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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:09

euro-allemand.jpg 

Au sein de la zone euro, il est de bon ton de vanter les mérites du modèle économique allemand, seul capable de nous sortir de la crise :

 

 

Même le président de la République française n'avait de cesse de comparer la France à la prétendue vertueuse Allemagne :

 

 

Et pourtant, nous étions nombreux à dénoncer les coulisses du modèle économique allemand. Pour ma part, j'avais rédigé un billet sur la base d'une étude faite par l'OFCE, où j'expliquais que la compétitivité allemande fut acquise au prix d'une compression des salaires et d'une orientation de l'économie tournée quasi-exclusivement vers l'exportation, ce qui s'apparente à une désinflation compétitive pourtant interdite par les Traités européens. Au surplus, cette compétitivité ne rime absolument pas avec croissance puisque, entre 1995 et 2009, le taux de croissance réel de l'économie allemande n'aura été supérieur à celui de la France que durant les années 2006 et 2007 !

 

Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives Economiques, a consacré un livre entier au modèle économique allemand : Made in Germany : Le modèle allemand au-delà des mythes. Il y montre que la réussite allemande est surtout due à des raisons structurelles anciennes : un système de relations sociales très structuré, des réseaux de PME exportatrices, une décentralisation ancienne,... 

 

 

Mais surtout, il démontre que la politique économique et sociale menée par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder a fragilisé le modèle allemand en conduisant à une augmentation de la pauvreté et des inégalités.

 

Pauvrete-OFCE.jpg

 

[ Source : blog OFCE Éric Heyer ]

 

Est-ce vraiment ce modèle économique que nous souhaitons ? Pourtant, j'ai souvenir de deux conférences où des auditeurs m'ont agoni ("l'Allemagne c'est forcément bien, car eux au moins ils ont souffert", "les lois Hartz ont modernisé le marché du travail allemand, pourquoi ne pas faire la même chose en France ?" et autres phrases ineptes péremptoires du même type...), parce que j'osais simplement proposer une critique argumentée de ce modèle économique.

 

Pour finir, je rappellerais simplement que si tous les pays membres de la zone euro adoptaient ce modèle, nous n'aurions déjà plus d'union monétaire depuis longtemps tant les déséquilibres de balances commerciales seraient ingérables...


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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 11:22

Salaire-petit.jpg 

Pour une fois, je vais consacrer un billet économique à ma région, la Lorraine. Plus précisément, je vais m'intéresser aux salaires avec ce tableau pour commencer (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :


Salaires nets annuels moyens selon la région en 2009 (euros courants)

 

Salaires-DADS.jpg

 

[ Source : INSEE, DADS. Champ : France, salariés en équivalents-temps plein ]

 

On y voit sans surprise que si l'Île de France est la région où les salaires moyens sont les plus élevés dans le secteur privé et semi-public (31 230 €), la Lorraine se classe dans le bas du peloton avec 21 930 €, contre 23 040 en Alsace. En 2009, le salaire annuel net moyen des cadres en Lorraine est de 41 850 €, 24 730 € pour les professions intermédiaires, 17 000 € pour les employés et 18 750 € pour les ouvriers. Bien entendu la crise, en augmentant la précarité de l’emploi, compresse encore un peu plus les salaires partout en France et plus particulièrement dans les zones de fort taux de chômage comme la Lorraine (cliquer sur l'image pour l'agrandir), tout en développant la pauvreté :

 

Taux de chômage au troisième trimestre 2012

 

Chomage-Lorraine.jpg

 

[ Source : INSEE, taux de chômage localisés ] 

 

 

Taux de pauvreté monétaire en 2009

 

Intensite-pauvrete-Lorraine.jpg

 

[ Source : INSEE, revenus disponibles localisés ]

 

Pour rappel, un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté fixé à 60 % de la médiane des niveaux de vie, c'est-à-dire actuellement 964 euros par mois pour une personne seule. L'intensité de la pauvreté est un indicateur qui permet d'apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté, en mesurant l'écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté.

 

Les salariés lorrains frontaliers (environ 100 000 dont 72 900 Lorrains qui travaillent au Luxembourg), quant à eux, ont des revenus plus élevés. Ainsi, après réintégration des revenus perçus au Luxembourg, le revenu moyen augmente de 8,5 % dans les dix cantons les plus concernés par le travail frontalier ! En France métropolitaine, le canton de Cattenom fait ainsi partie des 5 % de cantons au revenu moyen par unité de consommation le plus élevé, après réintégration des revenus frontaliers.

 

On peut à présent étudier le revenu salarial annuel moyen en 2009 dans les 4 départements de la Lorraine (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :

 

Revenu salarial annuel moyen en 2009

 

4-departements.jpg

 

[ Source : INSEE, DADS. Champ : revenu salarial annuel moyen net de prélèvements par salarié au lieu de résidence ] 

 

On constate que le revenu salarial annuel moyen est plus élevé en Meurthe-et-Moselle que dans les autres départements, mais que quel que soit le département il existe une très nette différence entre hommes et femmes : globalement, les femmes cumulent en Lorraine moindre activité (32 % des femmes travaillent à temps partiel contre 5 % des hommes), conditions d’emploi moins favorables, ce qui explique en partie seulement les différences de salaires qui s'élèvent en moyenne à 19 % (même ampleur au niveau national hors Île de France). Car même si l'on tient compte des différences de statut (cadre, employé, ouvrier), d’expérience, de diplôme et de secteur d’activité, une part non négligeable de ces 19 %, environ 9 points, reste inexpliquée et s'apparente ainsi à de la discrimination !

