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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 13:30

 



S'il y a un sujet qui mobilise la France actuellement, c'est bien celui de la taxe carbone (contribution climat énergie pour être précis). Il ne se passe pas une journée sans qu'il y ait de nouvelles annonces ou des revirements de situation. Je vais donc essayer à travers ce billet de donner quelques pistes de réflexion au lecteur pour approndir cette question.

Quelques rappels économiques pour commencer...

Les économistes désignent par externalité le fait que l'activité de production ou de consommation d'un agent affecte le bien-être d'un autre sans qu'aucun des deux ne reçoive ou ne paye une compensation pour cet effet. L'externalité peut être favorable comme dans le cas des retombées technologiques (externalité positive) ou défavorable lorsqu'il s'agit par exemple d'une pollution (externalité négative). Quelle que soit sa nature, cette externalité à pour conséquence de rendre le marché inefficace en ce sens que la quantité d'équilibre sur ce marché ne maximise pas le surplus total (travaux de Ronald Coase (1910- ) et de Arthur Cecil Pigou (1877-1959)).

Quelles sont les possibilités dont dispose l'Etat pour lutter contre la pollution ?

Lorsque l'Etat veut modifier les incitations dans le cas d'une pollution (externalité négative), il peut agir soit sur les prix, soit sur les quantités. Dans le premier cas, il s'agit d'imposer une taxe de manière à diminuer la quantité d'équilibre au niveau socialement désirable (afin d'internaliser l'externalité négative comme disent les économistes). C'est le principe de la taxe carbone - appelée contribution climat énergie - qui s'appliquerait sur chaque tonne de CO2 émise par les énergies fossiles (pétrole, charbon, fioul, gazole) utilisée dans les transports et le chauffage des bâtiments à partir de 2010. Dans le deuxième cas, théoriquement équivalent au premier, il s'agit de délivrer des quotas d'émission prosaïquement appelés "droits de polluer".

Ainsi, dans le cas d'une action par les prix (taxation), tout le monde peut polluer, mais en payant une taxe pour la pollution émise. Dans le cas d'une action par les quantités (quotas d'émission), ne peuvent polluer que ceux qui ont des quotas d’émission reçus gratuitement ou bien bien achetés sur le marché. Au niveau européen, c'est l'action par les quantités qui a été retenue pour limiter la pollution au CO2 au titre du Protocole de Kyoto, avec la création d'un marché spécifique de droits d’émission de CO2 (European Trading System – ETS). Le problème est que ce système de quotas ne s'applique notamment pas au secteur du transport, pourtant responsable de 21 % des émissions de CO2...

Avantages/inconvénients de ces solutions

Les partisans de la taxation relèvent, à juste titre, qu'elle garantit que les tonnes de carbone évitées seront celles dont le bénéfice était inférieur au montant de la taxe. En pratique, cela signifie que les ménages devront arbitrer entre utiliser la voiture (l'essence ayant augmenté) et utiliser cet argent pour faire autre chose. En outre, la taxation constituerait une incitation à l’innovation : les entreprises chercheraient à produire des biens plus économes en énergie et moins polluants puisqu'il y a une incitation financière.

Le grand inconvénient de cette taxe carbone est que l'on ne sait pas précisément à quel niveau il faut la calibrer (les palabres de marchands de tapis n'en finissent pas au gouvernement à ce sujet...). De plus, il sera difficile de ne pas faire de perdants, même si l'on souhaite redistribuer le montant de la taxe afin de ne pas accroître le pression fiscale. Comment redistribuer, en effet, exactement le montant payé en taxe carbone sachant que certains ménages ont des pratiques de consommation bien différentes du ménage moyen ? Aux dernières nouvelles, le gouvernement envisagerait de donner un
chèque en retour aux ménages (réduction d'impôts, baisse CSG,...) et un autre aux entreprises sous la forme d'une suppression de la part de la taxe professionnelle qui porte sur les investissements. Un véritable casse-tête, d'autant plus que la communication fut particulièrement déplorable avec des chiffres parfois fantaisistes qui n'auront servi qu'à brouiller un peu plus le message.

Enfin, si la France met en place une taxe carbone, nous serons face à un système mixte de quotas et de taxes dont certains lobbies ne se priveront pas de trouver la faiblesse... Pour être cohérent avec le reste de l'Union européenne, il faudrait plutôt s'attacher à créer des droits d'émission pour les secteurs "oubliés" par le marché euorpéen : transport, bâtiment, etc.


Le sujet est loin d'être épuisé, et je n'ai souhaité ici que rendre compte des éléments principaux concernant la question de la taxe carbone, afin que le lecteur ait quelques éléments de réflexion. Car, il faudrait certainement s'interroger aussi sur la pertinence de ne taxer que le CO2, alors que d'autres polluants bien plus nocifs sont échappent à ce mécanisme de régulation. De plus, il faudrait s'assurer que ce débat est un bien une prise de conscience écologique et non pas une simple manoeuvre politique pour capter les voix des électeurs depuis la percée des Verts au dernières élections européennes...

