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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 11:26

 

Drapeau-Grece.jpg

 

Ce dimanche 25 janvier, auront lieu en Grèce des élections législatives qui vont placer le pays à la croisée des chemins. Dans un pays qui a perdu toute autonomie, tant économique que politique, l'alternative est limpide : une poursuite de la grande saignée économique jusqu'à l'explosion sociale finale ou un changement radical de paradigme économique.   

 

Une synthèse en vidéo

 

J'ai été invité sur le plateau de TV Cristal pour donner quelques clés de compréhension sur la situation économique en Grèce. C'est certes généraliste, mais cela permet de comprendre en 15 minutes la réalité et les enjeux du vote de ce dimanche. A voir gratuitement sur le site de TV Cristal en cliquant sur l'image ci-dessous :

 

TV-Cristal-19-janvier-2015.png

 

[ Cliquer sur l'image pour voir la vidéo sur TV Cristal ]

 

Qui est Syriza ?

 

Syriza est une coalition de la gauche radicale en Grèce, dont le leader est Alexis Tsipras. Syriza, qui est par ailleurs membre du Parti de la gauche européenne, a proposé un programme électoral basé sur 4 piliers (lutte contre la crise humanitaire, relance de l'économie, reconquête du travail, réforme de l'État) et une cinquantaine de mesures phares, dont la restructuration de la dette publique à hauteur d'au moins 50 % et la fin de l'austérité qui a mis le pays au tapis. Ce programme a été chiffré à environ 11,5 milliards d'euros.

 

Syriza.jpg

[ Source : Le Point ]

 

Le parti Syriza peut-il l'emporter ?

 

La plupart des sondages (même s'il faut être prudent avec ce que l'on peut en dire) donne le parti d'extrême gauche Syriza en tête des intentions de vote pour ce dimanche. Toute la question sera alors de savoir si ce parti aura les coudées franches, c'est-à-dire la majorité absolue de 151 sièges au parlement. A défaut, il lui faudra s'associer avec d'autres formations politiques, qui lui demanderont certainement de mettre de l'eau dans son vin.

 

Elections-Grece.jpg

[ Source : La République des Pyrenees.fr ]

 

Et après ?

 

Attendons d'abord de connaître le résultat des urnes qui semble tant inquiéter les tenants de l'orthodoxie néolibérale, comme en témoignent la saillie de Jean-Claude Juncker et celle attribuée à Angela Merkel concernant une possible sortie de la Grèce de la zone euro (Grexit).

 

Disons-le clairement : bien que par le passé Syriza ait évoqué une sortie de l'euro, cela ne fait plus partie de son programme politique ! En plus de la fin de l'austérité afin de faire repartir la demande intérieure, sa priorité est désormais la restructuration de la dette publique (320 milliards d'euros, soit plus de 177 % du PIB !) qui mine tout espoir d'en finir avec la crise, dans un pays dont les fondements politiques, économiques et sociaux ont été sérieusement et durablement atteints.

 

Mais comme désormais la dette publique grecque appartient à plus de 85 % aux autres État membres de la zone euro, au travers essentiellement du FESF, des prêts bilatéraux et de la BCE, un défaut même partiel laisse craindre des pertes qui seront épongées pour un montant important par les contribuables allemands et français. Et quid des 30 milliards d'euros apportés par le FMI, institution qui n'a jamais connu de défaut ni effacé aucune dette depuis sa création ?

 

Et si la Grèce était sommée de quitter l'Euro ?

 

D'aucuns prétendent qu'un pays ne peut être sommé de quitter la zone euro. Pour ma part, je prétends le contraire, à moins de considérer qu'un éventuel chantage à la liquidité versée par la BCE n'est pas une injonction à quitter la monnaie unique. Je m'explique : on sait depuis la publication de la lettre envoyée en 2010 par Jean-Claude Trichet au ministre des Finances irlandais, que la BCE avait menacé de couper les liquidités au pays si celui-ci n'acceptait pas les réformes proposées... Démocratie, vous avez dit démocratie ?

 

Dans ce cas de figure, sois le gouvernement se couche au détriment de son peuple, soit il fait front mais se retrouve contraint de créer une nouvelle monnaie puisque la BCE ne lui fournira plus d'euros pour alimenter son économie. Or, la Grèce devra très vite faire face à d'importants remboursements de dette pour plus de 6,7 milliards d'euros, et il lui faudra certainement trouver en tout 12 milliards d'euros pour affronter toutes ses obligations en 2015...

 

Jusqu'à présent, la Troïka (UE-FMI-BCE) n'a jamais eu à faire face à la moindre résistance sérieuse. Syriza semble être la première anicroche, devenue opposition crédible, à la toute-puissance de la Troïka dans la zone euro. Pourtant, même le Parlement européen, dans un rapport rendu en 2014, avait condamné le fonctionnement opaque de la Troïka et le peu de cas qu'elle faisait de l'emploi.

 

Au reste, l'abandon de l'Euro par la Grèce constituerait certainement un détonateur bien plus puissant que ce qu'estime l'Allemagne, qui laisse entendre qu'il s'agirait d'un non-événement. En effet, comment croire qu'une sortie précipitée de la Grèce ne créerait pas une panique en Espagne et surtout en Italie, dont les CDS ont recommencé à monter depuis quelques temps ?

 

Et même si certains pensent que Super Mario peut tout à la BCE depuis qu'il a annoncé en 2012 sa volonté de tout faire pour sauver l'Euro, il y a fort à parier que la panique ne cesserait pas et emporterait avec elle l'ensemble des économies membres de la zone euro.

 

Voilà pourquoi je préconise une sortie ordonnée (et coordonnée) de la zone euro afin de ne pas créer de mouvements de panique... Même si je sais qu'à crier dans le vide, on peut s'épuiser et n'avoir en retour que son propre écho, je persiste en me disant qu'un jour, peut-être, nos dirigeants prendront conscience des réalités concernant l'Euro !


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