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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 11:20

SMS-Pole-Emploi.jpg 

Commençons par cette information qui m'a laissé perplexe : d'après le ministère du travail, un dysfonctionnement chez SFR, qui agit comme prestataire de Pôle emploi, explique une bonne partie de la baisse du nombre de chômeurs au mois d'août 2013 ! Pour le dire simplement, un bug chez SFR a empêché l'acheminement d'une partie des messages de relance au mois d'août, que Pôle emploi adresse chaque mois par SMS (voir l'image de ce billet) ou message vocal aux demandeurs d'emploi qui n'ont pas encore déclaré leur situation.

 

Conséquences du bug ? Selon les investigations menées par la DARES et Pôle emploi, ce sont 20 000 à 30 000 demandeurs d'emploi en plus qui ont quitté les statistiques du chômage pour défaut d'actualisation. Au total, s'il y a bien eu une baisse du nombre de demandeurs d'emploi au mois d'août 2013, celle-ci est moitié moindre qu'annoncée :

 

Chomage-aout-2013.jpg

 

[ Source : Les Échos.fr ]

 

Ce qui m'inquiète le plus avec ce genre de problèmes, c'est qu'ils conduisent à décrédibiliser encore un peu plus les chiffres fournis par les institutions publiques, dans un contexte où la population doute déjà beaucoup des statistiques publiques. Et ce dernier bug s'ajoute au couac survenu à l'INSEE au mois de juin : l'INSEE n'avait en effet pas été capable de publier l'étude détaillée qui accompagne toujours les chiffres du chômage mensuel, en raison d'un sous-effectif d'enquêteurs et d'une refonte de l'enquête (changement de questionnaire notamment)...

 

Ces problèmes techniques tombent mal puisque le président de la République a annoncé son intention d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. De plus, le gouvernement vient de lancer ses 34 plans de "reconquête industrielle", avec en prime un document PDF rempli de jolies photos plus ou moins futuristes. Or, je ne peux m'empêcher de sourire lorsque j'y trouve comme objectif "la souveraineté télécoms"...

 

Pour en revenir au chômage, la situation est actuellement la suivante :

 

Taux de chômage au sens du BIT

 

BIT-2013.png

[ Source : INSEE, enquête Emploi ]

 

 

Ci-dessous un graphique qui présente l'évolution du nombre de demandeurs d'emploi depuis 2007 :

 

Chomage-ABC-2013-copie-1.png

 

[ Source : Alternatives Économiques ]

 

Au sein de l'Union européenne, les nouvelles du front de l'emploi ne sont guère plus réjouissantes (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :

 

Chomage-juin-2013.jpg

 

[ Source : Le Parisien ]

 

Quant à la situation des chômeurs de plus de 50 ans et des jeunes, elle devient tout simplement catastrophique : si le chômage des jeunes est en très nette progression depuis la crise (+ 50 % pour les moins de 25 ans), le chômage des plus de 50 ans a quant à lui doublé en 5 ans ! Le gouvernement peut-il dès lors espérer inverser durablement (c'est-à-dire en dehors du mois d'août 2013) la courbe du chômage d'ici quelques mois ?

 

Contre toutes attentes, cela est possible mais pour des raisons qui n'augurent rien de bon. Tout d'abord, de nombreux chômeurs se découragent d'un marché du travail bloqué et d'un service public à l'emploi qui n'a rien à leur proposer de concret. Je suis certain qu'un de mes fidèles lecteurs ne manquera pas de me confirmer les tensions qui existent du côté de Pôle Emploi... En dehors de cela, il est important de noter que la population active croît désormais à un rythme beaucoup plus faible que par le passé, ce qui aura pour conséquence de réduire le taux de chômage.

 

En outre, si le taux d'activité (= part de la population qui a un emploi OU en cherche un...) des plus de 55 ans a bondi depuis 5 ans, en raison essentiellement de la réforme des retraites, celui des jeunes de 15 à 24 ans recule de 0,5 %. Ce recul, qu'il soit dû à un découragement ou à une poursuite d'étude qui souvent ne fait que reporter le problème du chômage à plus tard, fait cependant les affaires du gouvernement à court terme. 