Et dire qu'au même moment se joue l'autre feuilleton de la rentrée dont on ne parle plus depuis que les journalistes se passionnent pour le carbone : la suppression d'une partie de la taxe professionnelle avec tous les problèmes que cela comporte : à suivre...

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 16:22

 



Voici venue la rentrée... de mes conférences et ateliers ! Je me suis à nouveau engagé dans de nombreux projets car j'ai grand plaisir à communiquer ma passion de l'économie. Pour cette année universitaire, j'ai donc prévu des conférences à Forbach, Saint-Avold, Sarreguemines, Thionville, Metz et Strasbourg. J'en parlerai au fur et à mesure de l'année, lorsque les dates seront arrêtées définitivement. Tout cela figurera aussi de manière synthétique sur mon site personnel à l'adresse suivante : www.didierraphael.fr (bouton rouge conférences de la homepage).

Aujourd'hui, je vous présente en premier les deux cafés économiques que j'animerai dans le cadre de l'Université Populaire de Sarreguemines. L'un s'adresse aux personnes désireuses de s'initier aux grandes questions économiques, l'autre à ceux ayant déjà des connaissances plus précises ou ayant suivi le café économique de l'année dernière.

Le principe de fonctionnement est le suivant : après l’introduction du sujet lors de chaque séance, les auditeurs sont invités à débattre et à échanger leurs idées. Durant la séance, qui dure 1h30, je rappelle dès que nécessaire les concepts fondamentaux et les illustre de nombreux exemples pratiques. Pour une meilleure compréhension du sujet, je fournie l'essentiel des chiffres et graphiques sous forme d'un feuillet photocopié que chaque participant peut conserver et compléter de ses annotations. Bien entendu, il n'est nul besoin de prendre forcément la parole : de nombreuses personnes assistent au café économique plus pour s'instruire que pour débattre et c'est une bonne chose aussi !

Les thèmes traités vont de la crise à la mondialisation, en passant par le chômage, l'inflation, la taxe carbone, la TVA sociale, les marchés financiers, les délocalisations... L'actualité étant riche en rebondissements, le programme que vous trouverez ci-dessous ne peut être que prévisionnel et sera adapté en fonction des évènements économiques et des questions du public.

[ Cliquer sur l'image pour l'agrandir ]


[ Cliquer sur l'image pour agrandir ]


Pour finir, je ne cesse de rire lorsque j'entends le ministre du budget, Eric Woerth, parler fièrement de sa liste de 3 000 contribuables français détenant des comptes dans des banques suisses. Les sommes déposées sur ses comptes avoisineraient les trois milliards d'euros, et les contribuables concernés sont sommés de régulariser leur situation avant le 31 décembre (voir la vidéo ci-dessous). De deux choses l'une : soit il possède réellement cette liste et alors je ne comprends pas pourquoi on ne lance pas une procédure, soit on bluffe comme dans un célèbre jeu de cartes où Patrick Bruel excelle...


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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 14:18



Ces derniers jours, j'ai lu de nombreux articles et billets de blogs s'alarmant de l'augmentation du prix du baril de brut et de ses conséquences sur le prix de l'essence pour les consommateurs. Ce qui m'a le plus surpris, est de voir refleurir cette proposition populiste consistant à baisser les taxes sur les produits pétroliers pour diminuer le prix à la pompe. En effet, souvenez-vous de la campagne présidentielle aux États-Unis : John McCain et Hillary Clinton proposaient d'annuler la taxe d'assise fédérale sur l'essence durant l'été (équivalente à moins de 0,05 $ le litre) afin de redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs.

Le problème de cette idée, c'est qu'elle est mauvaise et coûteuse... car elle prouve une méconnaissance de ce que les économistes appellent les règles de l'incidence fiscale : ces règles nous montrent, en particulier, que baisser les taxes dans une telle configuration de l'offre et de la demande de pétrole n'apporte que très peu aux consommateurs et devient rapidement suicidaire pour le budget de l'États. Le New York Times avait d'ailleurs estimé le manque à gagner de cette idée lumineuse inepte à 9 milliards de dollars pour le gouvernement fédéral ! Pourtant, les États-Unis avaient déjà expérimenté une telle solution au problème de l'essence cher, mais pas à un niveau fédéral. Les États de l'Indiana et de l'Illinois avaient ainsi retranché 7 cents/gallon de leur taxe d'assise durant l'été 2000, mais le prix avait alors seulement reculé de 4 cents/gallon. Les automobilistes avaient alors économisé 2,50 $ par mois, tandis que la facture pour ces États s'élevait à plusieurs dizaines de millions de dollars ! Et comme le rappelait fort judicieusement Charles Wyplosz, cette mesure est de plus socialement injuste puisque, le manque à gagner devant bien être financé, c’est le contribuable qui sera appelé à subventionner l’automobiliste.

