Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les mécanismes de l'économie 3

Tout savoir sur l'économie

Les mécanismes de l'économie 2

50 idées reçues déchiffrées

 

Économie BTS

100% BTS

Les grands débats économiques

 

La grande saignée économique

 

Comprendre la dette

 

Dictionnaire révolté d'économie

Les mécanismes de l'économie

 

Le capitalisme en clair

Les marchés financiers en clair

Prépa ECG

Concours commun IEP 2025

Concours commun IEP 2023

Concours commun IEP 2022

Concours commun IEP 2020

Concours commun IEP 2019

Concours commun IEP 2017

Concours commun IEP 2016

Concours commun IEP 2015

Mondialisation-IEP.jpg

Concours commun IEP 2014

Travail et culture

Concours commun IEP 2011

63548

Concours commun IEP 2010

iep

Recherche

26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 12:50

L'ISEG organise du 1er au 6 février 2010 la semaine de l'internationale. Voici ci-dessous le programme :


visuel int 2010 ss part.jpg

 

Lundi 01/02/2010


10h00-12h00
: "Quelle conversion écologique de l’économie après Copenhague ?"
Table ronde animée par Madame Andrée Buchmann élue vert au conseil
régional d’alsace à la CUS
et co-fondatrice de l’association “Entreprendre Vert“.

Mardi 02/02/2010


17h30
: Conférence sur les enjeux économiques en Ukraine
Conférence animée par Madame Nadia Holowacz, Consul honoraire d’Ukraine,
Monsieur Philippe de Suremain, ancien Ambassadeur de France en Ukraine et Pavel
Litvinenko
, Responsable de transit Pays de l’est chez Dimotrans SA.

Mercredi 03/02/2010


15h00-17h00 :

Visite guidée au siège du parlement européen pour les Iségiens suivie d’une présentation de l’institution.

16h00-19h00 :
JPO Internationale : un espace information et candidature sur le programme Business School et le « Concours PRISM »

Jeudi 04/02/2010


18h00 – 20h00
: Forum métiers à l’international
Avec Jean Sébastien DESJONQUERES, Chargé de mission pays de l’Est- ALSACE INTERNATIONAL,

Régis HUBER, Directeur-TECHNOSOURCES INTERNATIONAL,

Rémi PIZZATO, chef de secteur Benelux, Northern, Eastern,

Jean –Marie CHAUDRONNIER Directeur Général – ADHESIA LABORATOIRE,

Florent BUIRON, Conseiller du Commerce Extérieur et Dirigeant de Team Potential.

Vendredi 05/02/2010


14h00 – 16h00
: table ronde des anciens qui exercent à l’international
Avec la présence de :
-    Benoît Wanger, promo  EXE 1997, Produkt  Marketing Manager – CONTINENTAL
-    Charles Deggen, promo SUP 2004, Responsable grand compte  chez Dexia – Banque au Luxembourg


Samedi 06/02/2010


10h30 à 17h30
Journée Portes Ouvertes Internationale
Les futurs étudiants, ainsi que leurs parents, pourront découvrir l’Ecole, les programmes, l’équipe pédagogique, les associations,… Télécharger le programme complet en cliquant ici

Partager cet article

Repost0
24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 10:40


prise

J'ai choisi de vous parler aujourd'hui d'une spécificité qui fera date dans l'histoire du capitalisme français : un patron commun pour deux entreprises géantes ! Vous avez bien entendu reconnu l'intéressé, le désormais célèbre Henri Proglio, PDG d'EDF et président non exécutif de Veolia Environnement.