 

Faisons une petite incursion au niveau national et analysons la répartition des salaires.


Niveaux de salaires par sexe et par décile (mensuels nets équivalent temps complet)

 

Inegalites-salaires.png

 

[ Souce : INSEE, DADS 2010. Champ secteur privé et semi-public ] 

 

On en déduit qu'en équivalent temps complet - c'est-à-dire en déterminant quel niveau de rémunération obtiendrait un salarié à temps partiel s'il passait à temps plein sur le même emploi - le salaire net mensuel médian dans le secteur privé et semi-public s’élève à 1 675 euros, que les 10 % des salariés les moins bien rémunérés touchent moins de 1 142 euros, et que 90 % des salariés touchent moins de 3 317 euros quel que soit leur âge... ce qui relativise les considérations sur le seuil de richesse ! En effet, selon un sondage Ifop pour le magazine Enjeux Les Échos, le seuil de richesse serait de 6500 euros nets par mois, avec de fortes disparités dans les réponses selon l'âge du sondé (4 440 euros pour les 18-24 ans, 7 900 pour les 65 ans et plus).

 

Et comment évoluent les salaires des plus riches ? Réponse dans le tableau suivant :


Salaire moyen mensuel et évolution 1998-2006 de différentes tranches de population

 

Landais.gif

[ Source : Alternatives Économiques n°276, janvier 2009 ]

 

Le lecteur intéressé pourra également se référer à un billet de blog que j'avais rédigé en 2010 sur ce thème, et où j'expliquais que les 10 % les plus riches perçoivent 1/4 des revenus d'activité déclarés, près de 2/3 des revenus du patrimoine et plus de 4/5 des revenus exceptionnels.

 

Cette semaine, j'ai profité de mon passage sur Mirabelle TV pour évoquer la question des salaires. C'est à voir  dans le Grand rendez-vous du lundi à partir de la 21e minute :

 

Mirabelle-11-fevrier-2013.jpg

 

[ Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo ]


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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 11:51

liasse-billets.jpg

 

Un compromis a été arraché vendredi 8 février sur le montant du budget européen pour la période 2014-2020. Et s'il est historique, c'est malheureusement parce qu'il consacre le recul de la construction européenne : 960 milliards d'euros sur la période 2014-2020 de crédits d'engagement, contre 908,4 milliards d'euros de crédits de paiements. Bref, un recul de l'enveloppe globale qui satisfait ceux qui veulent torpiller le projet européen tout le monde, et en particulier le premier ministre britannique David Cameron, puisque présenté ainsi le budget européen perpétue la distinction purement politique entre dépenses promises et dépenses décaissées.

 

Mais avec un budget européen équivalent à seulement 1 % du PIB de l'Union, comment espérer relancer le projet européen ou tout simplement le faire survivre ? C'est donc avec clairvoyance que les principaux groupes politiques du Parlement européen ont fait part de leur refus de voter ce budget en l'état. D'autant qu'un tel budget compromettrait inévitablement le niveau de la croissance potentielle de l'Union européenne et en particulier de la zone euro.

 

Qu'est-ce que la croissance potentielle ?

 

Dans L’économie du XXe siècle (1961), l’économiste français François Perroux a proposé la définition suivante de la croissance : "augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux, d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels". L'indicateur retenu est en général le PIB en volume.

 

La croissance potentielle, quant à elle, peut être définie comme celle réalisant le niveau maximal de production sans accélération de l'inflation, compte tenu des capacités de production et de la main d'oeuvre disponibles.

 

Quels sont les facteurs qui influent sur la croissance potentielle ?

 

Parmi les facteurs qui influent par définition la croissance potentielle, on trouve :

 

 * les gains de productivité : ils correspondent à une augmentation de la productivité.

 

 * l'innovation : on la mesure souvent par les dépenses de R&D et le nombre de brevets triadiques (brevets déposés à l'Office européen des brevets, à l'USPTO américain, et au Japan Patent Office).

 

 * les prix de l'énergie et des matières premières

 

 * l'investissement 

 

 * le niveau de formation de la population active : on peut par exemple l'appréhender par la part de la population active titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur, par les dépenses d'éducation supérieure par étudiant,...

 

 * la démographie : les interactions sont fortes entre les phénomènes démographiques et économiques. Par exemple, l'évolution de la pyramide des âges a une influence sur le financement de la protection sociale, comme le montre la question de la dépendance (ou de la retraite).

 

 * la productivité globale des facteurs de production : c'est le rapport entre le volume de la production et l'ensemble des facteurs de production utilisés. Dit autrement, c'est l'augmentation de la production qui ne peut pas s'expliquer par l'augmentation des deux facteurs de production (capital et travail). Elle reflète donc d'une part le progrès technique, technologique, et d'autre part l'amélioration de ce que les économistes appellent de manière bien malheureuse le capital humain (éducation, expérience des salariés).