Comment se fait-il dès lors que le consommateur ne profite pas plus d'une baisse des taxes sur l'essence ? C'est précisément ce que j'ai cherché à montrer - avec un schéma quelque peu animé - dans la petite vidéo que j'ai réalisée et que vous trouverez ci-dessous. La vidéo dure environ 10 minutes, mais ce n'est qu'à la 4e minute que j'expose le schéma car j'avais envie de parler ce jour là  il me fallait présenter les grandes lignes du problème.




N.B : Il y a quelques mois, la proposition française de plafonner la TVA sur l’essence répondait à la même logique erronée

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 19:24




Quel plaisir ineffable que d'entendre les commentaires de la moins économiste de nos ministres de l'économie, Christine Lagarde. Il y a une dizaine de jours, lorsque l'INSEE indiquait que le PIB avait augmenté de 0,3 % au deuxième trimestre, Madame le ministre - visiblement prise de court -  déclarait sur France 24 :

- "après 4 trimestres négatifs, la France sort enfin du rouge " : rappelons au ministre qu'une hirondelle ne fait pas le printemps...

- "la croissance devient positif, c'est un chiffre évidemment positif ". En effet, + 0,3 est un nombre décimal positif... ce qui prouve au demeurant que l'économie est abordable par tous.

- "c'est un chiffre qui nous surprend ". Ce gouvernement qui ne manque jamais une occasion de dévoiler avec quelques jours d'avance les chiffres du chômage lorsqu'ils sont bons, aurait donc oublié de communiquer sur les chiffres de la croissance pour une fois qu'ils ne sont pas trop mauvais ? Il n'y a donc pas que l'équipe de France qui devra revoir sa copie au prochain match...

Christine Lagarde a donc réussi le grand Chelem à l'envers : il y 1 an, elle nous annonçait que la France ne serait pas touchée par la crise. 6 mois plus tard, elle nous expliquait qu'il fallait s'attendre à des jours difficiles. Et aujourd'hui, elle se fait surprendre par les chiffres. L'homme ci-dessous proposait au moins une potion pour que tout aille mieux :

 





Pour ceux qui seraient intéressés par ces chiffres, voici ci-dessous l'évolution du PIB et de ses composantes d'après les calculs de l'INSEE :


 

                [ Source : INSEE, comptes nationaux  ]

 

 

P.S : j'apprends à l'instant que pour compenser les excès des bonus, notre omniprésident veut créer des malus. Idées intéressantes, mais j'attends de voir la mise en pratique pour juger... si mise en pratique il y a !

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 12:19

 



Au moment où les producteurs de fruits et légumes multiplient les actions pour dénoncer leur situation financière - devenue de plus en plus difficile en raison de la baisse des cours - , l'observatoire de la fédération Familles rurales vient de publier son nouveau rapport. Pour mémoire, vous trouverez ici le billet que j'avais rédigé lors de la publication du rapport 2008.

Petits rappels méthodologiques

Depuis 2006, Familles Rurales a mis en place un observatoire des prix sur les produits de grande consommation (produits alimentaires, lessives, produits d’hygiène corporelle…). Plus spécifiquement, durant l’été, cet observatoire relève également les prix de 7 fruits et 7 légumes, en distinguant leur origine (France ou étranger) mais aussi les surfaces de vente : hyper/supermarchés, hard-discounts, marchés. Deux relevés de prix ont ainsi été effectués (semaine du 15 juin 2009 et semaine du 13 juillet 2009) par 67 veilleurs consommation dans 31 départements français. Le prix moyen de chaque produit est ensuite calculé en tenant compte la part de marché de chaque surface de vente (59,3 % pour les hyper/supermarchés, 14,4 % pour les hard discounts, 15,6 % pour les marchés).

Evolution des prix entre les relevés de juin et de juillet 2009

Tout d'abord, comme le montre le tableau ci-dessous, entre juin et juillet 2009, le prix moyen des légumes du panel a diminué de 16,6 %, passant de 1,98 €/kg en juin à 1,65 €/kg en juillet. Le prix moyen des fruits a, quant à lui, augmenté de 7 % environ entre les deux mois, passant de 2,86 à 3,06 €/kg. Cette hausse est essentiellement liée à celle du prix de la fraise et de la cerise. Au passage, ce tableau vous permet de voir les fruits et légumes retenus au sein du panel.

[ Source : Observatoire des prix fruits et légumes été 2009 / Cliquer pour agrandir ]

De plus, entre les deux relevés, le prix du panel de fruits et légumes a diminué sur les marchés (- 4.3%), mais a

augmenté dans les hyper/supermarchés (+3.8%) et dans les hard-discounts (+8.7%), avec des disparités de prix très marquées selon les départements (le prix d’un melon charentais d’origine française varie ainsi de 0,89 € dans les Côtes d’Armor à 2,67 € dans la Drôme !). Les fruits et légumes sont aussi plus chers dans les hyper/supermarchés : 23 % plus cher que dans les hard-discounts et 8 % plus cher que sur les marchés.