 

Le vrai problème est que la plupart des gouvernements européens ont inversé les priorités : ils ont décidé de s'attaquer d'abord à l'endettement public et ensuite au chômage. Ce faisant, ils mettent tous en place, au même et pire moment, des politiques d'austérité qui passent désormais par des réductions de dépenses publiques - dont celles de Sécurité sociale.

 

Or, j'ai montré les effets néfastes sur l'économie de ces politiques, qui sont du reste à présent bien détaillés dans la littérature économique. Dans mon nouveau livre, les grands débats économiques actuels, les lecteurs pourront d'ailleurs trouver un chapitre intitulé Faut-il baisser les dépenses publiques ? dans lequel je détaille cette question importante.

 

Malheureusement, l'Europe reste arc-boutée à l'idéologie néolibérale et feint d'ignorer que les principaux problèmes sont l'atrophie de la demande et la concurrence mondiale intenable pour les entreprises ! Et le dire, c'est déjà apporter un début de solution puisque l'on sait à quels problèmes s'atteler...

 

N.B : l'image de ce billet provient de cet article du Huffingtonpost.


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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 11:05

Les grands débats économiques actuels

 

Dans mon précédent billet, j'évoquais la sortie prochaine de mon nouveau livre d'économie. C'est donc avec grand plaisir que je vous annonce aujourd'hui la parution officielle de  l'ouvrage les grands débats économiques actuels, publié aux éditions Ellipses. Il s'agit d'un livre grand public, que j'ai mis près de 18 mois à écrire tant j'ai voulu qu'il soit au plus près des questions économiques qui font débat actuellement.

 

En effet, dans un contexte où les questions économiques dominent très largement le paysage médiatique, les débats proposés se révèlent soit très techniques soit teintés d’idéologie politique, et n’apportent en fin de compte que peu d’éléments pertinents pour la réflexion. Ce livre a précisément été pensé pour répondre à ce besoin de compréhension des grands enjeux économiques actuels par un large public.  

 

Construit sous la forme de 25 débats - il m'a donc fallu inévitablement faire des choix tant il y avait de choses à dire ! -, il offre ainsi au lecteur des clés pour comprendre les grands enjeux et mécanismes économiques, avec en appui de nombreux graphiques, schémas et encadrés qui en faciliteront la lecture.

 

Parmi les thèmes qui sont traités dans mon livre, on peut citer notamment :

 

 * L'Allemagne est-elle un modèle économique pour l'Europe ? (Chap. 1)

 

 * Comment faire face à la crise du logement ? (Chap. 23)

 

 * Faut-il diminuer les dépenses publiques ? (Chap. 7)

 

 * La TVA sociale va-t-elle rendre les entreprises plus compétitives ? (Chap. 16)

 

 * Une taxe carbone en France peut-elle faire baisser la pollution ? (Chap. 15)

 

 * Faut-il augmenter le SMIC ? (Chap. 19)

 

 * Le système de retraite français est-il condamné ? (Chap. 25)

 

Les chapitres sont indépendants les uns des autres et présentent plusieurs niveaux de lecture, de sorte que les débutants en économie tout comme les lecteurs avertis pourront y trouver des éléments intéressants.

 

Ce livre s'adresse par conséquent à toutes les personnes qui souhaitent comprendre les grands débats économiques actuels. En particulier, il pourra être lu avec profit par les étudiants des classes préparatoires économiques et commerciales, et par tous ceux cherchant un point d'entrée dans le monde économique ou préparant des concours (IEP, concours administratifs, grandes écoles,…).

 

Mon livre peut être acheté dans quasiment toutes les librairies, en particulier celles en ligne (dont voici quelques liens) :

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:31

Livre.jpg 

J'ai profité de la relative accalmie de cet été 2013 pour approfondir à travers mes billets de blog des thèmes qui m'intéressent. En ce début d'automne, en voici une synthèse avec le titre des articles, avant mon prochain billet dans lequel je vous présenterai mon nouveau livre d'économie grand public, publié aux éditions Ellipses, qui a pour ambition de fournir au lecteur des clés pour comprendre les grands débats économiques actuels... 

 

 * L'abreuvoir à liquidités financières : tout d'abord, j'ai expliqué que les Banques centrales se sont lancées dans des politiques monétaires expansionnistes consistant à créer massivement de la monnaie pour acheter des actifs financiers sur les marchés, dans le but d'augmenter le prix de ces actifs et de faire baisser les taux d’intérêt à long terme. Puis, j'ai montré que l'ouverture de cet abreuvoir à liquidités financières a rendu la taille des flux de capitaux internationaux préoccupante et fait désormais peser des risques sur l'économie, notamment dans les pays émergents.