Permettez-moi de formuler quelques remarques et réserves sur ce cumul de mandats. Tout d'abord, il me semblait que le travail à EDF était suffisamment conséquent pour ne pas, en plus, travailler pour une autre entreprise. Du moins, c'est ce que disait l'ancien patron d'EDF, Pierre Gadonneix... à moins que l'État n'envisage de fusionner les deux groupes, auquel cas il serait peut-être temps de l'annoncer car la stratégie d'EDF devient illisible ces derniers jours, principalement dans le nucléaire qu'Henri Proglio souhaite contrôler de bout en bout. Désormais, même les administrateurs de Veolia semblent dubitatifs sur ce rapprochement de fonctions qu'ils qualifient, à l’instar de Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers, de "baroque". Et dire que le MEDEF a créé une charte de la bonne gouvernance des sociétés cotées dont
Laurence Parisot s'est pourtant vantée longuement...

Au niveau social, comment expliquer aux salariés des entreprises concernées (et à ceux du secteur privé en général), qu'un patron doté d'une force de travail herculéenne puisse percevoir deux salaires pour deux postes à temps plein (100 % + 100 % = 100 % ?) : celui de patron d'une entreprise publique (1,6 million d'euros par an) et celui de président non exécutif de Veolia (450 000 euros par an). Soit plus de 2 millions d'euros au total... c'est-à-dire quasiment 2 fois les émoluments Pierre Gadonneix en 2008 qui émargeait à 1,1 million d'euros ! Doit-on rappeler à Monsieur Proglio que l'on ne dirige pas une entreprise publique selon les mêmes critères de performance qu'un groupe privé ? Et surtout, doit-on lui rappeler que, s'agissant in fine de l'argent des contribuables, on ne peut comparer les échelles de rémunérations avec les sommets cupides atteints dans le privé ?

Que nous importe dans le cas présent de savoir que la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 s'élevait à 3,6 millions d'euros par an en 2008 (211 fois le smic tout de même !), selon le dernier rapport de la société de conseil Proxinvest ? C'est pourtant sur cette comparaison implicite que notre ministre maître-nageur s'est appuyé pour justifier sa volte-face concernant le cumul de rémunérations : après avoir déclaré, le 25 novembre 2009, qu'il n'était "pas question de cumul de rémunérations", Christine Lagarde affirme que l'État (décidément très compréhensif) "ne souhaitait ni imposer une baisse ni tolérer une hausse de la rémunération totale d'Henri Proglio".

On peut donc affirmer que Bercy nageait en eaux troubles... Mais heureusement, notre omniprésident a obtenu que le Sieur Proglio renonce à une partie de sa rémunération, même si l'intéressé prétend avoir pris cette décision de son propre chef. Il faut dire que Nicolas Sarkozy s'apprête à débattre, lundi sur TF1, avec dix "Français qui souffrent". Vous pouvez lire ici la version Figaro de cet événement majeur de la Ve République...). Comment leur expliquer que d'un côté on stigmatise les rémunérations et en particulier les bonus des banquiers, tandis que de l'autre on accepte d'augmenter le salaire d'un PDG de 40 % avant même son entrée en fonction ? N'oublions jamais que ce genre de situations crée des précédents qui vont conduire les autres patrons d'entreprises publiques à exiger une augmentation de leurs revenus. Quoi qu'il en soit, il est parfaitement indécent d'avoir laissé s'installer la course aux échalotes dans le secteur public en plein marasme économique où près
de 4 millions de travailleurs ont des difficultés d'emploi ! Pour la modération dans les dépenses publiques dont le gouvernement ne cesse de nous parler, on repassera...

N'est-ce pas la preuve éclatante que le politique est désormais inféodé à l'économie ? Il est dès lors urgent de rebâtir une véritable justice sociale où l'économie serait au service de l'Homme. Car, comme le dit Alain Supiot dans son livre L'esprit de Philadelphie : La justice sociale face au marché total, "la foi dans l'infaillibilité des marchés a remplacé la volonté de faire régner un peu de justice dans la production et la répartition des richesses à l'échelle du monde, condamnant à la paupérisation, la migration, l'exclusion ou la violence la foule immense des perdants du nouvel ordre économique mondial".

