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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 10:23

 

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Suite aux dernières semaines dantesques qu'ont subies les économies européennes et américaines, je tenais à rédiger une petite tribune pour apporter mon éclairage. J'ai eu la chance de voir celle-ci publiée dans le quotidien Le Monde. J'y expliquais en quelques mots comment le financement de l'État par l'endettement sur les marchés avait déplacé le centre de gravité du pouvoir économique vers la finance, au détriment de la majorité des citoyens.

 

J'ai rappelé ensuite qu'un État n'est pas une entreprise, ce que j'avais par ailleurs déjà développé sur mon blog, et que lorsque les agences de notation s'alarment du niveau de la dette publique elles ne semblent guère prendre en considération les richesses d'une nation. Au surplus, quel crédit accorder à des sociétés privées qui ont donné des notes de solvabilité maximales à des produits toxiques pourris ? Paul Krugman, prix Nobel d'économie, avait du reste écrit un billet (en avril 2010) sur son blog tenu au New York Times, où il expliquait que bon nombre de produits financiers présentés comme sans risque (note AAA) avaient rapidement perdu toute valeur sur les marchés...

 

Pour finir, je ne manque pas de dire encore une fois que la situation actuelle est ubuesque : les États se sont endettés pour sauver les banques, et aujourd'hui le système financier leur reproche leur endettement excessif ! D'où des plans de rigueur administrés à toutes les économies comme on prescrivait des saignées censées être la panacée pour soigner les maux du corps au XVIIe siècle ! Pourtant des solutions existent, soit qu'elles passent par plus de fédéralisme au sein de la zone euro (eurbonds,...) si l'objectif est de conserver l'euro, soit qu'elles se contentent d'une monnaie commune faisant suite à un processus de démondialisation, etc. 

 

Malheureusement, les chantres politiques de l'Union européenne et de la monnaie unique sont aussi ceux qui ne veulent surtout pas froisser leur électorat avant des échéances nationales quasi-permanentes en démocratie. D'où une accumulation de mini-sommets et de réunions techniques qui sont loin d'avoir l'envergure attendue par les citoyens. Serait-ce encore une occasion manquée de changer les choses, à l'image de cette réforme des marchés financiers qui nous avait été promise avec trompettes et tambours suite à la crise des subprimes en 2007 ? Quoi qu'il en soit, pour l'instant nous voilà installés durablement en "debtocracy" pour reprendre le titre d'un documentaire dont j'avais rendu compte dans ce billet !


