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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 10:16

 

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C'est une entreprise publique, société anonyme dont le capital de 76 millions d'euros est détenu à 72 % par l'État. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 9,2 milliards d'euros en 2008, et une bonne part de celui-ci a été versé aux finances publiques et à la couverture des risques (il permet notamment de financer le Centre National pour le Développement du Sport, le CNDS). Une enquête interne a montré que ses salariés se montrent à 72 % confiants dans l'avenir de leur entreprise, ce qui est plutôt rare par les temps qui courent. En outre, elle est une des rares entreprises à tenir l'objectif de dédier 10 % de ses embauches en CDI à des personnes handicapées.

 

Au moment où l'on ne cesse de stigmatiser la prétendue mauvaise gestion des entreprises publiques, quelle est donc cette entreprise qui possède un bilan si reluisant ? La Française des Jeux avec ses 29,2 millions de joueurs en 2008, qui misent moyenne 6 € par semaine. Mais lorsqu'arrive un vendredi 13, une hystérie collective semble prendre forme comme le montre les images ci-dessous :

 

 

 

Le total des mises est un premier indicateur de la bonne santé financière de ce type d'entreprises. S'il atteint, comme précisé plus haut, 9,2 milliards d'euros pour la Française des Jeux en 2008, il atteint 18,2 milliards d'euros pour les casinos et près de 9,3 milliards d'euros pour le PMU. Néanmoins, un indicateur plus pertinent est obtenu après retrait des gains redistribués aux joueurs : le Produit Brut des Jeux (PBJ). Celui-ci s'élève à 2,5 milliards d'euros pours les casinos en 2008, 3,5 milliards d'euros pour la Française des Jeux, et 2,3 milliards d'euros pour le PMU ! Enfin, mentionnons l'existence d'un indicateur très suivi par les boursicoteurs et qui s'appelle le Produit Net des Jeux (PNJ). ce dernier est défini comme le Produit Brut des Jeux (PBJ) moins les prélèvements fixes ou variables de l'État et des communes.

 

Plus généralement, rappelons que depuis la parution du décret n° 2010-614 du 7 juin 2010, les paris en ligne deviennent légaux sous certains conditions, ce qui met fin à près de 500 ans de monopole de l'État sur les jeux - précisément depuis l'édit de François Premier,  signé le 21 mai 1539 à Châteauregnard et qui instituait la loterie "pour porter remède aux jeux dissolus et empescher nostables bourgeois, marchans et aultres de blasphemer Dieu, de consommer leur temps, labeur, vertues et necessaire en jeux de hasard". Pour en revenir au décret de 2010, une Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) a dès lors été créée dans le but (je cite) de "mettre en place des moyens de régulation, d’information et de contrôle pour protéger les joueurs, prévenir de l’addiction au jeu et lutter contre la fraude".

 

En résumé, cette autorité donne les agréments aux opérateurs de paris en ligne, afin qu'ils puissent vous plumer légalement. Mais en même temps, sa schizophrénie prononcée la pousse à vous donner des conseils pour ne pas vous ruiner : ainsi peut-on lire que "l’une des missions prioritaires de l’ARJEL est de protéger les publics et notamment les populations vulnérables : les mineurs, les joueurs excessifs et pathologiques".

 

Et ce n'est pas tout ! Chaque site de jeu en ligne doit également indiquer le numéro d’appel de « joueur écoute info service »  (09 74 75 13 13), accessible au prix d’un appel non surtaxé de 8 heures à 2 heures, 7 jours sur 7 ! Enfin, "vous pouvez vous faire rappeler au numéro de votre choix (téléphone fixe ou portable) par un conseiller de joueurs écoute info service”. Et si vraiment, même en faisant vous-mêmes une déclaration au ministère de l'intérieur pour être l'objet d'une interdiction de jeux (article 22 de l’arrêté du 14 mai 2007 modifié), vous ressentez encore le besoin d'un internement d'une aide plus conséquente, on vous communique gracieusement les coordonnées du Centre de Référence sur le Jeu Excessif (DREFAC - Pôle universitaire d’addictologie et psychiatrie).

 

N'est-ce pas l'apothéose de la tartufferie lorsqu'on pense que l'article 7 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme stipule que "Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi" ? Mais que pèse la morale face à 5 milliards d'euros pour les caisses de Bercy en 2009 ?

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 11:12

 

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Je viens de revoir, sur le site de l'INA, le débat sur le niveau de vie qui opposait Jacques Chirac et Georges Marchais, en 1971 dans l'émission A armes égales. Un extrait de cette émission, animée par Alain Duhamel, est disponible sur le site de l'INA en cliquant soit sur l'image ci-dessous, soit sur le lien qui la suit :

 

  innna2

 

 

retrouver ce média sur www.ina.fr

 

Jacques Chirac, sur la base des chiffres de l'équipement des ménages en biens durables, affirmait que le niveau de vie des Français avait augmenté entre 1960 et 1970. En se limitant à la catégorie socioprofessionnelle des manoeuvres et ouvriers spécialisés, la plus suivie depuis les événements de mai 1968, Jacques Chirac rappelle ainsi les chiffres suivants :

 

* en avril 1960, 19,5 % des ménages de ce groupe avait une automobile, contre 52 % en décembre 1969.