Partager cet article

Repost0
20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 11:02


berlin.jpg

Petit rappel : comme je l'avais dit
dans un précédent billet, ce jeudi 21 janvier, j'animerai une conférence sur le rôle des banques dans l'économie. Celle-ci se déroulera de 18h30 à 20h à l'Université Populaire Transfrontalière de Forbach (située au Burghof). Les personnes qui ne sont pas inscrites au cycle complet de conférences peuvent y assister moyennant une participation de 4 €.

Je débuterai ma présentation par quelques éléments d’histoire de la banque. Ceci afin de comprendre pourquoi la croissance économique a nécessité la création d’un système bancaire développé. A partir de là, il sera possible d’expliquer le fonctionnement des banques (commerciales et d’affaires) et de présenter le mécanisme de création monétaire.

J'en viendrai alors aux autorités de tutelles qui ont été mises en place historiquement pour assurer la stabilité financière et bancaire. Or, comme la prouver la récente crise, cette dernière n’est que toute relative. C’est pourquoi, après avoir évoqué les faillites bancaires ainsi que les filets de sécurité existants, la présentation se terminera par une étude des risques qui démontrera l’impérieuse nécessité d’une régulation mondiale du secteur. Le public sera ensuite invité à réagir et poser toutes ses questions.

rl 13 janvier 2010


                              [ Cliquer pour agrandir ]

Partager cet article

Repost0
18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 10:38


r4

Christine Lagarde, à défaut de nous fournir une politique économique lisible, est devenue une championne de natation de la communication politique. Après l'année 2009 qui a vu fleurir dans son verbe des anglicismes pour défendre la pertinence du plan de relance français (3 T comme targeted, timely et temporary), voici venu le temps des 4 R : reprise, réforme, régulation et rétablissement des finances publiques. Bien entendu, lorsqu'il y a tant d'objectifs (4 en tout, presque le Pérou !), même pour une championne, il est de coutume d'en privilégier un que l'on peut plus aisément contrôler que les autres et sur lequel on peut communiquer à outrance.

Vous l'aurez compris, la priorité est donnée au rétablissement des finances publiques. En soi, je n'ai rien contre, d'autant plus que la France s'est engagée à revenir à un déficit public inférieur à 3 % du PIB en 2013, après un déficit public record prévu pour l'instant à 8,5 % du PIB en 2010. Par contre, au vu du peu de marge de manoeuvre que nous offrira la croissance ces prochaines années, il ne reste plus que deux moyens pour rééquilibrer nos comptes : augmenter les recettes par une hausse des impôts ou réduire les dépenses. A ce moment, sans être keynésien
jusqu'au bout des globules (Cf. Nadine Morano), tout un chacun comprend qu'en réduisant les dépenses de l'État brutalement, on prend le risque d'étouffer l'embryon de reprise qui se profile à l'horizon. Du côté des impôts, les possibilités sont pourtant immenses tant les niches fiscales se sont développées les dernières années (je pense notamment à celles concernant l'immobilier et dont j'ai souvent parlé). Il serait dès lors tout à fait envisageable de taxer les hauts revenus sans toucher à l'imposition des 90 % de salariés qui gagnent le moins, et donc sans briser l'élan de reprise économique.

Et pourtant, le meilleur ministre des finances d'Europe a répété que la "priorité absolue" serait la réduction de la dépense publique... Il est vrai qu'un tel choix permet de s'affranchir d'un débat sur les niches fiscales qui a déjà
envenimé l'Assemblée nationale et poussé Philippe Marini a déclarer tout haut ce que tout le monde dit tout bas au sujet du plafonnement de ces niches : "Le manteau a été taillé un peu large". Au moins, les fonctionnaires non remplacés, les assurés moins bien remboursés, les accidentés du travail, les malades qui payent le forfait hospitalier, les petits retraités, et tous les autres sauront pourquoi leur situation s'aggrave en 2010 : c'est pour éviter de prendre les bonnes décisions politiques et ménager ainsi le bien être d'une minorité au détriment de la majeure partie de la population.

