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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 13:11

 



Souvenez-vous : été 2008, des crédits d'un genre particulier faisaient parler d'eux dans les médias. Il s'agissait des produits structurés vendus aux collectivités territoriales par les banques dans le but de leur permettre de faire de la "gestion active de dette", c'est-à-dire de payer moins d'intérêts tout simplement. Or, les taux de ces crédits, avantageux les premières années, peuvent ensuite s'envoler dans certains cas, et les remboursements, subséquemment, devenir faramineux, surtout lorsque les marchés sont en crise comme actuellement. Car, et c'est là le point important, ces taux étaient fixés très fréquemment sur des conditions de marché sans rapport avec l'évolution des recettes des emprunteurs... Il ne faut donc pas confondre prêts à taux variables (assez classiques) et prêts structurés (nécessitant de grandes connaissances en finance de marché notamment).

Ainsi, on a vu fleurir des prêts dont le taux était basé sur le taux de change d'une monnaie exotique ou même sur l'écart entre divers taux d'intérêt à long et court terme. Autant dire que personne ne savait vraiment comment cette mécanique fonctionnait précisément ! Même certains banquiers nous ont avoué ne pas comprendre le fonctionnement de ces prêts. Et pour en avoir lu une notice, je peux vous affirmer que j'en suis resté déconcerté tant la structuration me semblait complexe : je n'imaginais pas que l'ingénierie financière ait pu seulement commercialisé de tels produits à des collectivités qui n'avaient que très rarement l'expertise nécessaire en interne pour saisir les subtilités de ces contrats...

Or d'après les estimations du cabinet de conseil Finance Active, sur les 100 milliards d'euros de dette des collectivités locales, 19,2 % sont composés de tels prêts. La Cour des Comptes, qui procède au recensement des prêts toxiques, estime, au vu des premiers résultats, que 35 % des collectivités seraient touchées ! Nous avons ainsi des collectivités qui défraient désormais la chronique avec leurs difficultés financières liées à ces emprunts risqués :

* au 1er janvier 2009, 92 % des 800 millions d'euros de dette de la Seine-Saint-Denis sont des prêts structurés. Ainsi, comme le déclare Claude Bartolone, président du conseil général,
"le département a bénéficié, pendant trois ans, de taux très faibles, autour de 1,5 %, mais, passé ce délai, nous devons payer un surcoût estimé, entre 118 et 160 millions d'euros, sur huit ans"

* à Saint-Etienne, la précédente équipe municipale avait, en 2008, accumulé une dette de 380 millions d'euros, dont 70 % de prêts à risques, avec huit prêts "boule de neige" et un crédit adossé à la livre britannique. Je vous laisse imaginer la situation en cas d'évolution défavorable des marchés...

 

Certaines collectivités cherchent ainsi à sécuriser leur dette en renégociant ces emprunts toxiques pour les transformer, par exemple, en emprunts à taux fixes. Or, les banques ne l'entendent pas toujours de cette oreille, craignant de perdre de juteux contrats dans les années à venir. Témoin cette commune souhaitant remplacer l'emprunt de 10 millions d'euros - à taux variable et qui menaçait de passer de 1 % à 7 % - par un autre à taux fixe de 3 %. La banque lui a alors demandé des frais d'annulation du premier prêt s'élevant à... 10 millions d'euros ! Les exemples se multiplient et pas seulement dans les collectivités au sens juridique du terme. On pense notamment au Syndicat intercommunal de Saint-Germain-en-Laye (Sidru), qui gère les déchets. Pour sortir de son crédit de 45 millions d'euros,  la banque lui réclamait 28 millions d'euros de pénalités, bien plus que les 6,4 millions économisés les premières années du prêt !

Certains de mes étudiants ont travaillé sur ces produits dans le cadre d'un dossier de recherche. Ils en ont conclu que les pénalités infligées aux collectivités qui tentent de renégocier leurs emprunts représentent en moyenne un tiers du capital restant dû !

Alors comment régler ce problème avant que les collectivités territoriales ne soient totalement asphyxiées ? Vous êtes sur planète France, et faites forcément confiance à la morale de vos cocontractants : signez donc une charte de bonne conduite ! C'est exactement ce qui a été proposé par les ministères de l'intérieur et de l'économie. Les banques (dont Dexia, les Caisses d'épargne, le Crédit agricole et la Société générale) vont s'engager à ne plus vendre aux collectivités locales les prêts structurés les plus risqués. Comme c'est magnanime de leur part, surtout après en avoir vendu pendant de longues années et s'être bien remplis les poches.  Mais n'en demandons pas trop tout de même : la charte de bonne conduite, si elle prévoit bien six engagements dont celui d'éliminer les produits les plus dangereux, de mieux informer les emprunteurs sur le coût réel des prêts et de proposer systématiquement une alternative de prêt classique, n'en reste pas moins basée sur le volontariat !

En définitive, toutes ces chartes signées ces derniers temps avec les banques me font penser à des parchemins vides de contenu (et de sens !). D'où l'image associée à ce texte...

