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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 11:04

Taux-d-interet.jpeg

Dans la période récente, on observe que les banques détiennent des portefeuilles d'obligations publiques assez importants :

 

Dettes souveraines détenues par les banques des pays de la Zone euro et du Royaume-Uni (milliards d'euros)

 

Detentions-obligations-banques.jpg

 

[ Source : European Banking Association ]

 

Le Japon, quant à lui, affiche le record de détention d'obligations publiques par les banques :

 

Encours d'obligations publiques détenues par les banques au Japon (% du PIB)

 

Obligations-banques-Japon.jpg

 

[ Source : Natixis ]

 

Les banques détiennent de tels titres publics en raison essentiellement de leur qualité - surtout en cette période de crise -, qui permet de s'en servir comme collatéral auprès de la BCE pour se refinancer. Mais ces titres sont également recherchés par les banques pour leur liquidité, suite à la mise en place des normes prudentielles dites Bâle 3. Celles-ci obligent en effet les établissements financiers à augmenter leurs fonds propres et à maintenir un certain ratio de couverture des besoins de liquidité à court terme (Liquidity Coverage Ratio).

 

Cela signifie que la banque devra à l'avenir conserver suffisamment d'actifs liquides pour pouvoir les vendre facilement sur les marchés, afin de faire face à une situation de crise de liquidité sur une période de 30 jours. Remarquons que le régulateur semblait croire que toutes les dettes souveraines restent liquides en période de crise... Mais il est revenu partiellement sur cette vision en élargissant les réserves de liquidité aux obligations d'entreprises notées A+ à BB-, et à certains emprunts hypothécaires et actions.

 

Or, ces portefeuilles obligataires sont soumis à un risque de taux : lorsque les taux d’intérêt nominaux à long terme augmentent, les obligations valorisées aux prix de marché voient leur prix baisser, ce qui débouche sur des moins values et réduit les fonds propres des banques. On s'attend alors à un rationnement du crédit offert par les banques, ce qui aurait bien entendu des conséquences néfastes sur une éventuelle reprise économique. Dans un pays comme le Japon, les conséquences seraient encore plus désastreuses sur la situation des banques bien entendu et sur les finances publiques, puisque le pays a une dette publique de plus de 220 % du PIB !

 

La question est donc : existe-t-il actuellement un tel risque de remontée des taux d'intérêt à long terme ? La réponse est oui, comme le démontre la mini-panique qui a suivi les déclarations du président de la Fed, Ben Bernanke, évoquant l'arrêt programmé des politiques monétaires expansionnistes menées par la Banque centrale américaine. J'avais expliqué dans ce billet que les taux d'intérêt à long terme étaient maintenus très bas grâce à ces politiques, mais qu'il faudrait bien un jour fermer l'abreuvoir à liquidités financières, ce qui fera remonter les taux aux États-Unis... et pour notre plus grand malheur dans la zone euro, puisqu'on constate historiquement une corrélation entre les taux des deux côtés de l'Atlantique !

 

En ce qui concerne le Japon, la politique monétaire très expansionniste voulue par le nouveau gouvernement de Shinzo Abe se traduira par un doublement de la base monétaire d'ici fin 2014. D'où une remontée de l’inflation anticipée et une dépréciation du taux de change, qui débouchent sur une hausse des taux d'intérêt à long terme :

 

Japan-rate.jpg

 

[ Source : Bloomberg.com ]

 

En définitive, pendant que certains affirment que la reprise est là une autre catastrophe se profile...

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