 

* en avril 1960, 10,6 % des ménages de ce groupe avait une télévision, contre 67,3 % en décembre 1969.

 

* en avril 1960, 16 % des ménages de ce groupe avait un réfrigérateur, contre 75 % en décembre 1969.

 

Pour information, les chiffres pour l'année 2007 de l'équipement des ménages en biens durables, peuvent être consultés sur le site de l'INSEE à cette adresse pour une classification selon le type de ménage, et à celle-ci pour une classification selon la catégorie socioprofessionnelle.

 

Georges Marchais lui oppose que, bien que l'équipement des ménages ait augmenté significativement en une décennie, de nombreux Français sont "mécontents", avant de poursuivre par cette phrase célèbre "vous avez quarante ans de retard", ce à quoi Jacques Chirac répond par une réplique non moins fameuse "entendre ça de la bouche d'un Léniniste....".

 

Nous sommes en présence d'une opposition classique entre la vision technocratique et le ressenti des ménages. En effet, la vision technocratique croit rendre compte de la réalité avec des statistiques économiques, oubliant ainsi que consommer et posséder n'est par une source de bonheur à long terme. Tout au plus s'agit-il d'un plaisir fugace (parfois irrationnel, comme lors des soldes...) qui peut fort bien s'accommoder d'un mécontentement général par ailleurs.

 

Chercher à rendre compte du bonheur par des chiffres, c'est perdre de vue les aspects qualitatifs de la vie au profit des seuls aspects quantitatifs. C'est même plus précisément faire comme si tous les humains étaient identiques et pouvaient donc être décrits par un chiffre qui deviendrait en quelque sorte leur synonyme. J'avais eu l'occasion de développer ce point lors de ma conférence sur la croissance, durant laquelle j'expliquais que le PIB est loin de représenter la vraie création de richesses dans une économie, car cet indicateur n'agrège que des valeurs monétaires (donc chiffrées...). C'est encore moins un indicateur de bonheur, car qui oserait prétendre que le bonheur se mesure à l'aune de la richesse matérielle éphémère (voir à ce propos, l'excellent livre d'Amartya Sen traitant des notions d'inégalité, de bonheur et de capacité en économie) ?

 

C'est cette confusion entre richesse, bonheur et niveau de vie que l'on voit très clairement dans ce débat. D'un côté, Jacques Chirac affirmait que le niveau de vie avait augmenté en France durant la décennie 1960-1970 (avec raison), mais semblait ne pas avoir saisi qu'un niveau de vie élevé ne garantissait en rien une vie heureuse. De l'autre, Georges Marchais affirmait (avec raison lui-aussi !) que les Français étaient mécontents, car contrairement à une idée reçue, la période des Trente Glorieuses n'a pas non plus été une période d'insouciance. Le développement de la consommation de masse a débouché sur une société dont les valeurs étaient souvent en rupture avec celles de la génération précédente (pensez au développement massif du crédit à la consommation...), ce qui générait de nouveaux problèmes tant sur le plan économique que politique et surtout social !

 

Cela ma ramène à la conclusion de mon précédent billet  : tout ceci démontre l'absolue nécessité d'intégrer des éléments sociaux, politiques et HUMAINS dans les processus de décisions économiques !

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 10:42

 

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Ces derniers jours, l'information politique, économique et sociale et dominée par les catastrophes climatiques qui sévissent un peu partout dans le monde, avec une rare violence :

 

* inondations au Pakistan qui, en l'espace de deux semaines, ont causé plus de 1 500 morts et sinistré environ 14 millions de personnes. Selon le chargé du suivi du climat mondial à l'Organisation météorologique mondiale, ce pays n'a jamais connu d'inondations d'une telle ampleur géographique.

 

 

 

 

* glissements de terrain dans la province de Gansu dont le bilan officiel s'établit, pour l'instant, à 1 117 morts et 627 disparus (remarquez la précision des chiffres...), alors que 45 000 personnes ont été évacuées.

 

 

 

 

* inondations dans la région himalayenne du Ladakh, dans le nord de l'Inde, dont le bilan est là aussi d'une précision d'horloger : 177 victimes.

 

 

 

* canicule exceptionnelle qui frappe la Russie depuis près d'un mois et demi et qui se conjugue à de nombreux feux de forêts. Là aussi, le bilan semble amplement sous-évalué : les feux auraient fait 52 morts et la canicule n'aurait pas augmenté de manière significative les décès, même si des sons de cloches discordants commencent à se faire entendre (à St-Pétersbourg, on parle d'une augmentation de 30 % des décès par rapport à juillet 2009, et même de 100 % à Moscou...).