 

 * Le secret bancaire suisse : la révision de l'accord UE/Suisse sur la fiscalité de l'épargne donne lieu à d'interminables négociations, puisque l'Union européenne souhaiterait désormais que les autres revenus financiers, à l'instar des dividendes ou des plus-values, soient également concernés... Mais surtout qu'il y ait un échange automatique d'informations en matière fiscale ! Après avoir présenté le poids de la finance en Suisse, j'ai montré le statut important du secret bancaire dans ce pays. Enfin, j'ai expliqué pourquoi la loi américaine Fatca et la directive européenne sur la coopération administrative fiscale condamnent à terme le secret bancaire suisse !

 

 * Quand les banques détiennent des obligations publiques : j'ai présenté un tableau récapitulant les gros volumes de dettes souveraines détenues par les banques des pays de la zone euro, essentiellement en raison de leur qualité - surtout en cette période de crise -, qui permet de s'en servir comme collatéral auprès de la BCE pour se refinancer. Mais ces titres sont également recherchés par les banques pour leur liquidité, suite à la mise en place des normes prudentielles dites Bâle 3. Or, ces portefeuilles obligataires sont soumis à un risque de taux : lorsque les taux d’intérêt nominaux à long terme augmentent, les obligations valorisées aux prix de marché voient leur prix baisser, ce qui débouche sur des moins values et réduit les fonds propres des banques.

 

 * Le dilemme du prisonnier : j'ai rappelé que pour les économistes, la théorie des jeux sert à analyser les interactions économiques sous la forme de jeux stratégiques, c'est-à-dire de jeux où les gains d'une personne dépendent à la fois de ses actions mais aussi de celles des autres. Le dilemme du prisonnier, en particulier, est une situation où les intérêts individuels s'opposent à l'intérêt collectif. Dit autrement, la main invisible d'Adam Smith, qui doit en théorie permettre aux intérêts individuels de déboucher sur le meilleur choix collectif, va tout droit en prison et passe son tour... J'ai fini ce billet par un exemple d'application au marché de l'automobile.

 

 * Le non-retour de la croissance potentielle : au moment où certains voient dans chaque chiffre économique un signe de reprise de la croissance, il m'avait semblé utile de revenir sur la notion de croissance potentielle. J'ai ainsi présenté les facteurs qui influent sur cette croissance potentielle, expliqué comment on peut l'évaluer et montré que les politiques d'austérité menées en Europe ont cassé encore un peu plus ses ressorts, de sorte qu'on attend à peine 1 % de croissance potentielle dans la zone euro !

 

 * La réalité du chômage après 50 ans : j'ai commencé ce billet par la vidéo Nathalie Michaud, cette femme qui avait interpellé François Hollande sur le chômage des plus de 50 ans. Après avoir présenté l'évolution du nombre de chômeurs de plus de 50 ans, j'ai poursuivi sur le chômage de longue durée et les réponses que les gouvernements successifs ont cherché à lui apporter (CDD sénior, contrat de génération,...). J'ai conclu en rappelant que ces dispositifs ne règlent pas en amont le grand problème macroéconomique : la conjoncture économique est morose, les entreprises n'anticipent donc pas de reprise à court terme et limitent dès lors les embauches. Au surplus, l'économie marchande continue à détruire des emplois en 2013 !

 

 * Le Bitcoin, nouvel eldorado monétaire ? : on apprenait au mois d'août que le Bitcoin, une "monnaie" électronique, venait d'obtenir un statut de monnaie privée en Allemagne, c'est-à-dire qu'il pourra être utilisé légalement pour les transactions. Après avoir expliqué ce qu'était le Bitcoin et le fonctionnement global de ce système, j'ai montré que le Bitcoin avait connu un véritable krach au printemps 2013. Je me suis également intéressé aux avantages et inconvénients d'une telle monnaie, gratuité et anonymat ayant pour revers blanchiment de capitaux. En conclusion, j'écrivais que Bitcoin était à mon sens un actif à très haut risque.

