Toujours dans la série on n'a pas de pétrole mais on a des idées, voici une initiative financière qui nous vient d'outre-Manche. Sachant que les Britanniques sont les deuxièmes plus gros consommateurs de chocolat d'Europe (juste derrière les Suisses), une chocolaterie haut de gamme, nommée très poétiquement Hotel Chocolat, vient d'innover en ingénierie financière.
Dans le cadre de son développement, elle avait besoin de lever 5 millions de livres sterling (plus de 6 millions d'euros !). La société s'est vite aperçue qu'il allait être difficile de demander des fonds aux banques car tout le monde sait que les banques vont mal, et surtout que le marché obligataire est, en ce moment, loin de donner satisfaction en termes de primes de risque. Quadrature du cercle ? Non, car la chocolaterie a associé son savoir-faire à la finance pour proposer des obligations d'une valeur de 2 000 ou 4 000 livres rapportant une boîte de chocolat tous les mois pendant trois ans pour la première. Sachant que la boîte de chocolat vaut au moins 18 livres, cela représente un rendement annuel de 6,72 % pour l'obligation à 2 000 livres et de 7,29 % pour celle à 4 000 livres ! Par les temps qui courent, c'est une bonne rémunération pour l'investisseur et une source de fonds pas trop coûteuse pour l'entreprise...
En résumé, le chocolatier a besoin de fonds qu'il ne trouve pas sur les marchés, ni en banque. Il se retourne donc vers ses fidèles clients en leur proposant un titre financier construit sur mesure, et qui associe de facto le client à l'entreprise. Résultat des courses : la chocolaterie affirme avoir déjà précommercialisé des obligations auprès de 5 000 investisseurs potentiels, ces derniers devenant donc en quelque sorte les banquiers créanciers de l'entreprise !