 

 

 

On peut d'ores et déjà imaginer les coûts humain, social et économique de ces catastrophes et leurs implications pour l'avenir des pays. Or, et c'est là que beaucoup d'analystes conteurs de fables se trompent, les conséquences ne resteront pas circonscrites au pays qui les a subies. En effet, le jeu de dominos mis en place par la mondialisation entraînera des répercutions sur tous les pays de la planète. Un exemple en est donné par la Russie, 3e exportateur mondial de blé, qui a dû abaisser pour la quatrième fois ses prévisions de production pour cette année, et qui a mis en place un embargo sur ses ventes de céréales à l'étranger. J'avais expliqué, dans mon précédent billet, comment le cours de l'épi de blé a connu, sur le marché de Chicago, une hausse mensuelle record de 38 % !

 

Mais parler ainsi en termes économiques, c'est oublier que chaque homo oeconomicus de la théorie est un être humain avant tout : quid des conséquences sanitaires ? Quid des conditions de vie ? Au moment où l'on parle tant de développement durable, c'est stupéfiant d'entendre plus souvent parler des conséquences économiques que des conséquences humaines...

 

Pour finir, j'invite le lecteur à réfléchir un instant à ces plans d'austérité mis en place un peu partout dans le monde. Je répète à l'envi qu'ils sont insupportables sur les plans social et humain. Aujourd'hui, je rajouterai qu'ils ont négligé tous les aléas qui ne pouvaient être probabilisés dans un modèle purement économique... Cela démontre l'absolue nécessité d'intégrer des éléments sociaux, politiques et HUMAINS dans les processus de décisions économiques !

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 10:32

 

 matieres-premieres-argent-bourse-310332.jpg

 

La guerre entre producteurs et distributeurs (médiatisée essentiellement par le secteur laitier), notamment via les célèbres marges arrières, prend de plus en plus d'ampleur ces dernières années. Bien que leurs intérêts respectifs soient le plus souvent opposés, il leur faut bien tenter de trouver un terrain d'entente dans un contexte économique des plus dégradés.

 

Je voudrais ainsi attirer l'attention du lecteur sur un point qui lui permettra de saisir un des enjeux de cette lutte économique : le prix des matières premières. Sur les graphiques ci-dessous sont représentés les cours des contrats à terme sur matières premières négociés sur les marchés internationaux. Pour la cacao, le café et le sucre, j'ai volontairement choisi le marché londonien puisque je reviens d'Angleterre... Pour le jus d'orange, les transactions se passent à New York.

 

Évolution du contrat à terme sur le cacao (marché de Londres)cours cacao

 

                                [ Source : Les Échos.fr ]

 

 

Évolution du contrat terme sur le café (marché de Londres)

Cours café

                               [ Source : Les Échos.fr ]

 

 

Évolution du contrat à terme sur le sucre (marché de Londres)

 

Cours-sucre.JPG

 

                               [ Source : Les Échos.fr ]

 

 

Évolution du contrat à terme sur le jus d'orange (marché de New York)

Cours-orange.JPG

 

                              [ Source : Les Échos.fr ]

 

 

Avec de telles fluctuations de cours et une tendance souvent affirmée à la hausse, on comprend que les fabricants de café, de chocolat et de jus de fruits (entre autres !) aient quelques difficultés ces derniers mois : ils s'agit, pour sauver leur marge, de répercuter une partie de cette hausse sur le prix des produits vendus aux distributeurs. Hausses que les centrales d'achat des distributeurs refusent quasi systématiquement pour préserver leurs marges et éviter d'augmenter les prix pour le consommateur (ce qui est loin d'être un acte de générosité, mais un moyen de ne pas perdre de parts de marché)...

 

Or, ces hausses ne pourront être évitées à plus ou moins long terme, si de telles pressions sur les matières premières subsistent. Rappelons, par exemple, que les cours du cacao ont atteint leur plus haut niveau en 33 ans, et que la dépréciation de l'euro face au dollar pèse sur la plupart des matières premières... réglées en dollar ! Quant au cours du blé, il fut très impacté ces derniers jours par la sécheresse et les incendies en Russie, qui pourraient avoir des conséquences sur la production de blé. La tonne de blé s'est ainsi échangée à Paris jusqu'à 211 euros lundi, contre environ 140 euros début juillet. De même, le cours de l'épi de blé a connu, sur le marché de Chicago, une hausse mensuelle de 38 %, du jamais vu depuis 1973 ! Enfin, n'oublions pas qu'il existe aussi une intense spéculation sur le prix des matières premières...

 

Mais ne pourrait-on pas prendre le problème dans l'autre sens, et se demander pourquoi les prix à la consommation ne baissent pas lorsque les cours des matières premières chutent sur le moyen terme ?

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 12:43

 

stress-tests_1241749420.jpg 

 

Rassurer les marchés financiers : tel est le nouveau credo des économies de l'Union européenne. Ainsi, après les appels au calme, les incantations, les aides à la Grèce, les mesures exceptionnelles prises par la BCE, voici venue l'époque des stress tests...

 

De quoi s'agit-il ?