 

 * Trop d'impôts en France ? : l'ineffable Olli Rehn, Commissaire européen chargé des affaires économiques, a jugé bon de déclarer dans un entretien accordé au Journal du dimanche que "les hausses d'impôts en France ont atteint un seuil fatidique". J'ai souhaité, avec ce billet, donner quelques clés de compréhension du système fiscal français, en présentant les augmentations d'impôts en 2013 et en expliquant les conséquences de l'austérité sur le niveau des prélèvements obligatoires. Je concluais en affirmant qu'axer le débat sur le seul niveau des impôts était réducteur, puisque les questions de rendement de l'impôt, de redistribution et de justice fiscales comptent bien plus ! Dans mon nouveau livre, le lecteur intéressé par ce thème trouvera une présentation pédagogique des types d'impôts et des détails sur leur efficacité. Il y aura même un chapitre sur la très médiatique TVA sociale...


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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 13:32

megaphone.jpg

 

Après avoir exploré, pendant près d'un an, les méandres de l'économie au travers de ma chronique économique sur Mirabelle TV (voir par exemple C1, C2, C3), j'ai décidé de passer à une chronique intitulée "coup de gueule". J'y dénonce tous les 15 jours, le jeudi à 18h45 dans l'émission le Grand rendez-vous, les comportements économiques qui me scandalisent. Pour ce faire, je commence par diffuser une petite vidéo qui présente le sujet ; puis j'explique en quelques mots ce qu'il faut en retenir et pourquoi cela me scandalise.

 

La première a été diffusée jeudi 5 septembre 2013 et portait sur l'évasion fiscale des multinationales (à voir vers la 11e minute) : 

 

 

La seconde, hier jeudi 19 septembre à 18h45, portait quant à elle sur ce sujet brûlant qui ne manquera pas de vous faire réagir 19e minute environ)…

 

 

Que ça fait du bien de dire ce qui va mal, même si le plus triste dans l'affaire est que, comme je le dis à la fin de ma chronique et dans ce billet, des solutions de bon sens existent. Mais curieusement, il me semble que certains intérêts privés nous éloignent toujours très loin de l'intérêt général...


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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 13:30

tableau_vert.jpg

 

Lors de mes conférences et cafés économiques, je me suis aperçu qu'il n'était pas toujours facile pour les participants de prendre la parole, notamment parce que des termes ou des concepts sont mal maîtrisés. C'est pourquoi, j'ai proposé à l'Université Populaire Transfrontalière (UPT) de Forbach un cours d'économie pour grands débutants.

 

J'insiste sur le public visé, car tant de personnes me disent qu'elles aimeraient comprendre les mécanismes et les enjeux économiques, mais elles se sentent le plus souvent perdues dans un monde où l'économie a pris une position dominante dans le débat public. Dès lors, dans un groupe où tout le monde sera au même niveau, il sera plus facile d'échanger.

 

Je prévois par conséquent 10 cours de 2 heures pour le premier semestre, le jeudi à 18h30. L'ambiance de travail sera comme à mon habitude décontractée, afin que chacun puisse poser ses questions... et obtenir des réponses ! Ainsi, à chaque leçon, nous partirons d’un thème d’actualité, comme la hausse des impôts, la crise, la réforme des retraites, etc., et nous examinerons ce qui en est dit dans la presse. Puis, je donnerai aux auditeurs des clés pour analyser le sujet, de sorte qu'ils puissent comprendre les grands mécanismes de l'économie et les débats qui agitent notre société.

 

Les inscriptions se font jusqu'à la fin du mois auprès de l'UPT :

 

Université Populaire Transfrontalière de Forbach

15 rue du Parc

57600 Forbach

  Tél : 03 87 84 59 67

Email : upt.vhs@wanadoo.fr 

 

Le Républicain Lorrain vient du reste de consacrer un article à mes activités à l'UPT, et en particulier à ce nouveau cours d'économie :

 

RL-11-septembre-2013.jpg

 

[ Cliquer sur l'image pour l'agrandir ]

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 12:48

austerite-dessin.jpg

Les récentes pauses accordées aux États dans la mise en oeuvre des politiques d'austérité (délai de 2 ans accordé à la France pour ramener son déficit public sous la barre des 3 % du PIB,  allongement de la maturité des prêts accordés au Portugal et à l'Irlande, etc.) ne doivent pas faire oublier que le principe de rigueur reste de mise en Europe. C'est ce qu'a tenu à rappeler très vigoureusement le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, en affirmant que "cela ne veut pas dire que l'on peut relâcher l'effort de redressement. Il doit être graduel et constant".