Invitons Christine Lagarde à relire en urgence ses classiques sur la justice sociale afin d'informer son omniprésident des risques que font courir de telles inégalités à la démocratie. Mais peut-on réellement comprendre le quotidien des Français lorsque l'on vit dans une tour d'ivoire ?



N.B : je ne résiste pas à l'envie de rajouter une 5e roue au carrosse de notre ministre de l'économie. Si elle cherche à atteindre des objectifs commençant par la lettre R, qu'elle n'oublie surtout pas le problème Renault... D'où l'idée d'une photo de la R4 pour illustrer ce billet !

Partager cet article

Repost0
16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:10


velo

La question des cycles économiques est aussi ancienne que la discipline elle-même. Comme je l'explique dans le chapitre 5 de
mon livre le capitalisme en clair,  les explications fournies par les économistes pour rendre compte des variations de l’activité économique sont parfois surprenantes. Ainsi, le grand économiste américain Stanley Jevons, prétendait que les variations des taches solaires avaient un impact sur la profusion des récoltes et donc sur la croissance… La première analyse fine des fluctuations de l’activité économique fut réalisée par Clément Juglar (médecin et économiste…) dans son ouvrage Des crises commerciales et de leur retour périodique en France, en Angleterre et aux Etats-Unis (1862). Il mit en évidence des mouvements réguliers et périodiques de l’activité économique qui duraient, selon lui, entre 8 et 11 ans et qu’il appela cycles. Depuis, d'autres cycles ont été mis en évidence comme ceux de Kitchin ou de Kondratiev.  Pour mémoire, la caractérisation la plus communément admise des cycles économiques reste celle proposée par A.F. Burns et W.C. Mitchell en 1946 dans l'article : Burns A. F. et Mitchell W.C., Measuring Business Cycles, NBER, 1946.

Par conséquent, si l'on admet qu'il existe - de manière récurrente - des phases de croissance suivies de phase de récession, alors la finalité assignée à la politique économique est, sinon de prévoir, au moins de lutter contre ces récessions. Toute la difficulté vient évidemment du fait que ces cycles sont loin d'être réguliers et que l'identification du démarrage d'un cycle n'est pas chose aisée, comme le prouvent les débats sur la définition de la récession (2 trimestres de croissance négative pour les uns, pluralités d'indicateurs pour les autres). De nos jours, on parle ainsi plus volontiers de fluctuations récurrentes que de cycles... d'autant plus que les périodes de crise ont une fréquence plus élevée depuis les dernières décennies, laissant entrevoir les contradictions internes propres au système capitaliste que Karl Marx avait déjà mis en lumière au XIXe siècle !

Quand on repense aujourd'hui à ces personnes qui prétendaient que les cycles n'existaient plus durant les Trente Glorieuses, période où la croissance semblait s'être installée durablement, on ne peut s'empêcher de penser à cette fable de la Fontaine qui débutait ainsi : "La Cigale, ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue" et se terminait de la sorte : "Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien ! dansez maintenant". La petite animation ci-dessous résume en quelque sorte mon propos :


Partager cet article

Repost0
13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 10:47


banque.jpg

Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé à 3 400 milliards de dollars les dépréciations auxquelles seront contraintes les banques et autres institutions financières en raison de la crise jusqu’en 2010. Cela, en partie, à cause de prises de risques excessives sur les marchés financiers. Ajoutez à cela les fonds publics apportés par les États pour sauver le système bancaire - parfois pour le nationaliser partiellement ! - et vous comprenez pourquoi le rôle des banques dans l'économie est devenu de plus en plus flou aux yeux des citoyens.

