Les salariés de la grande distribution ont fait une journée d'action vendredi 1er février : selon secrétaire nationale du pôle commerce à la CFDT Services, 80 % des hypermarchés ont été touchés dans toute la France, entre 65 % et 70 % des supermarchés et 50 % dans la logistique. Les salariés se sont mobilisés autour de trois points : le pouvoir d'achat, le temps partiel et le travail le dimanche.
Au-delà de la question économique, on voit à nouveau apparaître une question politique : à la force de nous rappeler que le pouvoir d'achat et l'alpha et l'oméga dans une vie (voir mon billet à ce sujet), le président de la République a fini par ouvrir la boîte de Pandore. A présent, ne nous étonnons pas si les salariés exigent, à juste titre, leur dû ! Et à quelques semaines des élections municipales, il n'en fallait pas plus pour que les réactions politiques fusent. Ainsi, Ségolène Royal a dénoncé de son côté "le scandale de la distribution qui gagne beaucoup d'argent alors que c'est là que les emplois sont les plus précaires".
Rappelons que les mêmes revendications sur le pouvoir d'achat semblent prendre forme chez nos voisins Allemands. Très combatifs depuis l'ouverture des négociations salariales début janvier, les syndicats allemands veulent en finir avec la rigueur en vigueur outre-Rhin depuis plus de dix ans. Comme je l'avais déjà écrit, selon les calculs du ministère des finances, le salaire net moyen des Allemands se situe aujourd'hui en dessous du niveau de 1991. L'an dernier, les salaires ont augmenté de 2 %, moins vite que l'inflation, à 2,2 %.
Mais en France, les salariés ont choisi la mauvaise semaine pour faire parler de leurs revendications légitimes, puisque notre omniprésident vient de se marier...