Avec les révélations concernant le "chevalgate", c'est-à-dire la viande de cheval contenu dans certains plats cuisinés préparés à base de boeuf, la notion d'économie de proximité fait un retour en force dans les médias. En effet, en dépit de l'engagement pris par les distributeurs de n'utiliser que de la viande française dans leurs plats préparés à base de boeuf, la réglementation européenne continue à présenter de graves carences : les industriels ont ainsi l'obligation de mentionner le type de viande entrant dans leurs préparations, mais ne sont pas tenus d'en indiquer l'origine, cette dernière précision - probablement la plus importante - n'étant exigée que pour la viande achetée à la découpe.
Rien d'étonnant donc que le circuit commercial de la viande de cheval retrouvée dans les plats Findus soit aussi complexe :
[ Source : France info ]
Les consommateurs se sentent donc à juste titre trahis et les éleveurs (près de 200 000 élevages bovins en France) ont peur d'une défiance vis-à-vis de la viande en général. Difficile dans ce contexte de restaurer la confiance malgré des labels comme VBF (Viande Bovine Française).
D'où l'idée qui fait son chemin depuis quelques années d'une économie avec des circuits courts, que l'on peut aussi appeler économie de proximité. Celle-ci peut prendre diverses formes pour un exploitants comme par exemple la vente directe qui est aujourd'hui en plein essor. Ainsi voit-on nombre d'exploitants pratiquer la vente à la ferme ou sur les marchés, et de plus en plus des tournées à domicile et des ventes de paniers. Selon le CESE, 16,3 % des exploitations agricoles faisaient de la vente directe en 2010, dont 47 % avec transformation des produits quelle que soit la filière.
Qu'appelle-t-on économie de proximité ?
Face à la mondialisation que d'aucuns nous présentaient comme heureuse, l’économie de proximité se définit d'après un rapport du CESE comme "un mode d’organisation de l’économie autour de la relation directe : relation des entreprises avec les consommateurs, relations entre entreprises, ancrage dans la vie locale. Son objectif est d’augmenter le bien-être en valorisant le territoire par les acteurs qui l’habitent et pour eux. Elle se définit ensuite par son rapport au développement local. Regroupant sur un territoire des acteurs économiques qui coordonnent leurs activités, elle crée des aménités qui facilitent l’action collective. Elle est également source d’emplois induits et renforce la vitalité du territoire".
On l'aura compris, l'économie de proximité repose sur la proximité géographique et une vraie relation entre entreprises/exploitants et clients, qui permet de retisser le lien social détruit par la mondialisation. Il est du reste bon de se rappeler que c'est le commerce de proximité qui a permis le développement des sociétés, et qu'avant Marco Polo et son livre des merveilles, l’économie était essentiellement de proximité... Ce n'est donc qu'un retour au source ! Examinons ainsi deux formes d'économie de proximité : les AMAP et les SEL.
Les AMAP
Les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) ont pour finalité de favoriser l'agriculture paysanne et biologique en tissant un lien direct entre paysans et consommateurs. Ces derniers s'engagent dès lors à acheter la production du paysan à un prix défini lui permettant de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu correct (que la vente à la grande distribution ne permet pas); ils s'engagent en outre à payer leur part de la récolte à l’avance.
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