La récente décision du gouvernement français de taxer les bonus ne vient d'ailleurs que renforcer ce malaise. Le meilleur ministre des finances d'Europe Christine Lagarde insiste trop sur les 360 millions d'euros que la taxe devrait rapporter (270 millions seront consacrés à alimenter le Fonds de garantie des dépôts et 90 millions reversés au budget de l'Etat) sans s'appesantir sur les modalités d'application. Certes, c'est une très bonne décision, mais parfaitement illisible au niveau économique car à contretemps (on ne fait que copier les Anglais) et trop liée à une vision budgétaire. Comment ne pas voir, en effet, derrière cette manoeuvre un moyen de reprendre la main au niveau politique avant les élections régionales, au moment où l'opinion s'émeut du comportement des banques qui refusent d'alimenter l'économie en fonds ?
L'émission C dans l'air sur France 5 du 7 janvier avait justement pour titre "les banques ne jouent pas le jeu"...

Il m'a donc semblé indispensable de proposer une conférence pour comprendre le rôle que devraient jouer les banques dans la bonne marche d’une économie. Je présenterai ainsi brièvement l’histoire de la banque et les grandes lignes de son développement. Ceci afin de comprendre pourquoi la croissance économique a nécessité la création d’un système bancaire développé. A partir de là, il sera possible d’expliquer le fonctionnement des banques (commerciales et d’affaires) et de présenter le mécanisme de création monétaire.

J'en viendrai alors aux autorités de tutelles qui ont été mises en place historiquement pour assurer la stabilité financière et bancaire. Or, comme la prouver la récente crise, cette dernière n’est que toute relative. C’est pourquoi, après avoir évoqué les faillites bancaires ainsi que les filets de sécurité existants, la présentation se terminera par une étude des risques qui démontrera l’impérieuse nécessité d’une régulation mondiale du secteur. Le public sera ensuite invité à réagir et poser toutes ses questions.

Le Républicain Lorrain m'a consacré un article que vous trouverez ci-dessous :



RL 12 janvier 2010

                 [ Cliquer pour agrandir ]

Partager cet article

Repost0
9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 10:09


DossierStress

Partons d'un constat sur ce que l'on appelle improprement le marché du travail :
selon le ministère de la recherche d'emploi de l'emploi, si on se base uniquement sur les demandeurs d'emploi (et non sur la définition au sens du BIT), on recensait à la fin du mois de novembre 2 630 400 inscrits en métropole. Si on y ajoute les personnes ayant exercé une activité réduite ils sont 3 815 000 en métropole et plus de 4 millions en intégrant les DOM. C'est donc le seizième mois consécutif de hausse pour la catégorie A. Par rapport à juin 2008, il y a 31 % d'inscrits supplémentaires (+ 25 % en catégories A,B,C). Sur le front de l'emploi intérimaire, aucune embellie en vue non plus pour le moment : selon la fédération patronale des agences d'intérim (Prisme), sur 630 000 emplois intérimaires (équivalent temps plein) qui existaient fin 2007, 230 000 ont disparu ! Vous trouverez ci-dessous l'évolution du nombre de demandeurs d'emploi depuis 2005 :


chomage2009

                                   [ Source : DARES ]


Au niveau des indemnisations (dont la corrélation avec l'inscription à Pôle emploi est loin d'être évidente...), toutes allocations confondues, y compris chômage, formation et préretraite, le nombre de personnes indemnisées par Pôle emploi a crû de 14,8 % en un an pour atteindre 2,66 millions, contre 2,31 millions en novembre 2008. Rappelons au passage que les chiffres officiels font également état, en octobre 2009, de 67 800 bénéficiaires de la convention de reclassement personnalisée (CRP) et de 12 800 bénéficiaires du contrat de transition professionnelle (CTP).

Après avoir dressé ce tableau fort sombre, je le concède, je souhaiterais mettre en exergue un autre phénomène : le stress au travail. Selon
l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), on parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre. La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail chiffre, à environ 20 %, les salariés européens qui estiment que leur santé est affectée par des problèmes de stress au travail. Elle va même plus loin, puisque dans son dernier rapport, elle précise que le stress est devenu l’un des principaux problèmes de santé au travail déclaré, derrière les maux de dos, les troubles musculosquelettiques et la fatigue.

