J'apprends à l'instant que la très vénérable Commission européenne a proposé, mercredi 19 décembre, d'infliger des sanctions progressives à partir de 2012 aux constructeurs automobiles n'atteignant pas leurs objectifs en matière de réduction d'émissions de CO2. Ceci constitue indubitablement un pas en avant vers la responsabilisation de tous dans le domaine écologique. Mais tout en entendant la nouvelle, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il y auraut forcément des grincements de dents dans divers pays de l'Union Européenne. Je pensais notamment à l'Allemagne, le pays de la grosse voiture... Et évidemment, quelques instants plus tard, on apprenait que Bruxelles a proposé de fixer des objectifs différenciés pour chaque constructeur, en fonction du poids des véhicules, pour parvenir à une moyenne de 130 grammes de dioxyde de carbone émis par kilomètre. Ainsi, les contructeurs allemands auront la possibilité de mettre en commun leurs objectifs d'émissions de CO2. Cela permettra à un grand constructeur automobile, moyennant des compensations financières et commerciales, de ne pas trop réduire ses émissions de CO2, en partageant ses objectifs avec un autre constructeur.
Nous y voilà ! D'accord pour sauver la planète, mais pas tout de suite et pas de la même façon pour tous. Alors bien sûr, nous aurons eu droit au traditionnel couplet sur le risque pour l'emploi et l'innovation que représente une telle proposition. Et pour être certain que le peuple comprenne bien que cette mesure ne plaît vraiment pas aux constructeurs, le président de la Fédération allemande des constructeurs a déclaré "qu'avec la proposition actuelle, on ne rend service ni à la protection de l'environnement ni à la raison économique". Bien entendu il fallait traduire : avec de telles sanctions pour sauver notre planète, on ne rend pas service aux constructeurs automobiles qui devront rogner sur leurs marges.
Pour conclure, rappelons tout de même qu'en Europe, les émissions de CO2 du transport routier ont augmenté de 30 % depuis 1990 et représentent maintenant plus du quart des émissions de l'UE, la moitié étant dues aux voitures particulières.