 

Message reçu 5/5 par le gouvernement français, qui vient d'annoncer la pousuite du redressement des finances publiques dans le budget 2014, en réduisant de 15 milliards d'euros les dépenses publiques. Le gouvernement semble ainsi n'avoir toujours pas compris que si le déficit en 2013 est supérieur aux 3,7 % du PIB escompté, c'est essentiellement parce que les politiques d'austérité conduisent à un cercle vicieux qui déprime l'activité, donc les recettes fiscales de l'État...

 

Bref, on ne change pas une politique qui échoue c'est bien connu ! C'est du reste pour dénoncer ces politiques d'austérité généralisées en Europe, qui conduisent à une dépression économique, que j'avais publié à compte d'auteur la grande saignée économique. En complément, j'ai réalisé un petit photomontage vidéo de 3 min 15 pour résumer mon propos : 

 


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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 13:15

Affiche-Attac.jpg

 

Certes, désormais une réforme en chasse une autre mais le logiciel néolibéral est toujours actif, comme en témoignent les cadeaux fiscaux promis par le ministre de l'économie, alors que les vrais débats sur l'impôt ne sont même pas abordés (rendement de l'impôt, redistribution, justice fiscale,...). Quant à l'austérité, elle reste l'alpha et l'oméga en Europe bien que le FMI ait depuis pris quelque peu ses distances...

 

Dans ce contexte, il est important que les citoyens prennent le temps de réfléchir aux tenants et aboutissants des politiques économiques menées en France. Car c'est en comprenant comment le mauvais diagnostic de la crise a conduit à l'austérité, qu'il sera possible de bâtir des politiques économiques alternatives au service de l'intérêt général.

 

Ainsi, Attac Moselle m'a invité à présenter mon dernier livre, la grande saignée économique, lors d'une conférence-débat à Metz ce mardi 10 septembre à 20h, salle des Coquelicots au Pontiffroy (entrée est libre et gratuite).

 

Affiche Attac

 

Venez nombreux !


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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 13:09

Euro-brise.JPG

 

La forte croissance des bourses mondiales depuis le début de l'année, a conduit les commentateurs patentés à affirmer que ces hausses boursières signifient la fin de la crise au sein de la zone euro. En cela ils furent confortés par les déclarations du Président de la République qui, lors de sa visite au Japon en juin, s'était laissé aller à prononcer cette phrase surréaliste : "il faut bien comprendre que la crise dans la zone euro est terminée".

 

Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes (business world of course) possibles ! Les 26,6 millions de chômeurs que compte la zone euro apprécieront certainement d'apprendre que des jours meilleurs sont arrivés pour une minorité d'investisseurs. En particulier, Nathalie Michaud, cette femme qui avait interpellé François Hollande sur le chômage des plus de 50 ans, appréciera de savoir que la Bourse se porte bien ! De même, Grecs et Espagnols - et tant d'autres - seront ravis d'apprendre qu'ils ont sacrifié leur État-Providence sur l'autel de la relance boursière... 

 

Exaspéré par la réaction des élites politiques et économiques, qui feignent de ne pas savoir que leurs préconisations ont cassé les ressorts de la croissance potentielle, je me devais de réagir. C'est pourquoi, j'avais soumis une tribune économique au journal l'Humanité sur la crise de la zone euro avant l'été, qui fut publiée dans l'édition du vendredi 7 juin 2013 (l'Humanité des débats) :

 

Tribune-Huma.jpg

 

[ Cliquer sur l'image pour l'agrandir ]

 

N.B : l'image de ce billet provient d'un article de RFI.

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 13:25

Impots-trop-lourds-question-copie-1.jpg

 

L'ineffable Olli Rehn, Commissaire européen chargé des affaires économiques, a jugé bon de déclarer dans un entretien accordé au Journal du dimanche que "les hausses d'impôts en France ont atteint un seuil fatidique". Il n'en fallait pas plus pour que les médias s'enflamment sur la question, comme en témoignent les questions que m'ont posées plusieurs journalistes depuis deux jours.