 

Croissance potentielle aux États-Unis et dans la zone euro

 

Reprenons ces différents facteurs pour les États-Unis et la zone euro :


  * les gains de productivité : avantage très net des États-Unis sur la zone euro

 

 * l'innovation : dépenses de R&D de 2,8 % du PIB aux États-Unis contre seulement 2,08 % dans la zone euro. Nombre de brevets triadiques par millions d'habitants supérieur aux États-Unis.

 

 * les prix de l'énergie et des matières premières : la baisse du prix de l’énergie résultant de la production de gaz (et de pétrole) de schiste donne aux États-Unis un avantage compétitif sur la zone euro. Voir à ce sujet mon billet.

 

 * l'investissement : reprise de l'investissement aux États-Unis, chute dans la zone euro

 

 * le niveau de formation de la population active : l'enquête Regards sur l’éducation de l'OCDE, qui présente des indicateurs comparables sur les résultats des systèmes éducatifs des pays membres, montre que l'effort de la zone euro en matière d'éducation et de formation est plus faible qu'aux États-Unis.

 

 * la démographie : on s'attend à une baisse de la population en âge de travailler au sein de la zone euro, contrairement aux États-Unis.

 

 * la productivité globale des facteurs de production : elle est bien plus élevée aux États-Unis que dans la zone euro.

 

A partir de ces facteurs, la croissance potentielle à 20 ans atteint un niveau bien plus élevé aux États-Unis qu'au sein de la zone euro. Selon la définition et le modèle retenus, les estimations peuvent conduire à une croissance potentielle de 2,5 % par an aux États-Unis et 0,4 % par an dans la zone euro (voir par exemple ici, ou bien ou encore ) ! Ainsi, si les dirigeants politiques continuent à amputer les budgets nationaux et le budget européen, nous finirons par plonger toute la zone euro dans une dépression dont il sera difficile de sortir !


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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 13:16

bank-for-sale.jpg

 

Selon un rapport de la Commission européenne, entre octobre 2008 et le 31 décembre 2011, les banques ont bénéficié d’aides publiques pour un montant de 1 616 milliards d'euros (13 % du PIB de l’UE), contre à peine 82,9 milliards d'euros apportés à l’économie réelle en vertu des règles temporaires en période de crise !

 

Cette assistance  aux établissements financiers a essentiellement pris deux formes :

 

 * des aides de trésorerie : 1 174 milliards d'euros (9,3 % du PIB de l’UE) pour des garanties publiques sur le financement et un soutien à court terme de la liquidité,

 

 * des mesures destinées à soutenir leur solvabilité : 442 milliards d'euros (3,5 % du PIB de l’UE) pour les recapitalisations et le traitement des actifs dépréciés.

 

La conclusion du rapport est très intéressante puisqu'on y apprend que le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Allemagne ont bénéficié de près de 60 % de l'ensemble de l'aide utilisée !


C’est pourquoi j'ai souhaité aborder la question de la régulation bancaire lors de ma dernière conférence à Saint-Avold (dans le cadre de l'UTL), jeudi 24 janvier 2013. J'ai présenté à un auditoire nombreux le rôle important joué par les banques dans le financement de l’économie en Europe, pour ensuite insister sur l’évolution du monde bancaire depuis la dérégulation des années 1980 qui a débouché sur l’instabilité que nous connaissons.

 

Ma présentation s’est enfin attachée à montrer que les mesures prises en Europe et aux États-Unis pour prévenir les crises bancaires (lois Dodd-Frank, règles de Bâles,…) oscillent entre contresens et mauvais vouloir en raison de la frilosité du politique et du pouvoir des groupes de pression bancaires ! En témoigne le compte-rendu de l'audition des banquiers par la Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale. On y découvre que la montagne de la réforme bancaire va accoucher d'une souris, suite notamment aux propos tenus par Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, qui estime entre 3 % et 5 % les activités de BFI (Banque de Financement et d'investissement) qui devraient être filialisés. Soit moins d'un pourcent des activités totales de la banque...

 

Voici ci-dessous l'article que le Républicain Lorrain a consacré à ma conférence :

 

RL-Saint-Avold-30-janvier-2013--2-.jpg

 

[ Cliquer sur l'article pour l'agrandir ]

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 11:29

Jobs.jpg

 

Retour sur une situation qui faisait déjà la une du journal de France 2 en 2000 (cliquer sur l'image pour voir la vidéo sur le site de l'INA) :

 

JT2.jpg

La situation perdure aujourd'hui, avec d'un côté un chômage en hausse et de l'autre des entreprises qui ont de plus en plus de mal à recruter.

 

Taux de chômage au sens du BIT

 

Taux-de-chomage-2012.png

 

[ Source : INSEE, enquête emploi ]

 

Comment peut-on mesurer la pénurie de main-d'oeuvre ?

 

Il est souvent fait appel à l'enquête Besoins en Main-d'Oeuvre (BMO) de Pôle emploi, réalisée avec les directions régionales et le concours du Crédoc. Elle est basée sur un questionnaire envoyé à près de 1,7 million établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi.