Evolution des prix entre l'été 2008 et l'été 2009


Sur le tableau ci-dessous, on peut constater que le prix moyen, en 2009, des fruits a diminué d’environ 19 % par rapport à l’été précédent et celui des légumes de 18 % environ.


[ Source : Observatoire des prix fruits et légumes été 2009 / Cliquer pour agrandir ]

Dans le détail, cela donne :


[ Source : Observatoire des prix fruits et légumes été 2009 / Cliquer pour agrandir ]

Notons l'inversion de hiérarchie par rapport à l'année dernière : en 2008, acheter un kilogramme de chaque fruit et chaque légume revenait plus cher sur un marché (36,88 €) que dans un hyper/supermarché (36,25 €) et un hard-discount (30,85 €). En 2009, à panel comparable, il est plus avantageux d'acheter sur un marché (26,93 €) que dans un hyper/supermarché (29,11 €). Ce résultat, contre-intuitif, soulève évidemment de nombreuses questions sur la formation des prix et sur les marges réalisés par chacun des acteurs de la filière. Questions qui font d'ailleurs l'objet de grandes tensions entre producteurs et distributeurs ces derniers temps...

Pour finir, rappelons que l'OMS recommande 400 grammes de fruits et légumes par jour. Ainsi, selon le type de foyer, le budget mensuel consacré aux fruits et légumes qu'implique cette recommandation est :

54,32 euros/mois pour un couple sans enfant

* 67,90 euros/mois pour un couple avec 1 enfant de moins de 10 ans

81,48 euros/mois pour un couple avec 2 enfants de moins de 10 ans

* 108,64 euros/mois pour un couple avec 2 enfants de plus de 10 ans

C'est moins que l'année dernière, mais un tel budget est loin d'être accessible à tous les foyers...

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 10:36



Les faillites bancaires n'en finissent pas aux Etats-Unis. A preuve, depuis la semaine dernière, 5 banques ont été déclarées en faillite par la FDIC (Compagnie fédérale d'assurance des dépôts bancaires). Parmi elles se trouvait la Colonial Bank, créée en 1981 et basée à Montgomery, dans l'Alabama. Spécialisée dans le prêt immobilier et possédant un réseau de 346 agences, elle devient, par la taille de son actif, la plus grande banque à faire faillite depuis le début de l'année, même si elle ne se classe que 44e dans le dernier classement de la FED.

Ses dépôts (environ 20 milliards de dollars) et l'essentiel de ses actifs (22 des 25 milliards de dollars) ont été repris par la banque BB&T (Bank Branching & Trust), basée en Caroline du Nord. La FDIC conservera donc le reste des actifs pour une résolution ultérieure... ce qui explique que la FDIC ait estimé à 2,8 milliards de dollars le coût de cette faillite (3,67 milliards pour l'ensemble de ces nouvelles faillites...) pour son fonds d'assurance. Car n'oublions pas que cet organisme garantit  surtout les dépôts des clients, à hauteur de 250 000 dollars jusqu'en 2013 suite à une promesse du président Obama ! En 2014, le plafond retombera à 100 000 dollars pour les dépôts classiques avec quelques exceptions.

Revenons-en à BB&T : quinzième banque commerciale des Etats-Unis par la taille de son actif, selon le dernier classement de la réserve fédérale américaine, elle deviendra par cette opération le huitième plus gros holding financier du pays par la taille de ses dépôts. C'est pourquoi, elle s'est ainsi fendue d'un communiqué qualifiant cette acquisition de "plus grande depuis 137 ans qu'elle existe ". Ce rachat permet aussi à BB&T d'élargir sa zone géographique, jusque-là concentrée essentiellement sur la Caroline du Nord et la Virginie voisine. Pour l'anecdote, rappelons que BB&T, renflouée par le Trésor américain à l'automne, fut l'une des premières banques à rembourser l'Etat de son investissement en juin...

Au-delà de la facture qui restera à la charge des citoyens américains (à travers la note de la FDIC notamment), il y a aussi un problème d'organisation du marché qui va se poser avec acuité dans les prochains mois. En effet, comme c'est déjà le cas au Royaume-Uni avec les fusions gigantesques suivie de nationalisations partielles ou totales, le paysage bancaire va profondément évoluer suite à la crise. Le problème, c'est que certaines banques vont constituer de véritables monopoles sur certains segments de clientèle, que le régulateur n'aura que peu de chances de limiter lorsque l'économie ira mieux.

