les projets ? etc.

 

D'où l'importance de la labellisation, qui doit permettre d'unifier a minima les critères. Par exemple, le label investissement socialement responsable (ISR) est destiné à faire valoir la prise en compte des enjeux environnementaux (E), mais aussi sociaux (S) et de gouvernance (G) par certains fonds, ces critères ESG étant du reste les trois piliers de l'analyse extra-financière. Mais des labels plus spécifiques aux questions environnementales ont depuis été créés, comme le label Transition Énergétique et Ecologique pour le Climat (TEEC), qui était attribué aux fonds qui orientent une certaine part de leurs investissements vers la transition énergétique et l’économie verte. 

 

Le dernier label en date, qui a remplacé le label TEEC après la COP 21, est nommé Greenfin. Il est délivré par Novethic, EY France et Afnor certification.

Ce label s’appuie sur un décret et un arrêté publiés en décembre 2015 qui précisent notamment le cahier des charges et les modalités de contrôle. Le référentiel du label liste ainsi 8 catégories d’activités entrant dans le champ de la transition énergétique et écologique et de la lutte contre le changement climatique éligibles : énergie, bâtiment, gestion des déchets et contrôle de la pollution, industrie, transport propre, technologies de l’information et de la communication, agriculture et forêt, adaptation au changement climatique. Un fonds qui souhaite être labellisé doit donc investir majoritairement dans une ou plusieurs de ces 8 catégories, ce qui laisse néanmoins entendre qu'il est possible d'y trouver - minoritairement certes - des investissements dans des secteurs très peu écologiques...

 

Les trois principaux émetteurs d'obligations vertes sont les États-Unis, la Chine et la France, les Chinois ayant certainement compris ce qu'un environnement dégradé peut charrier comme conséquences négatives pour l'économie...

 

 

[ Source : ABC de l'économie - BdF ]

 

Et avant la pandémie, le moins que l'on puisse dire est que les obligations vertes avaient le vent en poupe tant du côté des émetteurs que des acheteurs :

 

 

[ Source : Climate Bonds Initiative ]

 

Mais en définitive, la finance verte n'est pas exempte de critiques, dans la mesure où tous ces outils peuvent très bien servir de faire-valoir écologique à des entreprises ou des gouvernements en mal de reconnaissance, ce que l'on qualifie alors green washing. Et la question qui subsiste est de savoir si l'économie verte est en mesure de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) et l'augmentation de température en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui est d'après le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) loin d'être gagné :

 

 

[ Source : Giec - Rapport spécial 2019 ]

 

J’ajouterai que la définition même de l'économie verte, que j'ai volontairement laissée en suspens, n'incite pas à l'optimisme. En effet, dans la plupart des discussions et des documents que j'ai lus à ce sujet, l'économie verte est trop souvent présentée comme un moyen de favoriser un développement économique soutenable sur le long terme, bref de poursuivre la croissance par d'autres formes.

 

Tout l'enjeu serait peut-être d'abord de se mettre d'accord sur un mode de vie soutenable (voir par exemple les pictogrammes sur l'image de ce billet...) et ensuite de trouver les moyens pour atteindre cet objectif. Bref, il faudrait renverser la perspective et réencastrer l'économie dans le social comme le disait Polanyi. Or, ce n'est pas le chemin suivi et le monde d'après, comme je l'ai déjà répété souvent, risque fort dans ce cas de ressembler à celui d'avant... en pire !

 

P.S. L'image de ce billet provient de cet article du site Actu environnement.

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