 

Plus précisément, L’enquête porte sur l'ensemble des employeurs hors administrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entreprises publiques (Banque de France…). Cette définition correspond au total à 2 300 000 établissements pour la France (extraits du répertoire SIRENE), dont 1 650 000 ont été interrogés cette année. Finalement, ce sont près de 410 000 établissements qui ont répondu au questionnaire, ce qui a nécessité un redressement des résultats pour être représentatifs de l'ensemble des employeurs nationaux.

 

Cette enquête permet par conséquent tout à la fois de cerner les difficultés de recrutement et d'orienter les chômeurs vers des formations ou des métiers porteurs.

 

Quels sont les métiers les plus recherchés selon l'enquête BMO ?

 

Regardons d'abord la répartition du nombre de projets de recrutement suivant le niveau de qualification des postes :

 

projetRecrutement.png

 

[ Source : Enquêtre BMO 2012 ]

 

Les métiers les plus recherchés en 2012 furent les suivants (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :

 

Metiers-recherches-2012.jpg

 

[ Source :Enquête BMO 2012 ]

 

Ainsi, en dehors du secteur agricole qui recrute massivement des emplois saisonniers, l'essentiel des volumes anticipés de recrutement en 2012 étaient générés par le secteur des services aux entreprises (agents d’entretien,...), des services à la personne (aides à domicile, aides-soignants,...) l’industrie (ingénieurs, cadres d’études,...) et le secteur commercial (vendeurs, employés de libre-service,...).

 

On notera également que plus l'entreprise compte de salariés, plus elle a tendance à recruter (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :

 

Tailles-entp-recrutement-2012.jpg

 

[ Source : Enquête BMO 2012 ]

 

Quels sont les métiers qui ont les plus fortes difficultés de recrutement ?

 

Selon les résultats de l'enquête BMO 2012, 42,6 % des prévisions d’embauche sont assorties de difficultés de recrutement. Les 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de projets de recrutement jugés difficiles sont en 2012 (cliquer sur l'image pour l'agrandir) :

 

Recrutement-difficile.jpg

 

[ Source : Enquête BMO 2012 ]

 

Ainsi, les métiers des services aux particuliers (cuisiniers, aides à domicile, employés de maison…), de l’industrie (ingénieurs et cadres d’études) et de la santé (infirmiers), rassemblaient une majorité de projets de recrutements considérés comme problématiques par les employeurs. Bref, les difficultés de recrutement touchent autant les métiers peu qualifiés, que ceux qui nécessitent une expertise pointue. Mais comme on pouvait s'y attendre, ces difficultés sont plus importantes dans les petites entreprises.

 

Pourquoi y a-t-il des difficultés à recruter ?

 

Cette inadéquation persistante entre l'offre et de la demande de travail tient à plusieurs raisons que l'on peut citer ici pêle-mêle (liste loin d'être exhaustive) :

 

* un manque de qualification : les employeurs font appel de plus en plus à des compétences élevées, que nombre de candidats à un poste ne possèdent pas, soit qu'ils n'ont pas de formation soit que celle-ci fut trop généraliste (il y aurait fort à dire sur toutes ces formations commerciales qui font croire aux jeunes qu'ils apprennent un savoir extraordinaire, alors que cela relève de la simple pratique commerciale que nos parents apprenaient sur le tas avec un certificat d'études...). Mais dans de nombreux cas il faut admettre que les entreprises deviennent si exigeantes que le bon profil s'apparente à un mouton à 5 pattes ! Il y aurait du reste beaucoup à dire à ce sujet, car le but premier de l'Université est-il réellement de créer les filières que les entreprises souhaitent, au risque de tomber dans des effets de mode ou pire de perdre de vue la mission première de l'enseignement supérieur : la formation, la recherche et sa diffusion ?

 

* des conditions de travail difficiles en termes d'horaires et de pénibilité : dans le secteur des services à la personne les conditions de travail sont ainsi souvent perçue comme difficiles tant en raison du fractionnement des heures de travail que de l'emploi lui-même.

 

* des contrats de travail précaires : certes, le contrat à durée indéterminée (CDI) constitue toujours la règle, mais la part des contrats à durée déterminée (CDD) dans les embauches est désormais d'environ 80 % ! Ces contrats de travail à durée limitée représentent dès lors moins un tremplin vers l'emploi stable qu'une trappe à précarité...

 

* des salaires peu attrayants que les réductions de charges accordées aux entreprises au niveau des bas salaires ne font qu'accentuer. J'en avais rendu compte dans ce billet consacré à la compétitivité de la France, où j'avais expliqué que depuis 1993 les gouvernements successifs réduisent les charges sur les bas salaires afin d'inciter les employeurs à embaucher... ce qui cloue littéralement les salariés au SMIC pour très longtemps !

 

* une vision du travail dévoyée : à combien d'ingénieurs a-t-on dit et répété que les métiers de la finance, bien qu'improductifs ces dernières années, étaient mieux rémunérés et plus intéressants (sans que l'on sache très bien ce que ce mot signifie...) ? Dans une société qui fait la part belle à l'argent vite gagné, le monde de la finance est bien évidemment plus attrayant que l'industrie, qui pourtant est fondamentale pour relever notre balance courante et réduire le taux de chômage. On peut associer cet argument à la perte de sens que ressentent nombre de salariés, qui ont l'impression que leur travail n'est plus reconnu à sa juste valeur, les considérations financières des actionnaires l'emportant sur toute notion de qualité. 