Imaginez dès lors l'imbroglio juridique avec la Commission européenne lorsque cette dernière fera valoir, à juste titre, que ce comportement monopolistique affecte le commerce entre les pays membres de l'Union européenne et constitue donc, sinon un abus de position dominante, au moins une pratique commerciale restrictive conformément aux article 81 et 82 du Traité instituant la Communauté européenne. Or, comme le rappelle le commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, "les pratiques commerciales restrictives et les abus de position dominante supposent nécessairement l'existence d'un droit à la réparation des dommages subis pour les victimes d'infractions au droit de la concurrence, et ce qu'il s'agisse de consommateurs ou d'entreprises". Les contentieux risquent donc d'être légion et de désorganiser encore un peu plus l'Europe économique et politique ! Certes, les juristes feront valoir que l’article 82 du Traité instituant la Communauté européenne n’interdit pas le monopole ou la position dominante en soi. Il interdit seulement le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter de façon abusive une telle position sur le marché intérieur ou sur une partie substantielle de celui-ci, dans l’objectif d’éliminer ses concurrents. Mais croyez-vous vraiment qu'une banque qui pourrait éliminer son gentil petit concurrent sur un segment va s'en priver ?

Pour finir, à l'instar de nombreux Américains, vous pouvez vous rendre sur le site de la
FDIC dont j'ai parlé plus haut pour y suivre tous les jours - et en première page ! - la liste des banques en faillite et les restructurations envisagées... Il semblerait que ce soit devenu un sport national !

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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 10:49



S'il est bien un sujet qui défraie la chronique actuellement, c'est bien celui des bonus versés aux banquiers. Il faut dire qu'après la dénonciation en choeur de la cupidité de ces derniers par les dirigeants politiques réunis au G20, l'opinion publique a bien du mal à admettre le retour de certaines pratiques de rémunération... Or, s'il paraît justifié de s'indigner de pareilles rémunérations (que moi aussi je trouve scandaleuses !), encore faut-il en comprendre le mécanisme pour ne pas sombrer dans un manichéisme primaire et pour proposer une éventuelle alternative.

En premier lieu, oubliez cette expression incongrue que l'on ne cesse de nous sériner depuis que notre omniprésident l'a employée : le capitalisme ne peut pas être "moralisé"... tout simplement parce que cela n'a aucun sens ! Comme je le dis en quelques mots dans la vidéo ci-dessous, on ne peut pas adjoindre de morale dans un système devenu profondément immoral et que certains se contentait encore de qualifier d'amoral il y a 20 ans. Vous imaginez dès lors combien j'ai ri en écoutant les déclarations des politiques réunis à la conférence internationale de janvier 2009 baptisée "Nouveau monde, nouveau capitalisme" (sic !). Je retiens en particulier l'ineffable Nicolas Sarkozy qui déclarait que la crise du capitalisme financier n'était pas "la crise du capitalisme" et l'anticapitalisme était "une impasse, c'est la négation de tout ce qui a permis d'asseoir l'idée de progrès". Et d'ajouter "on doit moraliser le capitalisme et pas le détruire (...) il ne faut pas rompre avec le capitalisme, il faut le refonder». Mais encore ? Et bien rien !
C'est ce qui s'appelle se faire avoir par de belles promesses dites avec des mots creux.

Que s'est-il passé depuis dans le monde financier et dans le microcosme français en particulier ? En vrac : Goldman Sachs a provisionné au total 11,3 milliards de dollars en prévision des bonus à verser à ses salariés, la Société Générale avait tenté de donner des stock-options à ses dirigeants, de nombreux patrons aidés par l'Etat en ont profité pour augmenter leur rémunération fixe à défaut de grossir leur part variable qui aurait bien du mal à être justifiée économiquement, etc. Mais ce qui a mis le feu aux poudres en France, c'est l'annonce par BNP Paribas de provisionner environ 1 milliard d'euros pour les bonus de ses équipes. Rappelons tout de même que la banque avait reçu quelque 5 milliards d'aides de l'Etat au plus fort de la crise... Disons-le tout de suite : tout ceci est légal et même conforme aux recommandations du G20 qui restent, pour l'instant, des propositions sans contraintes et quasi-exclusivement basées sur la transparence. On souhaitait de la transparence ? Et bien nous venons d'être servis ! Et maintenant, il faudra attendre le prochain G20 pour espérer voir émerger un socle commun de réglementation...

J'en viens donc au calcul des bonus. Pour faire simple, disons que d'un côté se trouvent les dirigeants dont le bonus est normalement fixé par un comité de rémunération qui est souvent d'une générosité proverbiale. De l'autre, se trouvent les salariés comme les traders. Leur mode de rémunération est basé sur les revenus générés par leur activité. Ils touchent donc un fixe plus un variable (appelé bonus) qui est est égal à un pourcentage du profit réalisé. Certains de mes étudiants me faisaient remarquer que ce système est à l'image de la rémunération d'un commercial quelconque. Loin s'en faut ! Un commercial touche une commission qui est payée sans risque qui se perpétue : il vend le produit et puis c'est tout. Le trader, quant à lui, joue avec les fonds propres de la banque... et peut créer des catastrophes lorsqu'il perd beaucoup comme Jérôme Kerviel ou Nick Leeson.