 

Dans ce billet il ne s'agira pas de faire un cours complet sur l'impôt, mais juste de donner quelques clés de compréhension. Le lecteur intéressé pourra se reporter à un chapitre de mon prochain livre qui sera publié aux éditions Ellipses le 17 septembre, et qui comporte une présentation pédagogique des types d'impôts et des détails sur leur efficacité. Il y aura même un chapitre sur la très médiatique TVA sociale... Je vous en dirai plus très prochainement !

 

Les augmentations d'impôts en 2013

 

L'INSEE s'intéresse plus précisément aux prélèvements obligatoires, c'est-à-dire aux impôts et cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques et les institutions européennes. En 2012, les différentes mesures fiscales ont contribué à augmenter les prélèvements obligatoires de 22 milliards d'euros :

 

Hausses-impots.jpg

 

[ Source : Le Figaro.fr ]

 

Dans le détail, on peut citer entre autres les mesures suivantes :

 

 * le gel du barème de l'impôt sur le revenu

 

Gel-bareme.jpg

 

[ Source : Les Échos.fr ]

 

 * la création d'une tranche supérieure du barème de l'impôt à 45 %

 

 

Trnches-IR.png

 

[ Source : Le Figaro.fr ]

 

 * l'abaissement du plafond du quotient familial


Quotient-familial.jpg

[ Source : Le Point.fr ]

 

 * la fin du prélèvement forfaitaire libératoire pour les revenus du capital

 

Revenus-capital.jpg

 

[ Source : Les Échos.fr ]


Dans une interview à la radio, je rappelais il y a deux jours que même si certaines hausses d'impôts pèsent partiellement sur les entreprises, le principe d'incidence fiscale permet d'en déduire que, au vu de la situation économique actuelle, c'est sur les salariés que seront reportés ces nouveaux prélèvements par de moindre hausses de salaires notamment...

 

Le cercle vicieux de l'austérité

 

A travers le traité TSCG et les mesures d'austérité, les gouvernements achèvent de démontrer qu'ils continuent à appliquer les mêmes politiques néolibérales qui ont conduit à la crise. C'est précisément ce que je montrais dans mon livre, la grande saignée économique.

 

Ainsi, afin d'atteindre l'objectif de réduction du déficit public, le gouvernement français - comme tant d'autres ! - augmente les impôts et réduits les dépenses publiques : 24 milliards d'euros de prélèvements prévus pour 2013. En 2014, le gouvernement souhaite réduire le déficit structurel de 1 point de PIB, soit 20 milliards d'euros, avec 14 milliards d'économies (entendez par là désengagement de l'État) et 6 milliards de prélèvements supplémentaires.

 

C'est malheureusement oublier un peu vite que la baisse des dépenses et la hausse des impôts conduisent à une activité en berne, qui empêchera de tenir les objectifs de réduction du déficit public en raison de rentrées fiscales plus faibles. Cela conduit alors le gouvernement à ajouter encore de l'austérité l'année suivante (c'est le cas en 2013 et en 2014) et fait par conséquent entrer l'économie dans une spirale récessive. Ce cercle vicieux est de plus renforcé par la concomitance des politiques d'austérité menées dans nombre de pays de la zone euro.

 

Est-on trop taxé en France ?

 

Ce débat sur le niveau d'imposition est basé sur la courbe de Laffer, vague idée empirique selon laquelle "trop d'impôt tue l'impôt" et qui prend la forme suivante :

 

Courbe_de_Laffer.jpg

[ Source : Wikiberal.org ]

 

Bien évidemment, pour les néolibéraux les taux sont d'ores et déjà dissuasifs et il convient donc de réduire tout à la fois les taux d'imposition, les dépenses publiques, le déficit public, etc., ce qui revient à détruire l'État social. Je trouve du reste toujours curieux de se focaliser uniquement sur le niveau des prélèvements en "oubliant" de se poser les bonnes questions :

 

 * à quoi servent les impôts ? Tout le monde veut d'un État protecteur mais de plus en plus de personnes refusent de payer leur écot au pot commun de la nation... Or, comme l'indique Christophe Ramaux, "la moitié de la dépense publique (580 milliards) est constituée de prélèvements qui sont immédiatement restitués aux ménages sous formes de prestations sociales en espèce (retraite, chômage, allocations familiales, etc.) ou en nature (médicaments, consultation de médecine libérale, allocation logement…) : cela soutient une bonne part de leur revenu et donc leur consommation privée".