 

Cette semaine, j'ai profité de mon passage sur Mirabelle TV pour évoquer cette inadéquation entre chômage et pénurie de main-d'oeuvre. C'est à voir  dans le Grand rendez-vous du lundi à partir de la 20e minute :

 

Mirabelle-28-janvier-2013.jpg

 

[ Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo ]


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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 09:51

cac.jpg

 

 

Selon un rapport de la Commission européenne, entre octobre 2008 et le 31 décembre 2011, les banques ont bénéficié d’aides publiques pour un montant de 1 616 milliards d'euros (13 % du PIB de l’UE), contre à peine 82,9 milliards d'euros apportés à l’économie réelle en vertu des règles temporaires en période de crise !

 

C’est pourquoi, j'animerai ce jeudi 24 janvier 2013 une conférence pour expliquer le rôle important joué par les banques dans le financement de l’économie. Après avoir présenté le fonctionnement de l’intermédiation financière et les autorités de tutelle, j'évoquerai l’évolution du monde bancaire depuis la dérégulation des années 1980 et insisterai sur l’instabilité qui en a résulté. Ma présentation s’attachera enfin à montrer que les mesures prises en Europe et aux États-Unis pour prévenir les crises bancaires (lois Dodd-Frank, règles de Bâles,…) oscillent entre contresens et mauvais vouloir. Pourtant des solutions de bon sens existent !

 

Cette conférence aura lieu au centre culturel Pierre-Messmer de Saint-Avold dans le cadre de l’UTL, le jeudi 24 janvier 2013 à 14 h 30. La présentation se veut accessible à tous et ne nécessite aucune connaissance préalable. Toutes les questions seront les bienvenues à la suite de la présentation.

 

 

Renseignements auprès des services de l'UTL Metz

 

Université du Temps Libre de Metz (UTL)
Culture artistique et sociétale
Ile du Saulcy - BP 80794

57012 Metz Cedex 01

téléphone : 03 87 31 52 24 / 06 73 48 34 26
courriel : melissa.zairi@univ-lorraine.fr


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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 11:13

Gaz-de-schiste-flamme.jpg

 

Le prix du gaz et de l'essence ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers mois. Pour le gaz, j'en avais rendu compte dans ce billet concernant la formule de calcul des tarifs réglementés (formule qui a depuis changé), censée refléter l'évolution des coûts d'approvisionnement. Pour l'essence, mon billet de blog s'attachait à montrer que la baisse de quelques centimes des taxes n'aura que très peu profité aux consommateurs, ne serait-ce qu'en raison essentiellement du peu d'emprise que l'État a sur les paramètres qui expliquent le prix de l'essence. 

 

Mais la question de la facture énergétique est encore loin d'être réglée, même si d'aucuns le prétendent à chaque changement de formules de calcul... En effet, la part de la facture énergétique dans le déficit commercial de la France a atteint plus de 62 milliards d'euros en 2011. Selon un rapport pour le ministère de l'austérité du budget de juin 2011, la moitié de la détérioration du solde commercial français depuis 2003 s’'explique par l’'alourdissement de la facture énergétique !

 

Évolution de la facture énergétique, du solde hors énergie, et du baril de pétrole

 

Solde-energetique.jpg

[ Source : Le chiffre du commerce extérieur n°23 ]

 

Les États-Unis, confrontés aux mêmes réalités concernant la facture énergétique, ont fait le choix de la production massive de gaz et de pétrole de schiste, au point que la production de gaz de schiste représente aujourd’hui près d'un tiers de la consommation de gaz naturel du pays ! Selon ce rapport de l'AIE, le gaz de schiste pourrait représenter d'ici 2020 près de 40 % de la consommation de gaz naturel des États-Unis, le pétrole de schiste 15 % de la consommation de pétrole.

 

A ce stade, je tiens tout de suite à préciser que ce billet n'a pas vocation à donner un point de vue sur le sujet, mais juste à expliquer les changements économiques qui en découlent pour les États-Unis. Ces choses étant dites, poursuivons...

 

A la faveur de la production de gaz et de pétrole non conventionnels, le prix du gaz naturel est désormais près de 4 fois plus faible aux Etats-Unis qu’en Europe. Cela diminue donc la facture énergétique extérieure du pays et débouche finalement sur un avantage compétitif par rapport à l'Union européenne.

 

Prix du gaz naturel (US dollars/mmbtu)

 

Comapraison-prix-gaz.jpg

 

[ Source des données : Banque Mondiale ]

 

Cela pourrait déboucher très rapidement sur une réduction du déficit énergétique (l'AIE évoque même le fantasme d'une indépendance énergétique en 2035 !) et à terme sur la réduction du déficit commercial des États-Unis. Il est du reste fort probable que l'industrie américaine en tirera profit, notamment en substituant le gaz naturel au pétrole afin de gagner encore en compétitivité sur les marchés extérieurs. De sorte qu'un tel scénario s'accompagnerait certainement d'une remontée du dollar, à moins que les Américains ne se décident à jouer au même jeu sur le taux de change que la Chine...