Ainsi, un trader ne s'occupe jamais du coût du risque puisqu'au pire des cas sont bonus sera nul mais il ne déboursera rien. Pour reprendre la comparaison de mes étudiants, c'est un curieux commercial tout de même qui continue à toucher son salaire de base tout en ayant casser le matériel qu'il doit vendre... Ainsi, il faut cesser de rémunérer les traders sur leurs revenus et leur faire payer le coût du risque, voire même le coût de la consommation de fonds propres (car la banque doit payer pour obtenir ses fonds propres : actions, dettes,...). Le trader fera dès lors moins de profit à mesure que ses positions perdent de leur qualité, ce qui lui donnera une incitation financière (la seule à laquelle il répond favorablement malheureusement) à éviter certains risques qui pourraient devenir systémiques.

Pour finir, je suis désolé d'afficher mon pessisimisme quant à la question, mais un trader me disait - dans un langage assez vulgaire d'ailleurs - que si Paris en faisait trop avec la réglementation, il irait à la City de Londres continuer son activité. C'est beau l'Europe, n'est-ce pas ?

"Il faut que tout change pour que rien ne change", Lampedusa


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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 10:16



Aujourd'hui, je tenais juste à réagir brièvement à une information qui fait beaucoup de bruit Outre-Rhin : un ouvrier a été licencié, le 5 juin, pour avoir rechargé la batterie de son téléphone portable et avoir pris des photos sur son lieu de travail. Son employeur, une fabrique d'emballages d'Oberhausen, dans la Ruhr, l'accusait d'avoir volé de l'électricité, soit un coût pour l'entreprise de 0,014 centime d'euro par chargement, a calculé un ingénieur... Heureusement que les médias se sont emparés de l'affaire puisque grâce à cela, mercredi 5 août, l'employeur de l'ouvrier est revenu sur le licenciement alors que la justice avait prévu de juger l'affaire en octobre.

En lisant les quotidiens allemands (et oui, je suis frontalier...), on découvre que la plupart des juges donnent raison aux employeurs en se référant au jugement "Bienenstich" de 1984. Pour résumer, ce jugement concerné une vendeuse qui avait été licenciée après avoir mangé une pâtisserie nommée Bienenstich. Les juges la Cour fédérale avaient considéré qu'un simple vol, même minime, suffit pour congédier un salarié. Pourtant, les juristes allemands rappellent à l'envi que, la législation restant suffisamment vague sur cet aspect, les cours de justice auraient toute latitude pour statuer autrement...

Si j'admets volontiers que le vol est répréhensible et doit être sanctionné au sein d'une entreprise, je pense néanmoins que les sanctions doivent être appropriées. Manger une seule fois une pâtisserie doit-il vraiment être passible d'un licenciement pour faute lourde immédiatement ? De même, si recharger son téléphone portable est un vol d'électricité, alors je risque fort de me voir appliquer la même peine (comme bon nombre de mes collègues d'ailleurs...) : durant mes cours, j'utilise mon ordinateur portable pour projeter mes cours au format Powerpoint et je le branche sur le secteur. Je consomme donc de l'électricité à mon employeur... qui, je vous rassure, semble ne pas en prendre ombrage !

Je crois qu'il y a en ce moment un profond malaise au sein des entreprises qui risque de déboucher sur une fracture encore plus importante entre salariés et employeurs. En effet, d'un côté on punit très sévèrement des employés expérimentés (l'ouvrier en question avait 14 ans d'ancienneté dans l'entreprise...) pour des faits sans grande gravité, tandis que de l'autre on tolère couvre des écarts de conduite manifestement répréhensibles (différence de rémunération entre hommes et femmes, délit d'initié, bonus garantis,...). Certains oublieraient-ils que la cohésion au sein d'une entreprise est une condition sine qua non de la pérennité de cette dernière ? Les salariés ne doivent dès lors pas être vus comme une variable d'ajustement, mais bien comme une richesse comme le disait fort à propos Jean Bodin : "il n'est de richesses que d'hommes"...

Ce n'est donc pas tant un problème de justice judiciaire qui se pose, mais bien de justice social et plus précisément d'éthique !

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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 12:40

 



L'agriculture fait décidément beaucoup parler d'elle ces derniers temps ! D'un côté, le conflit entre producteurs et distributeurs de lait ne sait pas encore réellement apaisé, que déjà l'agriculture passe au problème suivant : les subventions versées par l'Etat.

De quoi s'agit-il cette fois ? Les producteurs français de fruits et légumes vont devoir rembourser les aides publiques versées par l'Etat entre 1992 et 2002, soit plusieurs centaines de millions d'euros, a affirmé lundi 3 août le ministre de l'agriculture. La Commission européenne estime en effet que ces aides ont faussé la concurrence au sein de l'Union européenne. Je rappelle, et c'est là le point fondamental, que l'Union européenne a été bâtie sur le principe du libre-échange et d'une concurrence parfaite (c'est beau de rêver...). Ainsi, l’article 110 du traité du traité de Rome signé en 1957 indiquait comme objectif le « développement harmonieux du commerce mondial, la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et la réduction des barrières douanières ». Et si vous aviez encore un doute sur le libéralisme économique dogmatique qui anime les gens de la Commission européenne, repensez à ces propos de Mario Monti : "Dans la mesure où le jeu de la concurrence apporte aux citoyens européens une amélioration  de leur qualité de vie et de leur pouvoir d’achat, ils sont en droit d’attendre que la Commission européenne et les juridictions ou autorités de concurrence nationales s’attaquent aux entraves à la concurrence et défendent ainsi leurs intérêts"... Au vu de la réalité ces dernières années, de tels propos relèvent désormais plus de l'incantation de la folie que du rêve !