 

Pour établir le bilan de santé du secteur bancaire, le Comité européen des superviseurs bancaires (CEBS) a soumis 91 banques européennes à des scénarios négatifs (appelés stress dans le jargon financier) :

 

* chute des marchés financiers de 20 %

 

* récession en zone euro de - 0,2 % en 2010 et - 0,6 % en 2011

 

* chute de l'immobilier

 

* une hausse du chômage

 

* hausse des crédits impayés

 

* hausses des taux d'intérêt

 

* chute de la valeur des dettes souveraines (avec des taux de décote pouvant aller jusqu'à 23 % pour la dette grecque)

 

Le critère de réussite aux tests est basé sur le ratio de fonds propres durs (Tier 1). Plus précisément, une banque aura réussi à passer les tests si son ratio Tier 1 reste au-dessus des 6 % dans deux scénarios différents. Ces test devraient, en principe, prouver aux marchés financiers que les banques sont suffisamment capitalisées -et donc solides - pour supporter une nouvelle crise. Par là même, ces tests devraient aussi permettre de démontrer que les autorités économiques et financières de l'Union européenne si tant est qu'elles existent sont capables de faire face aux difficultés des établissements bancaires.

 

Quels sont les résultats ?

 

Avant toute chose, il a fallu que les pays se mettent d'accord sur les modalités et critères de publication des résultats des tests de résistance des banques. En effet, il y a toujours beaucoup de réticence à publier ses échecs... Ainsi, pour satisfaire tout le monde, les résultats ont été publiés par chacune des 91 banques le vendredi 23 juillet à 18h. Puis, le CEBS a diffusé un communiqué synthétisant ces résultats à 18 h 01, montrant combien le sujet était sensible !

 

Si le CEBS a demandé aux banques de fournir toutes les informations relatives à leurs avoirs en matière de dette souveraine, il n'en demeure pas moins que l'Allemagne a traîné les pieds : sur les 14 établissement qui ont passé le test, six banques se sont abstenues de communiquer des informations à ce sujet (Deutsche Bank, Postbank, DZ, WGZ, Landesbank Berlin, Hypo Real Estate). Notons qu'en Grèce, l'Agricultural Bank of Greece (qui a échoué au test), n'a pas non plus fourni ces informations...

 

Au final, 84 banques sur 91 ont passé les tests avec succès. Les 7 recalés sont cinq caisses d'épargne espagnoles (Cajasur, Diada, Espiga, Unnim et Banca civica), la banque allemande Hypo Real Estate et la banque grecque Agricultural Bank of Greece. Ces sept banques sont donc invitées à renforcer leurs fonds propres (on parle de recapitalisation) pour un montant total de 3,5 milliards d'euros.

 

Quelles sont les limites de ces tests ?

 

Au vu des excellents résultats, il n'en fallait pas plus pour que les dirigeants politiques se vantent de la très grande résistance des banques européennes. Néanmoins, il faut tempérer cette ardeur et regarder plus en détail les hypothèses et les critères retenus.

 

Tout d'abord, le choix du critère de réussite (le ration Tier 1 à 6 % au moins) peut être discuté. Pourquoi ce ratio plutôt qu'un autre, sachant que les bilans bancaires sont remplis de produits plus ou moins sophistiqués (on dit hybrides), qui ont des caractéristiques tenant autant de la dette que des fonds propres ? Cela correspond-il à l'idée que l'on se fait des fonds propres, c'est-à-dire des capitaux quasiment fixes assurant la solidité d'une entreprise ? Ensuite, si une banque se trouve à un niveau tangent à 6 %, est-elle pour autant exemptée de racapitalisation ? La banque slovène Nova Ljubljanska Banka fournit fort à propos un contre-exemple, puisque bien qu'ayant réussi le test, elle a annoncé une recapitalisation...

 

En dehors des critères, il est bon de s'interroger sur le test concernant les dettes souveraines. L'hypothèse retenue est une baisse sensible de la valeur de ces obligations d'État (on parle de creusement des spreads obligataires). Or, au vu du contexte actuel, n'eût-il pas fallu retenir également l'hypothèse éventuelle d'une cessation de paiement d'un État ? J'ai en effet souvent eu l'occasion d'expliquer dans mes billets, que les objectifs fixés à l'économie grecque sont quasiment inatteignables en si peu de temps.

 

De plus, ce critère n'a été appliqué qu'aux portefeuilles valorisés au prix du marché, "oubliant" que l'essentiel des obligations d'État détenues par les banques figurent dans des "banking books" , qui ne tiennent compte des pertes qu'en cas de défaillance... D'où la réussite surprise au test de toutes les banques grecques (sauf l'Agricultural Bank of Greece), alors même qu'elles détiennent des montagnes d'obligations d'État ! 

 

 

En définitive, nous avons eu le droit à des tests de résistance trop tardifs et pas aussi sévères qu'on l'a prétendu. De sorte qu'il n'est absolument pas certain que cela suffira à calmer les marchés financiers ! Aux États-Unis, les tests ont été orchestrés de manière indépendante, très tôt après le début de la crise, et surtout avec des critères moins indulgents. Cela avait conduit à des recapitalisations massives pour dix de leurs dix-neuf grandes banques...