 

Question finale : comment réaliser la transition écologique indispensable si les énergies fossiles deviennent moins chères ? Les États-Unis, comme à leur habitude, ne semblent guère s'y intéresser puisqu'ils subventionnent la production de gaz non conventionnel tout en réduisant les obstacles à cette production ! C'est d'autant plus grave que la méthode de fracturation hydraulique est réputée être lourde de conséquences environnementales :

 

Exploitation.jpg

 

[ Source : Challenges.fr ]

 

Ainsi, le gaz de schiste est-il devenu un miracle qui divise l'Amérique... et le monde !

 

Par un heureux hasard, Mirabelle TV m'avait demandé d'intervenir sur cette question. C'est à voir  dans le Grand rendez-vous du lundi à partir de la 19e minute :

 

Mirabelle-21-janvier-2013.jpg
[ Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo ]


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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 12:25

shenzhen.jpg

 

La croissance économique de la Chine a longtemps été très forte :

 

Croissance-chinoise.jpg

[ Source : Chine-informations.com ]

 

Mais depuis 2007, celle-ci connaît un rythme moins soutenu :

 

Croissance-Chine-2012.jpg

[ Source : daily-bourse.fr ]

 

Rappelons que pendant près de 20 ans, le modèle de croissance de la Chine était quasi exclusivement basé sur les exportations de produits industriels de bas de gamme, à la faveur notamment de coûts salariaux très faibles. De sorte que la Chine contribuait massivement à la croissance du commerce mondial, et pas seulement avec ses exportations car les importations de la Chine ont augmenté sur une base moyenne de 20 % par an, d'où son intégration au sein de l'OMC le 11 décembre 2001.

 

Le lecteur intéressé par ce point pourra lire avec profit le rapport rédigé par l'organe d'examen des politiques commerciales de l'OMC. On y lit notamment que "la Chine est prête à mener des activités de coopération avec pragmatisme avec tous les pays et toutes les régions, grands ou petits, riches ou pauvres, aux niveaux multilatéral, régional et bilatéral, pour tirer parti des complémentarités et faire jouer les avantages respectifs, sur la base de l'intérêt mutuel et avec des retombées positives pour tous les partenaires. Le système commercial multilatéral est la pierre angulaire des relations économiques et commerciales de la Chine avec l'étranger". Même énoncé en termes diplomatiques, on comprend ce que signifie le pragmatisme chinois en matière commerciale...

 

Ce modèle est cependant en perte de vitesse et je pense que nous assistons actuellement à un changement fondamental en Chine. Cela tient pour l'essentiel à deux facteurs :

 

* l'augmentation très rapide des coûts salariaux (qui débouchent sur une délocalisation des entreprises de textile au Vietnam ou au Bangladesh par exemple) conjuguée à un début d'appréciation du Yuan face au dollar. Voir l'excellente vidéo ci-dessous :

 

Salaires-Chine.jpg

[ Source : FranceTVinfo.fr

 

* des contraintes écologiques majeures dont les autorités chinoises ne prennent la mesure que depuis peu (la Chine compte 13 des 20 villes les plus polluées du monde).

 

 

La Chine risque donc de connaître très vite une désindustrialisation, ou tout du moins un ralentissement prononcé de son secteur manufacturier qui a tiré depuis deux décennies la croissance économique du pays. D'où la nécessité pour la Chine de passer à un modèle de croissance tirée par la demande intérieure, avec une montée en gamme que réclame désormais la classe moyenne chinoise en développement. Mais cela implique des changements structurels : création d'un véritable État-Providence, prise en compte des questions démographiques (migrations, vieillissement,...), aspiration du peuple à un régime moins autocratique,...

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 21:51

Taxes-2013.jpg

Commençons par les voeux du président de la République :

 

 

"Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an, [...] coûte que coûte". C'est beau, mais cet objectif me semble en contradiction avec sa volonté de réduire le déficit public en deçà de 3 % du PIB à la fin de cette année. C'est du reste ce que les Français semblent avoir compris, puisque selon un sondage BVA pour i>TELE publié ce vendredi, 63 % des sondés ont trouvé que François Hollande n'avait pas été convaincant lors de son allocution.

 

Ce d'autant plus que l'année commence par une batterie de hausses d'impôts, de taxes et de prix :

 

* le prix du timbre pour une lettre prioritaire augmente de 5 % et passera donc de 0,60 € à 0,63 € (pour la lettre verte, le timbre passera de 0,57 € à 0,58 €) :

 

Evolution-prix-timbre.jpg

 

[ Source : Journaldunet.com ]

 

* la redevance télé (désormais appelée depuis 2009 contribution à l'audiovisuel public) augmente de 4,8 % et atteint désormais 131 € :

 

Redevance.jpg

 

[ Source : La nouvelle République.fr ]

 

* Les tarifs règlementés du gaz augmenteront de 2,4 % en moyenne en appliquant la nouvelle formule de calcul des tarifs réglementés (voir mon billet pour plus de précisions), l'électricité n'étant pas épargnée non plus (+2,5 % en raison de la hausse de la Contribution au service public de l'électricité, taxe qui finance les énergies renouvelables, l'électricité produite par cogénération, les surcoûts de l'électricité dans les îles non connectées au réseau national (Corse, DOM...) et les tarifs sociaux de l'électricité) :