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commentaires

P
<br /> Le lien est ici:<br /> <br /> http://t.co/VLAnauC<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Merci pour les liens fort intéressants !<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Je vois aussi suggérer des monnaies locales pour tout ce qui touche à l'économie domestique, des euros grecs ou espagnols ou portugais!.... En gardant l'euro pour le commerce extérieur. Je vous<br /> mettrai le lien sur cet article d'un économiste de Stanford dans un autre comment!<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Dans la situation actuelle, je propose de relire ma relation des enjeux de 2007 avec le rapport Pebereau et Camdessus et autres!...<br /> <br /> http://pratclif.com/economy/pebereau<br /> <br /> <br />
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P
<br /> La critique du système économique et financier se vend bien aujourd'hui; il n'y a pas que les opérateurs des marchés financiers qui se comportent comme des moutons; la plupart des journalistes qui<br /> veulent être dans le vent aussi. Les médias ne surferaient que sur l'actualité. Cela fait pourtant des années que certains d'entre nous alertent sur le "toujours plus", la croissance exponentielle<br /> de la production et de la consommation... L'ironie de l'histoire c'est que cela dure depuis 1973 date à laquelle Giscard et Pompidou ont interdit au trésor public de présenter ses échéances non<br /> couvertes par les recettes, à la banque de France: celle-ci imprimait les billets de banque nécessaires pour que l'État paie ses factures et ses fonctionnaires. Aucun budget n'a été en équilibre<br /> depuis; mais est-ce si grave docteur?.<br /> <br /> On a obligé l'État à faire appel au marché; à l'époque c'était la crise du pétrole et on se rendait compte que les pays pétroliers avaient des excédants énormes qu'ils ne pouvaient pas utiliser en<br /> totalité. Et on craignait l'inflation due à l'usage immodéré de la planche à billets pour financer l'excès des dépenses publiques par rapport aux recettes... Cela n'a pas empêché l'inflation élevée<br /> dans la décennie qui a suivie, qui a nourri entre autres la bulle immobilière!<br /> <br /> En faisant appel aux marchés financiers qui se sont considérablement développés après, avec l'ère Reagan et Thatcher à partir de la fin des années 1970, l'État s'est mis dans leurs mains et doit<br /> répondre à leurs critères de jugement - les fonds de pension et les fonds d'investissement entre autres qui gèrent quand même l'épargne des petites gens et des classes moyennes. Et ce système<br /> impose de payer des intérêts, lesquels nécessitent d'imprimer la monnaie correspondante, ce que personne ne dit.<br /> <br /> Clairement, l'État doit créer la monnaie nécessaire au fonctionnement de l'économie, veiller à ce qu'il y en ait assez à tout moment pour accompagner la croissance, assurer le fonctionnement des<br /> services publics même quand les recettes sont insuffisantes pour couvrir les dépenses, à cause des fluctuations de l'activité. Le faire par la planche à billets directement, ou indirectement,<br /> lorsqu'il faut créer la monnaie des intérêts? La différence est où (*); sommes nous confrontés aujourd'hui aux défauts d'un système imaginé en 1973 en France et repris dans l'acte unique européen?<br /> Cela dit, la théorie économique nous dit qu'il existe un équilibre entre déficits, dette et croissance exprimés en % du PIB. Cet équilibre a été institué dans le pacte de stabilité : 3% de déficit,<br /> 60% de dette et (je crois et c'est là que le bat blesse) 5% de croissance du PIB. Ce pacte n'a pas été respecté par les grands de l'Europe dont la France. La règle d'or que Sarkozy veut instituer<br /> est une imposture, un gadget électoral. La règle d'or est le pacte de stabilité que la France a votée et confirmé à Lisbonne.<br /> <br /> (*) dans le cas de recours aux marchés, la banque centrale ne crée de la monnaie que pour couvrir les intérêts de la dette, et l'État doit rembourser le capital à due échéance; en réalité l'État ne<br /> rembourse pas toujours le capital car il emprunte à nouveau à l'échéance pour le rembourser. Dans une situation d'équilibre cad. relation entre - déficits, dette, croissance du PIB, l'État peut ne<br /> jamais rembourser le capital de la dette; il peut même continuer de s'endetter. Dans le cas où il n'est pas fait recours aux marchés financiers, la banque centrale devrait créer de la monnaie non<br /> seulement pour les intérêts mais aussi pour le capital. Ainsi il n'y aurait jamais de dette, ce qui était le cas avant 1973. Fustiger l'État pour les déficits récurrents depuis 1973 c'est donc<br /> méconnaître les raisons de l'existence de la dette de l'État, cad. la relation entre les services publiques et la fiscalité pour les couvrir.<br /> <br /> Revenir à la situation d'avant 1973? Est-ce souhaitable Raphaël? Il faut se rappeler qu'avant 1973 nous étions dans une situation complètement différente. C'était l'après 2è guerre mondiale qui<br /> avait dévasté (rasé) l'ensemble du monde d'Ouest à l'Extrême Orient. Les États-Unis qui avaient fait la guerre sur deux fronts mais sans subir de destructions sur le territoire des 50 États, furent<br /> les "sauveurs" du monde pendant les "trente glorieuses". Il n'y avait pas d'autres sources de monnaie que la planche à billets. Aujourd'hui après 30 ans de néolibéralisme il y a des excédants<br /> faramineux notamment dans les pays pétroliers et en Chine.<br /> <br /> Quand un américain achète un PC en Chine mettons à 300$, 300$ sortent des États-Unis et un PC y entre; symétriquement en Chine un PC en sort et 300$ y entrent. Comme le vendeur de PC ne peut pas<br /> utiliser ces $, il les donne à la banque centrale qui les convertit en Renminbi ou Yuans au taux de 8 pour 1. Pour cela, la banque centrale de Chine crée (imprime) des Yuans. Cette création de<br /> monnaie alimente la croissance chinoise - produits d'exportation, infrastructures en excès dit-on, et ça commence à faire de l'inflation... Et la banque centrale de Chine<br /> ne peut rien faire d'autre que de placer ces dollars en bons d'État des États-Unis; la FED a baissé ses taux à zéro et la Chine continue d'y placer ses excédants même à taux d'intérêt réel négatif!<br /> Les chinois ne sont pas contents! et les États-Unis disent à la Chine, réévaluez votre Yuan!<br /> <br /> Merci Raphaël de commenter et d'expliquer davantage, notamment si on peut revenir à la gestion souveraine des dépenses et des finances publiques par la planche à billets....<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Je ne suis guère un nostalgique des temps économiques passés qui, comme je le repète souvent, ont eu des caractéristiques propres à cette époque (et au contexte<br /> socio-économique). Il est donc impératif de trouver des solutions face au contexte dégradé actuel. Mais il est certain que se priver de la politique monétaire au moment où l'on cherche à amputer<br /> la politique budgétaire par une règle d'or, est probablement le meilleur moyen de déposséder totalement l'État de ses fonctions. Il n'y aurait alors plus aucune possibilité de pratiquer des<br /> politiques de relance...<br /> <br /> <br /> Plusieurs pistes existent, celle que Jacques Sapir qualifie de démondialisation en est une (j'ai du reste rédigé un billet à ce sujet), Jacques Généreux en<br /> évoque une autre dans son livre "Nous on peut !", à paraître le 8 septembre.<br /> <br /> <br /> <br />

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