 

 

N.B : je pars pour 3 jours en Angleterre, histoire de voir comment on pratique la relance économique de l'autre côté de la Manche... et plus prosaïquement pour visiter quelque peu le pays !

 

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 10:16

 

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Depuis 2007, l'affrontement judiciaire entre l'héritière de L'Oréal et sa fille est passé d'une saga familiale à une saga politique, avec une accélération depuis le début de l'été. Rassurez-vous, je ne compte pas vous raconter par le menu ce qu'il convient d'appeler désormais l'affaire Bettencourt. Je me contenterai d'un résumé tout en soulignant certains points économiques et financiers qui ont leur importance dans le contexte de crise actuel...

 

Résumé des épisodes précédents de la saga :

 

* 19 décembre 2007 :  Me Metzner remet en main propre au procureur de la République, Philippe Courroye, la plainte contre X de sa cliente, Françoise Meyers-Bettencourt. Celle-ci est déposée pour abus de faiblesse de sa mère Liliane et vise implicitement le photographe François-Marie Banier. A cette époque, on évalue les dons faits par la veuve au photographe à plus de 500 millions d'euros (depuis, on parle du double...) et le bruit courait qu'elle souhaitait en faire son légataire universel. Il n'en fallait pas plus pour que la fille demande à sa mère de se soumettre à une expertise psychiatrique (allez chercher quelle théorie psychanalytique peut expliquer ce comportement de défense de ses intérêts financiers...)

 

* février 2008 : en représailles à la procédure qui la vise, Liliane Bettencourt menace sa fille de lui retirer les donations qu'elle lui a consenties et de léguer directement l'essentiel de son patrimoine (qui s'élevait tout de même, au 1er mars 2010, à 15,6 milliards d'euros, dont 14,5 représentent sa participation de 30 % au capital de L'Oréal) à la Fondation d'État Bettencourt Schueller. Au même moment, une mission de conciliation est tentée par des amis qui pèsent lourd en euros de Liliane Bettencourt, Lindsay Owen-Jones (ancien PDG de l'Oréal qui touchait 2,6 millions d'euros de salaire en 2006 et qui depuis jouit d'une retraite estimée par Indymedia à 3,4 millions d'euros !) et Maurice Lévy, patron de Publicis qui gère les contrats publicitaires du groupe. Sans succès. Il faut dire que l'enjeu est de taille : son légataire universel disposera d'environ 8 % de sa fortune (1,25 milliard d'euros) contre 92 % pour sa fille et ses deux petits-fils.

 

* fin 2008: Liliane Bettencourt se rend à l'Élysée (rien que ça !) pour parler de tout cela avec notre omniprésident qui par définition peut tout sans ce pays. Hormis le fait qu'elle était la plus riche de ses administrés lorsqu'il était maire de Neuilly, personne n'a oublié sa très grande générosité lorsqu'il s'agissait de financer les campagnes électorales... de gauche comme de droite du reste !

 

* mai 2009 - mai 2010 : le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt enregistre clandestinement avec un magnétophone des conversations "délicates". C'est le début du volet politique de la saga Bettencourt, lorsque le site Mediapart et le magazine Le Point en révèlent la teneur : plusieurs hommes politiques sont cités, dont notre omniprésident et Éric Woerth, ce dernier étant alors ministre du budget. Rappelons que son épouse, Florence, géra la fortune de Liliane Bettencourt durant trois ans, de 2007 à 2010... Les propos sont très explicites sur les relations entre les Bettencourt et la politique et les conflits d'intérêts que cela suscite.

 

Sur le plan économique, plusieurs remarques et questions peuvent être soulevées :

 

* pourquoi l'administration fiscale n'a-t-elle pas surveiller plus spécifiquement une des premières fortunes du pays ? A ce sujet, il est bon de rappeler que Liliane Bettencourt n'a pas fait l'objet d'un contrôle fiscal approfondi depuis quinze ans...

 

* selon Mediapart, l'usage de nombreux mécanismes comptables légaux lui permettent de ne payer "que" 30 à 40 millions d'euros par an d'impôts, pour des dividendes compris entre 200 et 300 millions d'euros et un patrimoine estimé à près de 16 milliards d'euros (voir plus haut) !

 

* selon le Canard enchaîné, au cours des quatre dernières années, le Trésor public a remboursé au total 100 millions d'euros à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal (30 millions d'euros rien qu'en 2008 !).

 

* au total, le taux d'imposition de Liliane Bettencourt est inférieur à 10 % par le jeu légal de l'optimisation fiscale ! Il suffit d'une dose de holding de patrimoine (la holding Téthys dans le cas d'espèce), d'un transfert de 30 % de titres à cette holding, pour obtenir une substantielle réduction d'impôts. En effet, Madame Bettencourt n'est dès lors imposée que sur les fonds prélevés de la holding pour couvrir ses besoins personnels (tout de même 145 millions d'euros en 2009), le reste (135 millions d'euros) demeurant dans les actifs de Téthys...