 

 

 * l'impôt est-il juste ? C'est-à-dire pour faire simple, chacun contribue-t-il à hauteur de ses revenus ? On peut en douter lorsqu'on se rappelle qu'une étude menée par Gabriel Zuckman, conclut qu'environ 8 % du patrimoine financier des ménages est détenu dans des paradis fiscaux  à l’échelle mondiale, c'est-à-dire près de 6 000 milliards de dollars en 2008 ! Au surplus, tandis que les uns ont le droit de manger le pain rance de l'austérité, une minorité profite de niches fiscales qui les affranchissent de la contribution collective.

 

Pire, Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez ont montré dans leur livre, Pour une révolution fiscale, que contrairement à l'idée reçue selon laquelle les pauvres sont des assistés, si l’on prend en compte l’ensemble des prélèvements obligatoires (impôts sur le revenu + cotisations sociales + impôts sur la consommation), les plus modestes supportent des taux effectifs d’imposition proches de 50 %, quand les plus riches ne dépassent pas 35 %...

 

En définitive, axer le débat sur le seul niveau des impôts est réducteur. En effet, ce sont les questions de rendement de l'impôt, de redistribution et de justice fiscales qui comptent le plus. Mais sur ces points, la conclusion est sans appel : le système fiscal français est malheureusement régressif, peu lisible et admet beaucoup trop de dérogations clientélistes. Avec un brin de réalisme politique, je dirais tout simplement qu'il manque la volonté de révolutionner le système fiscal !

 

N.B : l'image de ce billet provient du site CFE-CGC Adecco

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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 13:32

Cites-d-or.gif

L'Allemagne fait décidément beaucoup parler d'elle ces derniers temps... On apprenait en effet il y a deux jours que le Bitcoin, une "monnaie" électronique, vient d'obtenir un statut de monnaie privée en Allemagne, c'est-à-dire qu'il pourra être utilisé légalement pour les transactions. L'administration fiscale prélèvera au passage une taxe de 25 % sur les profits réalisés lors  d’une vente en Bitcoins.

 

S'agit-il là d'une innovation révolutionnaire ou d'une fausse-bonne idée ?

 

Qu'est-ce que le Bitcoin ?

 

C'est une monnaie électronique non régulée, conçue en 2009 par l'informaticien Satoshi Nakamoto, mais qui n'a de cours légal dans aucun pays. On pourrait donc la classer dans ce que je qualifiais de monnaies complémentaires dans ce billet de blog

 

 

Le Bitcoin est présenté comme un système de paiement décentralisé, en ce sens qu'il ne nécessite aucun intermédiaire bancaire pour valider les transactions et aucune Banque centrale.

 

Comment fonctionne le système Bitcoin ?

 

Le système Bitcoin - qui fait partie du domaine libre - repose sur une chaîne de bloc, qui est un journal de transactions partagé et public. Il s'apparente ainsi à un système d'échange de fichiers du type peer-to-peer comme BitTorrent. Dès lors, tout utilisateur devra télécharger sur son ordinateur ce journal de transactions et se verra attribuer une adresse bitcoin protégée par une clé privée : 

 

Bitcoin.jpg

[ Source : Bitcoin.org ]


En pratique, un utilisateur peut obtenir des Bitcoins en les acceptant en tant que paiement pour une vente, ou en les achetant notamment sur une bourse d'échange en ligne comme Mt.Gox (50 % des échanges mondiaux, contre 27 % pour Bitstamp et 11,2 % pour BTC-E). A terme, le système a été conçu  pour que le montant maximum de Bitcoins en circulation ne dépasse pas environ 21 millions d'unités :

 

evolution_du_nombre_de_bitcoins.png

 

[ Source : Bitcoin.fr ]

 

Tout cela semble très intéressant, mais à l'origine il a bien fallu créer les premiers Bitcoins et les distribuer. C'est là qu'intervient un processus appelé "minage", qui consiste à créer 25 Bitcoins et à les affecter à une personne (le "mineur") qui aura contribué à vérifier la validité des opérations en installant sur son ordinateur un logiciel spécifique à cet effet.

 

Ces mineurs sont donc rémunérés à mesure des calculs effectués, mais la forte concurrence entre ces personnes pour obtenir de nouveaux Bitcoins et la puissance très importante de calcul nécessaire, rendent le minage de plus en plus difficile sinon impossible.