Revenons-en à nos producteurs de fruits et légumes. En fait, ces aides - 500 millions d'euros - ont été versées collectivement, via les comités économiques, des organisations rassemblant des producteurs et par l'Oniflhor, l'Office national interprofessionnel des fruits, légumes et horticulture, établissement public rattaché au ministère de l'agriculture. La Commission européenne exerçant un contrôle exclusif sur les aides d’État versées par les autorités publiques des États membres, a considéré que ces aides, en favorisant certaines entreprises, risquent de causer un préjudice à leurs concurrentes des autres États membres. Elle est donc fondée à en demander le remboursement, même si des marges de négociation - dont on ne parle pas beaucoup -  existent.

Ces marges sont implicitement reconnues par le rapport que la Commission a rédigé, puisqu'à l'article 86 on peut y lire que : "dans l'hypothèse où la France rencontrerait des difficultés imprévues lors de la récupération, il y a lieu de rappeler qu'elle peut soumettre ces problèmes à l'appréciation de la Commission. La Commission et l'État membre doivent, dans un tel cas, conformément au devoir de coopération loyale, exprimé notamment à l'article 10 CE, collaborer de bonne foi en vue de surmonter les difficultés dans le plein respect des dispositions du traité et notamment de celles relatives aux aides". Le 28 janvier, la Commission européenne avait d'ailleurs réévalué la somme réclamée demandé à environ 330 millions, ce qui reste faramineux... Il n'en reste pas moins vrai que si l'Etat veut récupérer ne serait-ce qu'une partie de cette somme, on assisterait alors à une mobilisation certainement très forte de la profession comme l'a rappelé très vigoureusement Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

Pour ma part, je trouve que cette sortie de notre ministre "je fais preuve de courage politique " est absolument mal venue. En effet, le vrai courage politique n'est-il pas de chercher à sauver son économie ? Pour parler plus économiquement, n'est-il pas rationnel de la part d'un Etat de donner une préférence nationale d'autant plus que celle-ci débouchera souvent sur un retour politique tout aussi rationnel aux prochaines élections ? Loin de moi tout égoïsme ou individualisme exacerbé. Je serais le premier partisan d'une Europe libre (économiquement...) si tous les pays jouaient le jeu de la libre-concurrence. Or, force est de constater qu'un bon nombre d'entre-eux jouent les passagers clandestins voire même, font cavalier solitaire comme nos amis d'Outre-Rhin (pensez à la TVA sociale notamment...) et ce, au détriment des autres membres de l'Union européenne. Christian Saint-Etienne, professeur titulaire de la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers, professeur à l'université Paris-Dauphine et membre du Conseil d'analyse économique (CAE), a d'ailleurs récemment rappelé que la zone euro n'est pas une zone monétaire optimale, et qu'au lieu d'accroître la coopération entre les pays membres, les disparités et les rivalités s'aggravent.

De plus, comment croire que Bruxelles n'ait pas été informée de l'octroi de ces aides. Au surplus, sur quelle base demanderait-on aux producteurs de rembourser des aides collectives qui ont été accordées par décision d'Etat ? Chacun comprendra que l'on se retrouve face à un magnifique imbroglio juridco-politique ! Enfin, on ne peut s'empêcher de penser à toutes ces subventions, plus ou moins travesties, que les Etats ont accordé à certaines de leurs industries ces dernières années et que la Commission européenne a validé au titre de la dérogation pour intérêt communautaire...

N.B : pour la culture, je rappelle que les Etats-Unis ont en 2002, adopté une loi d’aide à l’agriculture (la célèbre Farm Bill) augmentant les subventions de près de 80 % sur dix ans. Rien que ça...

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 12:07




Petit retour en arrière : le 3 avril 2003, Gilles de Robien, alors ministre de l’équipement, présentait le nouveau dispositif en faveur de l’investissement locatif. Ce qui allait devenir la célèbre loi Robien était basée sur le constat suivant qu'avait fait le ministre : "il est urgent de rendre le marché locatif plus accessible à tous les Français quel que soit le lieu. C’est la condition même du développement harmonieux de nos agglomérations, du maintien de leur attractivité économique". En ce temps on ne parlait pas encore de la France des propriétaires...

Quels étaient les grandes lignes de ce dispositif d'investissement ?