 

Et dire que lors d'une campagne électorale, on a entendu un candidat déclarer qu'il voulait "une République irréprochable. Le Président de la République, c'est l'homme de la nation, ce n'est pas l'homme d'un parti, ce n'est pas l'homme d'un clan". Et pourtant, il semble bien que le traitement fiscal soit quelque peu différent selon le montant du capital en jeu...

 

Allez, ne soyons pas mauvais joueurs si tant est que la perception de l'impôt soit un jeu : Liliane Bettencourt payent très peu d'impôts en France, mais elle en payent tout de même. Ce qui n'est pas le cas de la famille Wertheimer (Chanel), Primat (Schlumberger), Peugeot, Bich (Bic), Defforey (ex-Carrefour), Mulliez (Auchan), Darty, Halley (Carrefour), Bouriez (ex-Cora), etc.

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 10:52

 

 wall_street_cover.jpg

 

Jeudi 15 juillet, le Congrès américain a adopté une réforme de la régulation financière, un dossier dont les deux chambres débattaient depuis plus d'un an, et qui se veut la plus grande réforme de Wall Street depuis 1930 ! Avant d'en examiner un peu plus avant les points saillants, il est utile de rappeler qu'elle s'est construite sur des concessions entre les deux camps politiques.

 

En effet, tout a commencé il y a un peu plus d'un an, après l'adoption d'un premier texte de 1 279 pages par la Chambre des représentants mais que le Sénat avait refusé d'entériner. Il a donc fallu courtiser les élus du parti Républicain, en proposant notamment l'abandon des prélèvements bancaires qui auraient permis d'engranger 19 milliards de dollars... In fine, le Dodd-Frank Act est un texte de 2 300 pages dont il reste encore à fixer de nombreux détails à coup de décrets rédigés par les dix régulateurs concernés, dans un délai de trois mois à quatre ans !

 

Venons-en aux principales dispositions de cette loi :

 

1) Prévention du risque systémique : la réforme prévoit la création d'un conseil de surveillance de la stabilité financière (Financial Stability Oversight Council) pour identifier les établissements dits systémiques, c'est-à-dire ceux dont la faillite peut mettre à mal tout le système financier. La Banque centrale américaine (Fed) devra alors décider des mesures à adopter pour limiter ce risque (renforcement les fonds propres,...). Si l'un de ces établissements financiers devait néanmoins être confronté à une faillite, il serait soit recapitalisé, soit liquidé sous l'autorité de la FDIC, qui est l’autorité en charge du système public de garantie des dépôts aux États-Unis (l'équivalent du fonds de garantie des dépôts en France).

 

Cette nouvelle procédure sera financée par un fonds géré par la FDIC et alimenté par les institutions financières bénéficiant du système public de garantie des dépôts, selon le risque généré par chacune d'entre-elles. On ne perd néanmoins pas le Nord au pays de Buffalo Bill, puisque ces mesures de sauvetage pourront être financées, à titre provisoire, par le Trésor américain... Est-ce un hasard si, en anglais, le mot contribuable se traduit par taxpayer ?

 

2) Limitation des activités spéculatives des banques : la proposition de Paul Volker de réinstaurer une sorte de Glass Steagall Act (loi votée après la crise de 1929, abolie en 1999 et qui imposait de distinguer clairement les activités de banques de dépôts de celles de banques d'affaires) avait fait les frais des concessions politiques. Il en résulte désormais qu'il est interdit à une institution bénéficiant du système public de garantie des dépôts de négocier des valeurs mobilières en nom propre (ce que l'on appelle le proprietary trading), d'exercer une activité de hedge fund ou de fonds de private equity et d'investir dans ce type de fonds. En outre elles ne pourront plus investir plus de 3 % de leurs fonds propres (mesurés par le Tier 1) dans un fonds spéculatif ou un fonds de capital investissement. A noter que les transactions effectuées pour le compte de clients et celles destinées à se couvrir n'entrent pas dans le champ d'application de la loi, ce qui n'est pas sans conséquence comme nous le verrons ci-dessous.

 

Bien que vue comme la pierre angulaire de la réforme, cette disposition "anti-spéculation" souffre de nombreuses limitations et exceptions qui la rende bien moins contraignante qu'il n'y paraît. Tout d'abord, les établissements concernés bénéficieront d’un délai de deux ans pour adapter leur portefeuille d’investissements. Sous certaines conditions qui restent à définir, ce délai pourrait même être revu à la hausse... De plus, il existe d'ores et déjà une difficulté de compréhension - et donc d'application - de la mesure aux institutions étrangères intervenant sur le marché américain. En outre, la distinction entre les activités pour compte propre et celles opérées pour le compte de clients n'est pas évidente, laissant ainsi la porte ouverte à des débordements... Quant à la limite de 3 % évoquée ci-dessus, elle ne prendrait pas en compte l'existence d'un effet de levier dont on sait les conséquences depuis la crise des subprimes.

