12 août 2010
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Ces derniers jours, l'information politique, économique et sociale et dominée par les catastrophes climatiques qui sévissent un peu partout dans le monde, avec une rare violence :
* inondations au Pakistan qui, en l'espace de deux semaines, ont causé plus de 1 500 morts et sinistré environ 14 millions de personnes. Selon le chargé du suivi du climat mondial à l'Organisation météorologique mondiale, ce pays n'a jamais connu d'inondations d'une telle ampleur géographique.
* glissements de terrain dans la province de Gansu dont le bilan officiel s'établit, pour l'instant, à 1 117 morts et 627 disparus (remarquez la précision des chiffres...), alors que 45 000 personnes ont été évacuées.
* inondations dans la région himalayenne du Ladakh, dans le nord de l'Inde, dont le bilan est là aussi d'une précision d'horloger : 177 victimes.
* canicule exceptionnelle qui frappe la Russie depuis près d'un mois et demi et qui se conjugue à de nombreux feux de forêts. Là aussi, le bilan semble amplement sous-évalué : les feux auraient fait 52 morts et la canicule n'aurait pas augmenté de manière significative les décès, même si des sons de cloches discordants commencent à se faire entendre (à St-Pétersbourg, on parle d'une augmentation de 30 % des décès par rapport à juillet 2009, et même de 100 % à Moscou...).
On peut d'ores et déjà imaginer les coûts humain, social et économique de ces catastrophes et leurs implications pour l'avenir des pays. Or, et c'est là que beaucoup d'analystes conteurs de fables se trompent, les conséquences ne resteront pas circonscrites au pays qui les a subies. En effet, le jeu de dominos mis en place par la mondialisation entraînera des répercutions sur tous les pays de la planète. Un exemple en est donné par la Russie, 3e exportateur mondial de blé, qui a dû abaisser pour la quatrième fois ses prévisions de production pour cette année, et qui a mis en place un embargo sur ses ventes de céréales à l'étranger. J'avais expliqué, dans mon précédent billet, comment le cours de l'épi de blé a connu, sur le marché de Chicago, une hausse mensuelle record de 38 % !
Mais parler ainsi en termes économiques, c'est oublier que chaque homo oeconomicus de la théorie est un être humain avant tout : quid des conséquences sanitaires ? Quid des conditions de vie ? Au moment où l'on parle tant de développement durable, c'est stupéfiant d'entendre plus souvent parler des conséquences économiques que des conséquences humaines...
Pour finir, j'invite le lecteur à réfléchir un instant à ces plans d'austérité mis en place un peu partout dans le monde. Je répète à l'envi qu'ils sont insupportables sur les plans social et humain. Aujourd'hui, je rajouterai qu'ils ont négligé tous les aléas qui ne pouvaient être probabilisés dans un modèle purement économique... Cela démontre l'absolue nécessité d'intégrer des éléments sociaux, politiques et HUMAINS dans les processus de décisions économiques !
Raphaël DIDIER