 

gaz-et-electricite.jpg

 

[ Source : Le Figaro ]

 

Et en vrac : gel du barème de l'impôt sur le revenu, baisse du plafond du quotient familial, tranche à 45 %, fin de la déclaration au forfait pour les emplois à domicile, surtaxe sur les plus-values immobilières, suppression du prélèvement forfaitaire libératoire pour les intérêts et dividendes, malus automobile augmenté, hausse de 160 % des taxes sur la bière, hausse de la fiscalité du tabac, contribution sur certaines pensions de retraite, hausse des prélèvements sur les travailleurs indépendants,...

 

J'en ai certainement oublié, mais le plus beau dans l'histoire c'est qu'à force de faire marche-arrière sur certaines taxes (le prétendu tir aux pigeons ça vous dit quelque chose ?), de se faire retoquer une mesure phare qui va coûter cher au budget (voir ci-dessous), de créer de nouvelles niches fiscales sans réellement s'attaquer à celles existantes, l'équation reste toujours insoluble !

 

Taxe-75.jpg

  [ Source : Les Échos ]

 

Petite consolation pour les Parisiens : le ticket de métro plein tarif n'augmente pas cette année et reste à 1,70 €, même si certains ministres l'imaginent à 4 €. Mais la RATP se rattrape ailleurs puisque, par exemple, le prix du carnet de 10 tickets passera de 12,70 euros à 13,30 euros.

 

Cette semaine, j'ai profité de mon passage sur Mirabelle TV pour évoquer justement ces non changements économiques que l'on peut attendre en 2013... C'est à voir  dans le Grand rendez-vous du lundi à partir de la 19e minute :

 

Mirabelle-TV-7-janvier-2013.jpg

 

[ Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo ]

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 11:18

Fear.jpg

 

L'année 2012 a démontré que le logiciel économique néolibéral était encore et toujours celui utilisé par les dirigeants politiques au sein de l'Union européenne. J'avais tenté d'en rendre compte au travers des nombreux billets de mon blog. Souvenez-vous (les liens mènent aux différents billets de mon blog):

 

* en janvier 2012, la France perdait officiellement sa notation AAA auprès de Standard and Poor's, note qu'elle avait depuis 1975... année depuis laquelle l'État n'a plus voté un seul budget à l’équilibre ! Et lors de ses voeux pour 2012, le précédent locataire de l'Élysée relançait l'idée d'une TVA sociale avant d'évoquer quelques jours plus tard  une taxe sur les transactions financières. De mon côté, j'avais été invité sur le plateau de l'émission 13 avec vous de France 3 Lorraine pour en parler, puis sur celui de la chaîne locale Mosaïk.

 

* en février 2012, les prix des carburants battaient de nouveau des records en France et la Grèce mettait en place un nouveau plan d'austérité drastique. Et moi je faisais paraître mon livre Comprendre la dette, qui doit permettre au lecteur de saisir les débats actuels sur la dette publique au travers définitions précises, d’exemples, de schémas et de graphiques (41 figures et 19 tableaux).

 

* en mars 2012, la campagne présidentielle atteignait un niveau tangent à zéro, ce qui m'a poussé par ces temps de crise à relire Keynes et à écrire un billet pour rappeler que rien n'avait changé en Europe depuis la crise. J'avais également animé une conférence à Saint-Avold (Université du Temps Libre) et une autre à Forbach (Université Populaire Transfrontalière) sur le pouvoir des agences de notation.

 

* en avril 2012, le peuple découvrait quatre lettres qui pesaient environ 1 000 milliards d'euros, tandis que certains affirmaient que la Finance chercherait à se venger de François Hollande s'il était élu président de la République. A ce stade de la campagne électorale, la ligne de front économique tendait à s'estomper puisque les deux principaux candidats prétendaient que la saignée économique sauverait la France et l'ensemble des pays européens, où elle est préconisée comme remède aux maux économiques. De mon côté, j'ai été l'invité de l'émission  entre les lignes de Mosaïk, pour présenter mon dictionnaire révolté d'économie, qui permet de découvrir à travers une écriture simple et sans langue de bois ce que chacun doit savoir du monde économique dans lequel nous évoluons et tout ce que l’on ne nous dit pas !

 

* en mai 2012,  Vladimir Poutine recevait l'investiture pour son troisième mandat de président, tandis que François Hollande était élu président de la République (française !). Pendant ce temps l'économie européenne mourrait à petit feu, le bon élève espagnol sombrait et la Grèce faisait face à une fuite de ses capitaux... D'où un billet pour présenter quelques éléments théoriques sur les politiques économiques en Europe.

 

* en juin 2012, l'aveuglement se poursuivait en Europe avec la signature du traité TSCG qui s'annonce déjà comme un instrument qui portera l'estocade à la zone euro.... De mon côté, j'ai animé un débat sur les banques, la finance et plus généralement l'économie (en France mais aussi dans le monde), afin de répondre aux très nombreuses questions que suscitait la projection du film Margin Call au cinéma Méga Kiné de Freyming-Merlebach.

