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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 10:47

 



Certaines dates restent dans l'histoire - économique - pour des raisons parfois différentes. Ce 1er juin 2009 en est l'exemple parfait :  en France, le revenu de solidarité active (RSA) va être étendu à l'ensemble du territoire métropolitain à compter d'aujourd'hui. Aux Etats-Unis, General Motors (GM), qui fut de 1931 à 2008 le numéro 1 de l'automobile dans le monde, doit être déclarée en faillite par un juge new-yorkais. Revenons rapidement sur ces deux  "évènements".

Tout d'abord, commençons par un fait franco-français : le RSA. Pour résumé, le revenu de solidarité active remplacera le revenu minimum d'insertion (RMI), ainsi que l'allocation parent isolé (API). Il sera versé par les Caisses d’allocations familiales ou les Caisses de mutualité sociale agricole. Ceux qui touchent l'une de ces deux prestations en bénéficieront automatiquement, mais les travailleurs pauvres peuvent en faire la demande aussi, comme vous le rappellent les très nombreuses publicités misent en place par le gouvernement et dont voici un exemple ci-dessous (pour l'anecdote, la personne nommée Marc dans ce spot gagne un peu plus que le SMIC et n'a donc pas droit au RSA, mais il était tellement télégénique...) :




Pour mémoire, au seuil de 60 %, une personne seule est considérée comme pauvre en 2006 si elle touche moins de 880 euros par mois. D'après le haut-commissariat aux solidarités actives, le RSA concernera donc 3,1 millions de foyers, i.e environ 6,8 millions de personnes.

Le principe du RSA est de réinsérer les allocataires du RMI et de l'API sur le marché du travail en leur assurant un surcroît de revenus dès l'instant où ils reprennent un emploi. Car avant, si votre travail vous rapportez plus que le RMI, vous perdiez votre allocation. De même, le RSA doit permettre aux travailleurs pauvres de toucher, en plus de leur salaire, un complément de ressources. Sur le papier, l'idée semble bonne... mais gare aux effets de bords ! Le gouvernement cite beaucoup le rapport du comité d'évaluation qui avait été chargé d'expérimenter le dispositif dans les départements. Or, j'ai déjà eu l'occasion de dire sur mon blog combien cette étude était entachée de fautes méthodologiques et d'approximations, qui remettent en cause toute conclusion (positive ou négative d'ailleurs...). Mais le vrai risque, à mon avis, est la précarisation de l'emploi avec création d'une trappe à bas salaires. En effet, quelle incitation un employeur aura-t-il à augmenter les salaires, sachant que le RSA servira de complément de revenu ?

Venons-en à la faillite de General Motors (GM). Après des milliards de dollars d'aides publiques, une dette chiffrée en centaine de milliards de dollars, une perte cumulée de 100 milliards de dollars en 4 ans (10 milliards de dollars sur le seul premier trimestre 2009), et une action reléguée au rang de penny stock, GM va se déclarer en faillite... Plus précisément, GM sera placée sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Le tribunal devra alors avaliser le plan de restructuration qui devrait être le suivant : GM sera scindée en deux entités, l'une regroupant les dettes et les unités devant être vendues ou fermées (Pontiac, Saab, Vauxhall, Saturn, etc.), l'autre contenant les actifs "sains" (Cadillac, Chevrolet et GMC, plus Buick pour le marché chinois). l'Etat américain détiendra initialement 72 % des actions du groupe restructuré, le fonds d'assurance-santé du syndicat des salariés de l'automobile (UAW), 17 % et les détenteurs d'obligations, 10 %. Autant dire que l'Etat n'a pas fini de payer pour GM ! Ne parlons même pas des dégâts sociaux qu'occasionneront les licenciements et qui se traduiront par une pauvreté croissante (perte de l'assurance maladie,...). General Motors est ainsi devenu l'exemple typique d'une entreprise n'ayant pas su - ou n'ayant pas voulu - s'adapter aux nouvelles contraintes économiques et écologiques. Le prix à payer n'en est que plus lourd désormais... Rappelez-vous les publicités un brin insolentes de GM dans les années 80 :



Pour finir, j'ai entendu, il y a quelques jours, un présentateur de télévision parler de dégraissement de mammouth au sujet des effectifs de GM : moi, ça me rappelle surtout un ministre pathétique de l'éducation qui fait son retour politique beaucoup parler de lui en ce moment...

N.B : Un dernier mot pour dire que samedi 6 juin je donnerai une conférence suivie d'une dédicace de mon livre
les marchés financiers en clair (éditions Ellipses) à la médiathèque de Forbach à 15h.