L'institut américain du stress (dont la création prouve déjà la réalité du phénomène), en considérant les différents coûts pour l'entreprise - absentéisme,  perte de productivité, turn-over -, chiffre le coût du stress au travail à 300 milliards de dollars pour l'année 2006, soit autant que les recettes du budget de l'État français ! De son côté l'INRS, en ne considérant comme facteur de stress que le  "job strain" - combinaison d'une forte pression (cadences, délais essentiellement) et d'une faible latitude décisionnelle - chiffre le coût de ce stress en France, en 2007, entre 1,9 et 3 milliards d'euros ! Soit 14,5 % à 27,3 % du budget de la branche accident du travail/maladies professionnelles de l'Assurance-maladie... C'est ce qui explique certainement pourquoi même le ministère du travail retrouvé finit par s'intéresser à la
question des conditions de travail !

Le plus terrible dans tout cela, c'est que les conditions de travail que l'on déplore et dénonce aujourd'hui ont été encensées à peine quelques décennies avant (parfois par les mêmes hommes politiques, mais à des fonctions différentes...) au nom de l'efficacité économique. Le film "les temps modernes" de Chaplin, que je revois avec toujours autant de plaisir, est une parfaite illustration de cette logique productiviste dont il se dit qu'elle appartient désormais au passé. Vraiment ? Les nombreux toilettages du code du travail qui doivent déboucher sur une plus grande flexibilité (=précarité) ne sont-ils pas autant de preuves que les mêmes logiques (doctrines ?) président toujours encore à la destinée des entreprises et de l'économie ? De plus, ce n'est pas dans ce contexte de chômage endémique que les salariés pourront faire entendre réellement leur voix. Au contraire, le contexte socio-économique est largement favorable à l'aggravation des conditions de travail, puisque l'on qualifie aujourd'hui d'emploi toute fonction qui rapporte une contrepartie monétaire...

Il serait dès lors bon que les décideurs politiques se souviennent que leur mandat n'est pas seulement économique, mais bien politique et donc social aussi !


N.B 1 : le dessin de ce billet provient précisément du dossier stress de l'INRS

N.B 2 : j'animerai ce mardi une conférence sur la croissance dans le cadre de l'UTL à Metz, une autre sur la blanchiment à Saint-Avold jeudi, et mercredi j'organise une nouvelle rencontre du café économique sur le thème de la mondialisation. Beau programme en perspective !

N.B 3 : j'ai appris, il ya deux jours, qu'en valeur absolue, le nombre des emplois détruits pendant l'année aux États-Unis (4,6 millions !) est le plus élevé dans les annales du département du travail, qui remontent à 1939...

Partager cet article

Repost0
5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 10:42


retraite2010

L'année 2010 promet d'être riche en sang et en larmes événements économiques : notre ominiprésident a en effet énuméré la liste des réformes de l'Etat et du système de protection sociale qu'il entend engager en 2010. Celle des retraites figurent d'ailleurs en si bonne position, qu'un proche de l'Élysée confiait à un journaliste du quotidien Le Monde "qu'il y aura un moment de virilité entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault"...

Il faut dire que la réforme des régimes spéciaux a eu le mérite d'annoncer la récupération politique du sujet au détriment d'une vision économique pérenne du système des retraites. C'est précisément ce que pointe
le rapport du sénateur UMP d'Indre-et-Loire, Dominique Leclerc : "les gains qui devaient résulter de la réforme des régimes spéciaux de retraite pourraient, à terme, s'avérer beaucoup plus faibles pour la collectivité que ce que les prévisions initiales, particulièrement optimistes, ne le laissaient à penser". Quelques chiffres pour vous en convaincre ? Alors que le gouvernement tablait sur 500 millions d'euros d'économies cumulées en 2012 (en cotisations et en pensions), la caisse de retraite de la SNCF n'avance plus que 282 millions d'euros d'économies et celle de la RATP 8 millions d'euros !