 

3) Augmentation de la transparence sur le marché des produits dérivés : pour faire simple, disons qu'il s'agit de mieux réguler (réguler tout court ?) les produits négociés de gré à gré, en faisant transiter les échanges par une chambre de compensation qui permettra de conserver des traces. Les SWAP sont les premiers visés par cette mesure. Néanmoins, il reste que pour l'instant peu de détails sont connus et que, en l'état, le filtre est loin d'être parfait et que de nombreux produits dérivés échapperont de fait à cette régulation !

 

4) Protection des consommateurs : comme le pauvre taxpayer paie déjà pour les errements de sa banque, l'État, en sa qualité de bon prince, lui a tout de même concocté quelques articles censés le protéger des méchants prédateurs financiers. Ainsi, un Bureau of Consumer Financial Protection a été créé pour lutter contre les pratiques commerciales abusives des établissements de crédit. Cela devrait notamment passer par une meilleure information du consommateur sur les spécificités de son crédit et surtout par l'obligation de s'assurer réellement de la capacité de remboursement de l'emprunteur (jusqu'en 2006, on a vu des établissements de crédit prêter 150 % de la valeur d'une maison à des ménages ne disposant que de 1 000 dollars de revenus mensuels !).

 

En définitive, s'il s'agit bien d'une réforme dans la lettre, les nombreuses concessions et les amendements successifs ont fini par édulcorer l'esprit du texte. Au lieu de consolider les multiples autorités réglementaires américaines déjà existantes, on se contente de redéfinir leurs missions et même d'en inventer de nouvelles alors que ces autorités n'ont pas été capables de prévenir la crise actuelle. De plus, ces mesures ont été créées spécifiquement pour le marché américain, dans un contexte de mondialisation des flux de capitaux : cherchez l'erreur !

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 10:39

 

Prix-des-medicaments-comparez-avant-d-acheter--.jpg 

 

Depuis le décret n° 2008-641 du 30 juin 2008, certains médicaments (remboursables ou non) sont vendus en accès libre dans les pharmacies. Selon le décret, cet espace - bien identifié et séparé des autres produits - doit être situé à proximité immédiate du comptoir pour faciliter les échanges entre patients et pharmaciens. L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a dès lors établi une liste des médicaments concernés, appelés "médicaments officinaux éligibles". On y trouve :

 

* la liste des spécialités PMF (Prescription Médicale Facultative, sic !) éligibles

 

* la liste des spécialités à base de plantes éligibles

 

* la liste des spécialités homéopathiques éligibles

 

* la liste des indication adaptées à l'automédication

 

* la liste des indications acceptées pour les médicaments à base de plantes

 

Étant donné que le prix de ces médicaments est fixé librement, il devenait intéressant de suivre la dispersion et l'évolution spatio-temporelle de ces prix. C'est pourquoi Familles Rurales a mis en place un observatoire des prix des médicaments, en janvier 2010. Chaque sondeur a ainsi relevé, deux fois par an en janvier et juin, les prix de 13 produits que les pharmaciens peuvent vendre en libre accès et fréquemment utilisés par les familles (11 médicaments et 2 spécialités non médicamenteuses). En janvier, les relevés suivants ont été effectués dans 76 pharmacies de 36 départements : prix du médicament, localisation dans l’officine et présence ou non du prix sur la boite ou le présentoir.

 

Les résultats, édifiants à mon sens, sont consignés dans ce rapport de 4 pages disponible au format PDF. En voici un résumé :

 

* les écarts de prix peuvent être très importants d'une pharmacie à l'autre, comme le montre le tableau ci-dessous (cliquer sur le tableau pour l'agrandir) :

 

medicaments1.JPG 

           [ Source : Observatoire des prix des médicaments Familles Rurales ]

 

* La majorité des produits restent non pas près du comptoir, mais derrière le comptoir (cliquer sur le graphique pour l'agrandir). Cela ne permet donc pas au client patient d'avoir un libre accès au prix comme le stipulait le décret.

 

Medicaments2.JPG

             [ Source : Observatoire des prix des médicaments Familles Rurales ]

 

 

En définitive, malgré les grandes envolées lyriques du ministre de la santé,  il s'agit surtout d'un moyen plus ou moins subtile trouvé par le gouvernement pour lutter contre le "trou" de la Sécurité sociale : après avoir passé des années à nous expliquer "qu'un médicament ça ne se prend pas à la légère", on nous offre désormais de jolies fiches "bien vous soigner avec des médicaments disponibles sans ordonnance". Les temps changent...

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 10:54

 

chat-geluck-vacances.jpg

 

Avec la chaleur qui s'abat sur la France et la période de vacances, certains en oublieraient presque que l'économie est toujours encore confrontée à des difficultés sérieuses qu'ils découvriront avec stupeur à la rentrée ! Petit florilège des informations distillées dans la presse économique ces derniers jours :

 

* Une petite agence de notation chinoise, Dagong Global Credit Rating, a dégradé la note de nombreux pays occidentaux dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. A contrario, la note de la Chine se hisse au même niveau que l'Allemagne notamment. Bien entendu, cette agence est réputée 100 % sans idéologie...