Le dispositif de Robien visait à soutenir l'investissement locatif dans le neuf grâce à un allègement d'impôts, à condition pour le propriétaire de louer le logement vide, à titre de résidence principale, pendant au moins neuf ans. Le loyer, fixé par décret et réévalué chaque année au 1er janvier, était soumis à un plafonnement différent selon la zone géographique du logement. L'avantage fiscal de la Loi Robien consistait initialement en un amortissement égal à 8 % du coût d'acquisition du logement neuf pour les 5 premières années. Et ensuite 2,5 % par période de 3 ans et cela pour 6 ans maximum. Après 15 ans, vous pouviez amortir jusqu'à 65 % du prix de revient de votre bien...

Résultat des courses ?

En soi, l'idée était bonne... sauf que certains promoteurs ne se sont pas gênés pour en abuser : on a ainsi rapidement vu fleurir des constructions et ventes de logements surévalués, porteurs de malfaçons, placés dans des zones peu attractives. Pour donner quelques chiffres, rappelons qu'entre 2003 et 2008, près de 350 000 logements ont été construits pour être vendus dans le cadre du dispositif Robien, selon une estimation du Crédit foncier. L'offre locative devint ainsi rapidement supérieure à la demande dans une soixantaine de villes de plus de 50 000 habitants, notamment Dijon, Le Mans, Perpignan, Mulhouse, Valence ou Clermont-Ferrand.

Ne trouvant pas de locataires et ne pouvant revendre à bon prix, beaucoup de petits investisseurs sont dans des situations délicates car ils ont perdu l'avantage fiscal. Ils viennent donc grossir un peu plus la liste des surendettés à qui on a promis la lune (mars c'est pour bientôt paraît-il). 

Arrive alors en 2006  Zorro sur son cheval blanc le ministre de la Cohésion Sociale Jean-Louis Borloo, qui a modifié les dispositions de l'amortissement Robien pour l'adapter à la demande de logements et éviter les abus de certains promoteurs (avec le peu de succès que l'on sait). Les modifications portent sur le dispositif fiscal d'amortissement du bien et sur un découpage plus précis de la France entrainant la création d'une 4e zone. Le régime Robien devient dès lors le « Robien recentré » : le changement dans la continuité en somme !

La loi Scellier


Comme le souligne fort bien le site Empruntis, "Au même titre que les lois Borloo et Robien, la loi Scellier est un dispositif défiscalisant permettant aux contribuables d’alléger leur assiette fiscale tout en se constituant un patrimoine immobilier. Concrètement, le nouveau dispositif s’adresse aux contribuables domiciliés en France se portant acquéreurs, entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012, d’un bien immobilier neuf ou en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement). L’achat de ce bien leur permettra de bénéficier d’une réduction d’impôt de 25 % du prix du logement destiné à être loué, à hauteur de 300 000 €. À compter de 2011, la réduction d’impôt sera ramenée à 20%. Cerise sur le gateau, si la réduction fiscale accordée pour une année est supérieure à l’impôt sur le revenu dû pour cette même année, le contribuable pourra imputer la différence sur le montant dû au titre des six exercices suivants. Ce dispositif est appelé à se substituer à ceux cités plus haut (les dispositifs Robien et Borloo étant vouées à disparaître à la fin de l’année 2009)".

La martingale immobilière?

Pas si sûr... Le Crédit Foncier vient en effet de 
publier une étude complète sur les risques concernant les investissements locatifs en loi Scellier. Le quotidien Les Echos résume bien la situation : "Les garde-fous voulus par le gouvernement pour éviter au Scellier les mêmes excès que le Robien n'ont pas été mis en place. les risques de déconvenues sont réels, selon une étude réalisée par le Crédit Foncier".

Pour résumer, cette étude du Crédit Foncier pointe les problèmes suivants des investissements en Scellier :

* Presque partout, les plafonds de loyers du régime Scellier sont nettement supérieurs aux loyers de marché pratiqués dans la région concernée ! Pour les logements de trois pièces et plus, les plafonds sont 5 % à 35 % au-dessus du loyer de marché en seconde couronne d'Ile-de-France (zone A), par exemple, ou encore 30 % à 40 % de plus dans le Nord-Pas-de-Calais, le record étant de 45 % à 70 % au-dessus du marché dans la zone A des Alpes.

* Le taux de rendement locatif brut dans le neuf ressort entre 4 % et 5 % (souvent 4,5 %), mais la rentabilité globale, en intégrant l'évolution de la valeur du bien, est nulle depuis un an pour nombre de villes, voire négative (cas de Bordeaux et Toulouse). Comme je suis Mosellan, je précise que d'ici à juin 2010, le Crédit Foncier prévoit une
rentabilité négative de 4 % environ pour Forbach...

* Enfin, l'étude publie une cartographie régionale des risques de l'investissement en Scellier (au sens de besoin locatif nul ou insuffisant). Pour les connaisseurs, 90 % d'entre elles se trouvent en zone B2, 10 % sont en B1 et l'une, Annemasse, se situe même en zone A ! Vous trouverez cette carte ci-dessous :



                 [ Source : Etude Crédit Foncier 2009 ]

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