Une personne m'a interrogé récemment pour me demander si le capitalisme avait changé depuis la crise. Il est vrai qu'au début nous avions plutôt ça (Bande-annonce du film Trader) :
Puis Robin des bois est venu, et il nous a dit cela :
Sarkozy : "Plus on spéculait plus on était payé"
envoyé par politistution. - L'info internationale vidéo.
Comme ce n'était pas suffisant pour changer le monde, on a alors fait appel à tous les chevaliers de la table ronde économique pour qu'ils sauvent le capitalisme financier :
Depuis, nous avons tantôt ça (je change un peu pour ne pas toujours donner les honneurs à EDF, concurrence oblige) :
ou ce genre de foire là :
In fine, rien n'a changé, le système s'est seulement adapté aux nouvelles lois. C'est le cas pour les bonus pour lesquels il ne faut se laisser abuser lorsqu'on entend qu'ils baissent. En effet, les bonus peuvent être versés en cash... mais aussi en actions, ce qui est plus discret et amène au même résultat !
De même, les espoirs de régulation bancaire aux États-Unis deviennent évanescents : Paul Volcker, ancien président de la FED a même plaisanté en disant qu'on ne le sortait « que pour les séances photo » avec la presse. Il a en effet très bien compris que le Congrès n'est plus intéressé par une régulation, ce d'autant plus que Wall Street finance fréquemment les campagnes électorales... D'après un article paru dans la quotidien Le Monde du 17 février, "certains élus démocrates du Sénat confient que la Maison Blanche mise en fait sur la création d'une nouvelle instance de contrôle des prêts aux particuliers pour redorer son blason politique". On ne peut être plus clair.
Et en Europe ? La spéculation sur l'euro et sur les titres de dette de la Grèce nous démontre que rien n'a changé. C'est même pire, puisque cette crise a su mettre en évidence les antagonismes entre les États de l'Union européenne, ce qui n'a que renforcé la spéculation... Quant aux Hegde funds, l'Union n'arrive toujours pas à se mettre d'accord sur les agréments nécessaires à leurs activités, de sorte qu'ils échappent toujours encore à toute régulation (même embryonnaire). A preuve, un hedge fund anglais, Ebullio Capital Management, contrôle aujourd'hui 90 % du marché de l'étain !
Pour en revenir à la personne qui m'avait posé cette question sur le capitalisme, voici la réponse que je lui ai donné : si on souhaitait ne rien changer, on ne s'y serait pas pris autrement...