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commentaires

J
En fait il n'y a rien de bien nouveau en ce sens qu'on annonçait il y a déjà 10 ans que seuls 4 ou 5 constructeurs resteraient en Europe d'ici peu.<br /> Et l'on reparle régulièrement du rachat de Fiat par Peugeot, c'est un vrai serpent de mer!<br /> Cette tendance à la concentration existe depuis fort longtemps, rappelez-vous tous les disparus qui ont connu la gloire dans les années 30 et 50, 80% de disparus et juste la mémoire de noms mythiques: Rosengart, Bugatti, Bleriot, Salmson, Voisin, Hispano, Facel-Vega.... et j'en passe!!!
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R
<br /> Oui, c'est une excellente remarque : le marché mondial est loin d'être concentré, et certaines marques - mythiques au demeurant - en ont fait les frais si on peut<br /> dire...<br /> <br /> <br />
C
Indépendamment de votre article, je m'apprêtais justement à vous poser une question sur...General Motors, mais plus précisément quant aux mécanismes à la fois juridiques et financiers qui entrent en jeu dans la mise en faillite (mise sous Chapitre 11)de General Motors, connaissant tout votre discernement en la matière. <br /> Je m'étais déjà posé la même question il y a un mois pour Chrysler, mais elle se fait désormais plus pressante : je m'explique.<br /> <br /> Dans la presse, je prends ici l'exemple des Echos du 2 juin 2009, on peut lire ceci à propos de la mise en faillite de GM : "la mise en faillite de GM est présentée comme une mesure thérapeutique", "conclusion logique d'une longue dérive financière", "la seule chance d'assurer sa renaissance éventuelle"...Les termes "thérapeutique, logique et seule chance" m'intriguent ici et je souhaiterais en réalité comprendre dans le détail, pourquoi cette mise en faillite est inévitable pour GM, dans quelle mesure cela est la seule chose qui puisse permettre (via un plan de redressement et de restructuration) à GM de se reconstruire, et quelles sont les réels bienfaits de cette mise sous Chapitre 11, pour une entreprise qui a accumulé de fortes pertes.<br /> <br /> En tant qu'étudiant en classe préparatoire économique ECS, venant de passer les écrits des concours d'entrée aux grandes écoles de commerce,je suis plus apte à interpréter les évolutions géopolitiques et géoéconomiques,notamment le bouleversement évident de la géoéconomie de l'automobile que cette mise en faillite met en valeur, que les processus purement financiers, et c'est dans cette optique que je vous sollicite.<br /> <br /> Merci d'avance et continuez ce décryptage assez décalé de l'actualité économique via ce blog, à mon sens très pertinent!
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R
<br /> <br /> Bonjour et merci de vos compliments !<br /> <br /> Concernant General Motors, il y a certes les pertes abyssales d'un côté. Mais de l'autre, il faut se souvenir du montant colossal de sa dette aussi : 173 milliards de dollars. Tout le<br /> problème était donc de réussir à poursuivre l'activité de l'entreprise, sachant qu'il faudrait, tôt ou tard, rembourser en plus des intérêts le capital de certains de ces prêts. Généralement, les<br /> entreprises s'arrangent pour renégocier les prêts avant l'échéance afin de ne pas avoir à tout rembourser, notamment dans le cas de prêts obligataires où l'entreprise rembourse le capital in<br /> fine. Mais dans le cas de GM, les difficultés se sont accumulées, entraînant une défiance des investisseurs et des créanciers. D'où l'intervention de l'Etat et la mise en faillite (chapitre<br /> 11).<br /> <br /> Le chapitre 11 fait partie du Federal Bankruptcy et permet la restructuration de l'entreprise, à la différence du chapitre 7 qui liquide la personnalité morale. En plaçant GM sous le chapitre 11,<br /> on permet aux dirigeants de continuer la gestion de l'entreprise sous conditions (il n'y a cependant pas d'administrateur comme en France...) ET SURTOUT d'obliger les créanciers à négocier (et<br /> souvent à accepter des termes défavorables) ! Cette procédure entraîne par conséquent la suspension des poursuites et empêche les créanciers d'agir pour obtenir le paiement de leurs créances. On<br /> comprend immédiatement l'avantage que cela présente pour reconstituer la trésorerie de l'entreprise... d'où le qualificatif de "thérapeutique" employé par Les Echos...<br /> <br /> Petit complément : au niveau social, le chapitre 11 autorise l'entreprise à s'affranchir des conventions collectives signées avec les organisations syndicales. Quand on sait la<br /> puissance de l'UAW aux Etats-Unis, on comprend mieux l'intérêt d'une telle mesure !<br /> <br /> Mais tout n'est pas rose pour autant : cette procédure étant publique, l'image de l'entreprise est passablement écornée. De plus, pour négocier avec les parties prenantes citées plus haut, il est<br /> indispensable d'employer les services de nombreux avocats, consultants, et autres conseillers n'hésitant pas à prélever leur dîme au passage.<br /> <br /> Placée sous cette procédure collective, la société GM pourra restructurer ses marques et fermer ou céder celles qui lui semblent le moins profitables. Conjugué à l'injection de<br /> 50 milliards de dollars de fonds publics (son capital sera détenu à 60 % par l'État fédéral), on "obtiendra" une société ayant une garantie de l'Etat pour ses emprunts futurs, ce qui<br /> réduira encore le coût de la dette à venir...<br /> <br /> <br /> Bonne chance aux concours, et merci de votre fidélité sur ce blog !<br /> <br /> Raphaël<br /> <br /> <br /> <br />
M
Pour ce qui est de Général Motor, on peut sans exagérer penser que des rapprochements entre constructeurs afin de mieux s'adapter aux nouvelles donnes de notre monde sont désormais envisageables sinon inévitables à terme...<br /> En Europe aussi non? Une curieuse nouvelle en provenance du groupe PSA sur une participation extérieure ( entendue ce matin à la radio) m'y fait penser...
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R
<br /> Certains rapprochements vont inévitablement avoir lieu comme vous le dites. La question à se poser sera dès lors de savoir dans quelle mesure la création<br /> d'oligopoles (voire carrément d'un monopole) pourra être acceptée par la Commission européenne...<br /> <br /> Quant à PSA, la mise à l'écart brutale de Christian Streiff au profit de Philippe Varin, annonce très certainement une "mondialisation" du groupe.<br /> <br /> <br />
B
Je me souviens avoir vu cette publicité de General au Canada. C'était la grande époque !
Répondre
R
<br /> On peut dire cela ainsi !<br /> <br /> <br />

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