Et où est passé le reste ? C'est là que le problème devient plus politique qu'économique, puisque pour être certain de faire passer cette réforme, notre omniprésident a négocié de très nombreuses contreparties (création d'échelons d'ancienneté supplémentaires, déblocage de la grille des salaires, possibilité de rachat d'années d'études, suppression de la condition d'âge pour l'affiliation au régime spécial, etc.). Celles-ci ont été passées sous silence lors de la présentation officielle de la réforme afin que le gouvernement puisse se vanter d'avoir fait céder les syndicats rapidement. Mais à moins de croire au
père Noël financier,  tout un chacun sait qu'une réforme obtenue aussi rapidement cache forcément un train... de mesures compensatoires !

Ainsi, si on fait le solde des économies espérées et des contreparties octroyées, on découvre que la réforme du régime de retraite de la RATP "engendrerait un surcoût jusqu'en 2015 d'environ 2 millions supplémentaires par an, avant de dégager de faibles économies". Pour la SNCF, le coût des contreparties "initialement évalué à 109 millions d'euros pour 2009, serait finalement de 125 millions; (...) en 2012, il atteindrait 171 millions au lieu des 120 millions envisagés" ! Le rapport conclut dès lors que "les gains accumulés au cours de la première période seraient annulés au cours de la seconde". En voilà une réforme efficace !

J'avais déjà écrit, il y a de cela quelques mois,
un article où j'évoquais ces réformes successives sans réelles ambitions économiques et qui ne servent qu'à prouver une prétendue hardiesse politique qui s'émousse bien vite d'ailleurs... De leur côté, Pierre Cahuc et André Zylberberg, ont écrit un excellent ouvrage intitulé Les réformes ratées du président Sarkozy. Dans ce livre, les deux économistes nous montrent comment "une mécanique infernale s'enclenche alors, tant il est clair que le nouveau Président est prêt à concéder beaucoup pour que ses réformes se réalisent"...

C'est pourquoi, au vu de l'importance du sujet, les participants du café économique m'ont demandé de traiter le thème des retraites lors de notre rencontre du jeudi 7 janvier à 18h30, à l'Université Populaire de Sarreguemines. Je précise par ailleurs que les rencontres du cafet'éco se poursuivront également après les vacances de février, dans le cadre d'un second semestre.

Partager cet article

Repost0
31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 10:05


bonne annee

S'il y a un sujet à peu près sérieux qui a marqué l'actualité économique de 2009, c'est bien celui de la taxe carbone. Que d'encre qui a coulé ! Que de débats souvent creux et partiels ! Que de déclarations contradictoires et embarassées à l'idée d'avouer qu'il s'agit bien d'un impôt supplémentaire ! Le sujet a tellement mobilisé les foules - à défaut de mobiliser les consciences - que j'avais décidé d'animer un café économique sur ce thème et d'écrire un billet pour préciser les tenants et aboutissants de ce projet de loi.

Or, comme l'écrivait Le Monde dans son édition du 3 septembre 2009, "tout le monde est d'accord sur le principe d'une fiscalité écologique. Reste à en trouver les modalités". Il faut dire que le principe de cette taxe avait au moins eu le mérite de susciter une nette opposition à gauche et de fortes réserves à droite... et tout ça pour rien !

Le Conseil constitutionnel vient en effet de censurer, mardi 29 décembre, cette loi qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2010. Saisi à l'origine par le Parti socialiste sur l’ensemble du budget, le Conseil constitutionnel a considéré que la taxe carbone était inefficace et inéquitable. Et pour cause : le texte prévoyait de très nombreuses dérogations, notamment pour le transport aérien et routier de voyageurs, ainsi que pour les sites industriels les plus émetteurs de CO2 : la décision du Conseil précise ainsi que "93 % des émissions de dioxyde de carbone d’origine industrielle, hors carburant, seront totalement exonérées de contribution carbone". Et d'ajouter que ces régimes d’exemption "sont contraires à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et créent une rupture caractérisée de l’égalité devant les charges publiques".