 

Quel est le prix du Bitcoin ?

 

Bien qu'il existe des cours du Bitcoin contre les principales devises, les échanges se font à 80 % contre des dollars, 8 % contre des euros et 6 % contre des renminbis. Rien d'étonnant donc à ce que le Bitcoin ait longtemps suivi les tendances du dollar, c'est-à-dire qu'il progressait lorsque les marchés étaient baissiers. Mais suite aux annonces de super-Ben aux États-Unis, le Bitcoin semble s'être détaché du sacro-saint dollar pour s'arrimer désormais à l'or, ce que Paul Krugman interpréte depuis plusieurs années comme une réintroduction de l'étalon-or dans notre système monétaire.

 

Mais l'événement majeur s'est produit en avril 2013 :

 

Évolution du cours Bitcoin/Euro depuis octobre 2011 (Mt.Gox)

 

Bitcoin-1-y.png

[ Source : Bitcoin.fr ]

 

Même sans connaissances particulières en finance, chacun aura compris que ce graphique montre l'explosion d'une bulle du Bitcoin ! Au printemps 2013, le Bitcoin a ainsi perdu plus 70 % de sa valeur. Que s'est-il passé ?

 

Tout d'abord, la crise chypriote battait son plein et les investisseurs, inquiets de voir leurs dépôts lourdement taxés, ont certainement cherché à convertir leurs euros en Bitcoins. Mais à mon avis c'est surtout la spéculation qui explique cette progression : la valeur du Bitcoin montait, donc certains se disaient qu'elle grimperait encore plus demain et qu'il fallait ainsi l'acheter aujourd'hui. Bref, la hausse était auto-entretenue jusqu'à ce que le retournement d'anticipation se produise et là... ce fut la catastrophe !

 

Pour mémoire, le Bitcoin avait déjà connu un mini-krach en 2011, lorsqu'il était passé de moins d'un dollar à 30 dollars avant de redescendre sous les 3 dollars !

 

Avantages et inconvénients du Bitcoin

 

Sur le plan pratique, quelques milliers de sites Web acceptent désormais les Bitcoins. L'utilisation du Bitcoin semble du reste assez simple et la gratuité des transactions est de mise. Une forme très avancée d'anonymat est également permise, ce qui n'est pas sans poser de problèmes. En effet, dans le monde réel, qui peut ignorer qu'anonymat rime avec blanchiment ? N'est-ce pas en particulier pour cette raison que les régulateurs financiers du monde entier s'intéressent de près à Bitcoin ?

 

De plus, il est bon de rappeler que des failles de sécurité existent, comme en témoignent les attaques menées sur la plateforme Mt.Gox en 2011. Les développeurs du système ont du reste annoncé la semaine dernière qu'il existait également une faille critique dans Android.

 

En limitant la création d'unités, le système Bitcoin est vu par certains comme non inflationniste, surtout en ces périodes où l'abreuvoir à liquidités financières est grand ouvert... C'est oublier un peu vite que l'effet de rareté crée nécessairement des comportements de spéculation. D'autres  notent que la décentralisation du système permet d'éviter, selon un argumentaire très libéral, les politiques d'émission monétaire trop excessives ou à l'inverse trop restrictives. Pour ma part, j'ai tendance à me méfier des systèmes non régulés, car j'ai en mémoire une grande catastrophe qui a eu lieu en 2007 en raison notamment de l'absence de régulation...

 

Convertir son argent dans une devise expérimentale, électronique, dont la sécurité reste encore à améliorer et dont le prix est volatile est un jeu spéculatif, il faut le dire ! C'est pourquoi, Bitcoin reste à mon sens un actif à très haut risque qui ne s'adresse pas à Monsieur Tout-le-monde. Au reste, avec un brin de perfidie, je constate que lorsqu'un utilisateur veut échanger ses Bitcoins contre des euros par exemple, il devra attendre que de nouveaux utilisateurs rejoignent le système. N'est-ce pas précisément ce que l'on appelle une pyramide de Ponzi, escroquerie que le héros Madoff avait poussée à l'extrême ?

 

En définitive, il n'est déjà pas simple de piloter une monnaie unique comme le montre le naufrage de la zone euro, alors comment imaginer qu'introduire une monnaie concurrente sur Internet pourrait résoudre nos problèmes ?


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