Je serai pendant quelques jours en région parisienne afin de participer au jury d'admission d'une grande école d'ingénieurs. Mais avant de partir, je vous laisse méditer sur la vidéo ci-dessous qui concerne le plan indescent imaginé par British Airways pour se sortir du marasme économique : faire travailler ses salariés entre une semaine et un mois pour rien ! La question que tous les journalistes anglais posent ainsi lorsqu'ils voient des salariés de British Airways est la suivante : "Would you work for nothing ?" (Allez-vous travailler pour rien ?).
En définitive, après le "chantage" de l'entreprise Osram qui laissait un pseudo-choix entre licenciement économique et baisse de 12,5 % en trois ans du taux horaire de rémunération, et IBM qui prévoyait de réduire de 15 % le salaire de ses commerciaux dans le monde entier par un tour de passe passe faisant augmenter la part variable, voilà que l'on propose carrément de travailler pour rien ! Pour être plus convaincant, le directeur général de British Airways, Willie Walsh, a promis de travailler gratuitement en juillet, précisant que ce projet s'inscrivait dans le vaste programme de réductions de coûts de la compagnie aérienne britannique qui a fait état le mois dernier d'une perte opérationnelle annuelle record de 260 millions d'euros. En France, nous pensions déjà être célèbre avec le slogan tautologique idiot "travailler plus, pour gagner plus". Mais le Royaume-Uni a donc fait encore plus fort en inventant "travailler pour rien".
Pourtant, il me semble qu'il existe un texte international appelé Déclaration Universelle des Droits de l'Homme adopté en 1948, et par lequel la communauté internationale s’engagait à défendre la dignité et la justice pour chacun d’entre nous. Ainsi, l'article 23 de cette Déclaration dispose que "quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale".
C'est impressionnant comme certains textes vieillissent mal en entrant dans l'Histoire...