Bref, le gouvernement a trop cédé aux groupes de pressions industriels en oubliant le côté écologique de la mesure ! Peut-être a-t-il aussi tout simplement cédé aux sirènes politiques - après la victoire des Verts aux élections européennes de juin dernier - en créant un projet de loi mal ficelé ? Quoi qu'il en soit, le programme écologique de notre omniprésident semble avoir bien du mal à se frayer un passage : après le marasme de Copenhague, voici les sables mouvants du Conseil constitutionnel !

Bien entendu, face à ce camouflet le gouvernement a promis - à travers la voix de l'ineffable Christine Lagarde - de "refaire la copie dans des délais très rapides". On parle désormais de livrer une nouvelle mouture du texte le 20 janvier, tout en rappelant que la France serait favorable à une taxe carbone à l'échelle européenne. Notre gouvernement cherche donc à généraliser un dispositif qui peine à s'implanter en France ! Cela laisse présager un bon début d'année... d'autant plus que le ministre de l'économie a déclaré en sus :  "en principe, tout ce qui est prélevé sera restitué". En principe seulement ?

L'année 2009 fut riche en événements économiques et j'ai pris grand plaisir à les décrypter et les analyser sur ce blog. Je tiens donc à vous remercier chers lecteurs (et chères lectrices !)pour votre fidélité et votre participation, car sans vous, mon travail serait vain. Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2010 où primeront en premier lieu la santé et le bonheur ! J'aurai plaisir à vous retrouver pour d'autres chroniques économiques et d'autres conférences.


N.B : dans le New York Times du 27 décembre, Paul Krugman (prix Nobel d'économie) a dressé un bilan très pessimiste de la décennie 1999-2009 : "ce fut une période où rien de bon n'est arrivé". Et concernant les pratiques qui ont mené à ce gâchis, il est lapidaire : "au cours de cette décennie, on n'a rien accompli et rien appris". Cela me semble très juste...

Partager cet article

Repost0
25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 11:00


joyeux20noel1



* Malgré le fait que le Trésor américain comblera toutes les pertes de Freddie Mac et Fannie Mae jusqu'en 2012,

* Malgré le fait que la SNCF devrait annoncer début janvier une hausse de 1,9 % des tarifs des TGV, destinée à compenser une baisse des recettes et une augmentation du tarif des péages que la compagnie publique doit verser pour circuler sur le réseau,

* Malgré le fait qu'en octobre, en intégrant les départements d'outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi "tenus de faire des actes positifs de recherche", y compris ceux ayant exercé une activité réduite avait franchi la barre des 4 millions pour la première fois depuis fin 2005,

* Malgré le fait que, selon les calculs de Pôle emploi, un million de chômeurs arriveront en fin de droits en 2010,

* Malgré le fait que Medvedev promet des réformes judiciaires en Russie qui ne seront pas tenues,

* Malgré l'hospitalisation de Bernard Madoff (pour des fractures faciales, des côtes cassées et un collapsus pulmonaire, totalement fortuits d'après l'administration pénitentiaire qui l'héberge en ce moment), celle de Johnny Hallyday, et enfin celle de la femme qui a agressé le pape jeudi soir au début de la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre au Vatican,

* Malgré la grippe A qui semble, à l'image des politiques, promettre beaucoup mais tenir rarement sa parole,

* Malgré les déboires de l'Eurostar, parce qu'il a fait un peu froid ces derniers jours

* Malgré le débat sur l'identité nationale qui est un non sens républicain, mais un joli coup marketing qui a mal tourné,

* Malgré la crise du logement et les 13 % de la population qui sont en-dessous du seuil de pauvreté,

* Malgré l'échec prévisible au sommet de Copenhague,

* Malgré tout cela,


Je vous souhaite un joyeux Noël !

Partager cet article

Repost0

Archives