Le sommet du G20 qui s'est tenu la semaine dernière devait permettre de trouver une solution globale à la crise. Cela devait notamment passer, comme je l'avais expliqué dans ce précédent billet, par une plus grande régulation de la finance et par une meilleure coopération avec les pays émergents. J'émettais très tôt des doutes quant à la possibilité de parvenir à une conclusion efficace (et applicable...), car de trop nombreuses voix discordantes se sont fait entendre : je pense bien évidemment au président américain qui la veille du sommet rappelait sa croyance absolue en la doctrine libérale !
Et bien, je ne m'étais pas trompé sur le résultat : beaucoup de déclarations d'intentions, mais aucune solution pratique... Les chef d'état n'ont fait que décrire les mécanismes existants et insister sur la nécessité de mieux encadrer la finance internationale. Or, cela nous le savions déjà et quasiment tout le monde (à part nos amis américains et quelques paradis fiscaux...) était d'accord sur ce point. Ce que nous attendions tous, c'était le moyen - oserais-je dire le protocole ? - d'aboutir à une meilleure régulation de la finance. Mais sur ce point, il n'y a rien eu, et les chefs d'état ont ainsi promis de se revoir en avril à Londres. Je le répète donc, il n'y a aucune avancée sur le sujet, ce qui ressort parfaitement du communiqué final qui n'est rien d'autre qu'une suite de banalités !
Mais comme toujours, ces sommets sont vus différements selon qu'on observe les résultats avec le prisme politique ou économique. Ainsi, pour vous permettre de comparer, voyez comment le journal de France 2 évoque les grande avancées du G20, tandis qu'au même moment les économistes se lamentent sur la pauvreté du communiqué final (texte en anglais de Dani Rodrik, célèbre économiste de Harvard).
Edifiant, n'est-ce pas ? Tout cela prêterait à rire si l'enjeu n'était pas si grand : en refusant d'agir immédiatement, on laisse la finance s'enfoncer un peu plus dans sa logique de domination sauvage de la vie économique, et cela débouchera inévitablement sur d'autres crises dans les années à venir !