 

Durant l'été, j'ai profité d'une relative accalmie pour approfondir à travers mes billets de blog des thèmes qui m'intéressent :

 

* en juillet 2012, on commençait par la hausse du SMIC. Le gouvernement, pris en étau entre le marteau des promesses électorales et l'enclume de la réalité économique, annonçait le 1er juillet une hausse du SMIC de 2 %, soit 21,50 euros net par mois. Je montrais dans cet autre billet  que la promesse de François Hollande de renégocier le Traité s'est perdue dans l'abime de la realpolitik allemande. Quant à la véritable nature de la crise de la zone euro, elle reste encore bien mystérieuse pour nombre de dirigeants alors qu'il s'agit avant tout d'une crise de la balance des paiements.

 

J'avais également établi un petit florilège des catastrophes dans le monde bancaire, suite notamment au scandale du LIBOR. Enfin, en m'appuyant sur la Grèce qui est devenue le cas d'école d'un problème d'insolvabilité traité fautivement comme un problème de liquidité, j'ai cherché à expliquer comment soigner une crise de solvabilité d'un État.

 

* en août 2012, je montrais que la finance hypertrophiée conduit au désastre, les activités de marché étant désormais tenues par un oligopole constitué de quelques grandes banques internationales (Goldman Sachs, JP Morgan Chase, HSBC, Barclays, UBS, BNP, pour n'en citer que quelques unes) - qui deviennent de facto des établissements systémiques. On assistait également à un phénomène inquiétant puisque les taux d'intérêt réels devenaient négatifs. Pendant ce temps les prix des céréales flambaient en raison d'une sécheresse historique aux États-Unis et de l'anticipation d'une moins bonne production en Russie et en Ukraine.

 

Se posait aussi la question de la survie de la Grèce au sein de la zone euro, le gouvernement grec étant pris en tenaille entre ses bailleurs de fonds, qui exigeaient un nouveau plan d'austérité de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014, et le peuple qui ne supporte plus les conséquences sociales de cette rigueur massive. Et pour finir l'été, nous avions le droit à une mesure populiste consistant en une baisse des taxes sur les carburants. J'ai alors montré que le principe de l’incidence fiscale permet d'affirmer que, sous couvert d’aider les consommateurs, ces baisses de taxes seront captées par les producteurs de pétrole et ne profiteront que très peu aux consommateurs..

 

* en septembre 2012, je revenais sur l'annonce faite par le président de la BCE, Mario Draghi, qui avait annoncé en juillet que son institution était prête à acheter les obligations des États en difficulté. J'évoquais aussi les conséquences possibles d'une aversion au risque, c'est-à-dire une situation où les investisseurs privilégient certaines obligations d'État à toute autre forme de placement. De mon côté, c'était ma rentrée à l'IUT, à l'UPT, et je reprenais la fonction de coordonnateur de l'atelier d'aide aux devoirs. En outre, je commençais à intervenir dans la nouvelle chronique économique du Grand rendez-vous du lundi de Mirabelle TV, avec comme premier sujet le prix des carburants, pour enchaîner ensuite avec le prix du gaz et les prix de l'immobilier.

 

* en octobre 2012, j'ai analysé le risque inflationniste au sein de la zone euro et montré que le vrai risque est la déflation. Sur ces entrefaites, les dirigeants européens discutaient de la supervision bancaire et se vantaient de réguler la finance. De mon côté, j'animai de nouveau un débat sur l'économie suite à la projection du film Margin Call aux cinémas Forum de Sarreguemines. Salle comble ! J'ai aussi démarré les cafés économiques à l'UPSC, où exceptionnellement nous sommes montés à 18 auditeurs dans chaque groupe en raison de la très forte demande (plus de 20 personnes en liste d'attente !). En outre, j'ai été invité par le CCFD à animer une conférence-débat sur les paradis fiscaux. Salle comble ! Enfin, j'ai assuré deux chroniques sur Mirabelle TV, l'une sur l'inflation et l'autre sur le crédit à la consommation.

 

* en novembre 2012, les médias ne cessaient d'évoquer les politiques de dévaluation interne imposées par la Troïka aux États en difficulté. Il m'a donc semblé indispensable de préciser tout cela dans un billet, afin que les lecteurs comprennent pourquoi ces politiques mènent à la catastrophe. Mes chroniques sur Mirabelle TV portaient sur le livret A et la TVA sociale, qui faisait son retour triomphal avec le rapport Gallois et son choc de compétitivité. J'ai en outre animé une conférence à l'UPT de Forbach pour expliquer les tenants et aboutissants des politiques d’austérité actuelles. 

 

* en décembre 2012, j'ai montré pourquoi les politiques de l'offre telles qu'elles sont menées actuellement conduisent à une impasse. En effet, les économies s'enfoncent peu à peu dans la dépression... Et dans ma chronique sur Mirabelle TV, je me suis fait violence pour expliquer à quoi devrait servir une banque.

 

Pour finir, je tiens à remercier tous mes lecteurs pour leur fidélité et vous présente, malgré la crise qui se transforme en dépression économique, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année ! Merci pour vos commentaires, liens et encouragements qui me touchent...

 

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