 

* Le Monde déclare que la Grèce a testé avec succès les marchés financiers en plaçant 1,625 milliard d'euros de bons du Trésor à six mois... à  4,65 % ! Je ne vois pas très bien où se trouve le succès lorsqu'un pays emprunte sur 6 mois à 4,65 %, tandis que la France emprunte à 10 ans pour moins de 3,5 %...

 

* La dette publique italienne vient d'atteindre un nouveau record, en dépassant les 1 800 milliards d'euros au mois de mai 2010. Le gouvernement table désormais sur une envolée de la dette à 118,4 % du PIB en 2010, contre 115,8 % en 2009. Curieusement, l'opinion ne semble s'alarmer que des finances publiques de la Grèce et de l'Espagne... Il serait pourtant bon de rappeler que l'Union européenne a ouvert des procédures pour déficit excessif contre 24 pays sur 27 ! Néanmoins, j'ai souvent répété sur ce blog que réduire la politique économique d'un pays à la seule diminution de la dette publique n'était pas un objectif sérieux et soutenable à court terme.

 

* Les États américains semblent eux-aussi en situation de déliquescence financière depuis quelques temps, puisque  46 d'entre eux sont déjà passés sous le seuil de solvabilité. On a beaucoup parlé des difficultés de la Californie et de son mythique gouverneur, mais il faut se rappeler que l'État le plus fragile des Etats-Unis est probablement l'Illinois qui compte déjà 5 milliards de dollars de factures impayées et n'arrive plus à payer les retraites de ses fonctionnaires. Cela, malgré des coupes sombres de 1,4 milliard de dollars dans les programmes d'aide aux handicapés, les écoles et les universités !

 

* La France ne manque décidément pas d'humour puisqu'elle sera chargée au niveau européen d'évaluer la compétitivité de l'économie allemande. La même Christine Lagarde qui critiquait, il y a peu, le modèle économique allemand, devra rendre une évaluation objective... Pour ma part, je me baserai plus sur l'étude “Compétitivité des pays de la zone euro”, publiée par l'OFCE. On y lit notamment que le modèle de compétitivité allemande, basé sur les exportations et une baisse des coûts salariaux, a été mis en place “essentiellement au détriment de ses partenaires de la zone euro”. Le rapport parle même de “victoire à la Pyrrhus” ! Et faut-il rappeler que, contrairement à la croyance populaire, la croissance économique allemande a été en moyenne plus faible que celle de la France durant les 10 dernières années ? Vouloir à tout prix s'aligner sur le modèle allemand, afin de gagner des parts de marché sur ses voisins, ne peut donc être que synonyme d'explosion à terme de la zone euro...

 

 

Heureusement qu'avec tout cela le ministre de l'économie, Christine Lagarde, a annoncé que le taux du livret A serait porté à 1,75 % à compter du 1er août 2010. Les vacanciers auront l'impression - furtive - que l'économie s'est améliorée durant leur absence...

 

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 14:47

 

bigbrother2.jpg 

 

Le magazine Rolling Stone avait publié, le 2 juillet 2009, un article intitulé La grande machine à bulles américaine . Le journaliste Matt Taibbi y accusait la banque Goldman Sachs de manipuler l'économie financière depuis la Grande Dépression de 1929. Une sorte de Big Brother en somme ! Plus prosaïquement, William D. Cohan, ancien managing director chez JPMorgan Chase & Co, concédait quant à lui que "Goldman est devenue l'entreprise la plus astucieuse, la plus opaque et la plus influente qui soit"...

 

Vous trouverez, ci-dessous, une petite vidéo très drôle issue de la série les Têtes à claques. A bien y réfléchir, je trouve qu'elle illustre à merveille les dérives actuelles du système bancaire, notamment en ce qui concerne la relation clientèle. Car, au-delà des restrictions imposées par la CNIL aux banques (informations demandées sur la situation personnelle et financière pertinentes pour la gestion des comptes, interdiction de relever des données sans lien avec l'activité bancaire, information du client de son droit de consultation des données et d'opposition de transmission à des tiers), le récent renforcement de la lutte contre les fraudes est devenu, pour certaines banques, l'occasion de recueillir des informations de nature commerciale sous couvert d'application de la loi...


On se souvient notamment de l'exemple rapporté par le quotidien Le Monde et qui concernait la Caisse d'épargne d'Ile-de-France (mais elle n'est pas la seule, loin s'en faut !). Celle-ci demandait, en plus de l'incontournable pièce d'identité et des justificatifs de domicile et de revenus, la situation familiale de ses clients, leur profession précise, leur nombre d'enfants à charge avec leurs noms et dates de naissance. Certains me rétorqueront qu'il vaut mieux en demander trop pour éviter les fraudes et être certain qu'il n'y ait plus que des gens honnêtes en France.  Certes, mais était-il nécessaire alors de joindre à cette demande un bon de participation à un "tirage au sort pour gagner cinq séjours gourmands"

 

 

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