Dans mon précédent billet, je voulais croire que l'organisation d'un référendum en Grèce sur l'accord européen - en fait franco-allemand - pouvait marquer le retour des décisions démocratiques dans ce pays, suite aux trop nombreux heurts survenus les derniers mois.
Malheureusement, il n'en a rien été puisque le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a très vite capitulé face aux pressions de la troïka en retirant sa proposition contre la promesse de recevoir les 8 milliards d'euros attendus par Athènes avant le 15 décembre. Alors que jeudi matin il soutenait l'organisation rapide d'un référendum (dont la question restait déjà curieusement en suspens...), dans l'après-midi il envisageait la constitution d'un gouvernement d'union nationale et l'abandon dudit référendum !
Les choses se sont alors très vite accélérées et, dès vendredi soir, Monsieur Papandréou obtenait le vote de confiance du parlement, qui lui a permis d'entamer des consultations en vue de la formation d'un "gouvernement de coopération". Bien entendu, ses nombreuses volte-face lui ont fait perdre le peu de crédibilité dont il disposait auprès de son peuple, et font donc désormais de lui un Premier ministre en sursis, d'autant que l'opposition réclame des élections anticipées. Il paraît donc fort probable que ce soit son ministre des Finances, Evangelos Venizélos, qui ait la lourde tâche de former le nouveau gouvernement... et de faire avaler l'amère pilule d'austérité aux citoyens grecs !
Et en ce qui concerne le G20 ? Les grands problèmes ont à nouveau été partiellement soulevés, mais sans qu'on y apporte de solutions concrètes, faisant de cette grand-messe un Gvain où il fut essentiellement question de l'austérité à appliquer à la Grèce...
Ainsi, mis à part un vague accord sur l'augmentation des ressources du FMI, tout au plus a-t-on appris qu'il existerait encore 11 paradis fiscaux seulement (sic !) et que le Conseil de stabilité financière a identifié 29 grandes banques systémiques (c'est-à-dire présentant un danger pour l'ensemble de l'économie en cas de faillite), dont quatre françaises (BPCE, BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale). Enfin, la Chine a promis de s'amender en renforçant son système de protection sociale et en laissant se réévaluer un peu plus le yuan. Bref, on oscillait entre commerce des promesses et café du commerce...
La seule réussite de ce G20 aura donc été d'alarmer suffisamment les citoyens européens, à grand renfort de palabres sur la prétendue nécessitée d'une austérité généralisée (François Fillon présentera du reste lundi des mesures supplémentaires de rigueur en France, par exemple une deuxième journée de "solidarité"), pour qu'ils en viennent à se détester encore un peu plus les uns les autres. A preuve le tabloïd allemand Bild vient de réclamer - avec sa légendaire kolossale finesse - un référendum pour sortir les Grecs de la zone euro, tandis qu'un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France conclut que les Français désapprouvent amplement l'aide financière française (15 milliards d'euros) à la Grèce...
Laissons le mot de la fin à notre omniprésident, qui a déclaré lors de sa conférence de presse - très précisément à 14h50 ! - que "les gouvernements peuvent agir et ne sont pas condamnés à subir". Tout à fait exact, mais quand agiront-ils donc dans l'intérêt des peuples ?
N.B 1 : la photo de ce billet provient du site mots-croisés.ch qui, comme son nom l'indique, est passionnant pour les cruciverbistes !
N.B 2 : ce mercredi j'animerai, à partir de 18h30, une rencontre de la cafet'éco à l'Université Populaire de Sarreguemines. Thème retenu : inflation et pouvoir d'achat !