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 13:27



J'ai bien cru m'étouffer hier en tombant sur un article du Chiraco Figaro intitulé : "Alzheimer : retarder le départ à la retraite réduit le risque". En effet, je me doutais immédiatement que ce genre de titre raccoleur allait être récupéré politiquement pour en inférer des conclusions sur l'âge de la retraite en France... et je ne m'étais pas trompé ! Or, nous sommes ici face à une confusion classique entre corrélation et causalité. Je passe le plus clair de mon temps à expliquer cette différence à mes étudiants en économie, et il me semble bon de la rappeler brièvement.

Une corrélation entre deux varianles (ici l'âge de départ à la retraite et l'âge d'apparition de la maladie d'Alzheimer) signifie simplement que les variations de l'une sont liées aux variations de l'autre. Ainsi, dans le cas d'espèce, la corrélation trouvée entre les deux variables signfie uniquement que ceux qui avaient continué à travailler longtemps après l'âge moyen du départ à la retraite avaient souffert de la maladie d'Alzheimer bien plus tard que ceux qui ont arrêté tôt de travailler. Et rien de plus, contrairement à ce que d'aucuns ont cherché à faire dire à cette corrélation ! Elle ne signfie donc certainement pas qu'il existe un lien de causalité entre âge de départ à la retraite et apparition de la maladie, et encore moins que faire passer l'âge de la retraite de 60 à 65 ans est une politique de Santé Publique comme j'ai pu le lire ! Allez donc expliquer à un maçon ou un ouvrier du bâtiment que pour sa santé il travaillera 5 ans de plus...

En fait, en cherchant une corrélation entre deux variables, on oublie tout un tas de facteurs qui peuvent influencer autant l'âge de départ en retraite que l'apparition de la maladie elle-même. Par exemple, certaines pathologie (congénitales parfois), forcent des travailleurs à partir plus tôt à la retraite et peuvent constituer un accélérateur d'apparition de la maladie d'Alzheimer. De plus, cette étude a été menée au Royaume-Uni sur 382 personnes seulement. La taille de l'échantillon et son biais géographique évident (l'âge de la retraite Outre-Manche dépend pour beaucoup de la valeur de la rente acquise au sein des fonds de pension...), nécessite de prendre ces résultats avec circonspection. Du reste, un ami retraité me faisait remarquer que certaines personnes sont plus actifs intellectuellement à la retraite que lorsqu'ils travaillaient, le temps leur manquant même souvent pour tout réaliser !

En résumé, la seule chose que l'on peut conclure de toute cette étude (et ça on le savait déjà pour beaucoup d'autres pathologies), c'est que garder une activité intellectuelle, physique et sociale apporte d'importants bénéfices pour la santé... Même les enfants le savent puisque, conformément aux décret et arrêté du 27 février 2007, les annonceurs ont apposé des informations à caractère sanitaire dans leurs messages publicitaires télévisés : "
Pour bien grandir, mange au moins 5 fruits et légumes par jour !", "Pour ta santé, pratique une activité sportive", "Pour être en forme, dépense-toi bien",...

En définitive, ne faisons pas dire à l'économie ce qu'elle ne sait pas dire !

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 13:46



Après avoir traité quelques sujets plutôt austères ces derniers temps (élections européennes,  chômage, croissance,...), accordons-nous un billet un peu plus léger, encore que... Il s'agit de la campagne publicitaire que le gouvernement avait montée pour "répondre à l'impatience des Français sur le pouvoir d'achat". Au total, celle-ci avait coûté 4,33 millions d'euros, dont 330 000 pour la conception et la réalisation des spots et 4 millions pour les achats d'espaces publicitaires !

Plus de 1 600 passages à la télévision avaient été achetés - sur les six chaînes hertziennes et la TNT -, le tout durant trois semaines au total... Souvenez-vous, ça donnait ce moment d'anthologie :

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 12:37



En ce moment, je m'occupe de la formation des élus de quartier de la ville de Forbach et on me pose beaucoup de questions sur les élections européennes qui se dérouleront du 4 au 7 juin, dans les 27 États membres de l'Union européenne. Elles doivent permettre d'élire les députés européens qui siègeront au Parlement européen jusqu'en 2014. Précisons tout de suite que la France votera sur une unique journée, celle du dimanche 7 juin. En attendant l’adoption d’une procédure électorale uniforme pour l’ensemble des Etats membres, tel que cela a été prévu par le traité de Rome de 1957 (article 138), les procédures électorales sont déterminées par chaque Etat, avec pour socle commun obligatoire le suffrage universel direct et un scrutin proportionnel. Ainsi, de grandes disparités existent au niveau de la procédure électorale, dont voici quelques exemples (tableau récapitulatif disponible à l'adresse du site élections-européennes.org ) :

* l’âge minimum requis pour être éligible varie entre 18 et 25 ans et la durée de résidence exigée est également variable.

* chaque pays dispose de règles d’incompatibilité spécifiques concernant le cumul de fonctions politiques mais aussi universitaires, militaires ou encore économiques.

* dans certains pays le vote est obligatoire (Belgique, Luxembourg, Grèce, Chypre).

* depuis 1999, tous les Etats membres votent selon un système de représentation proportionnelle où coexiste toutefois de nombreuses variantes. Le vote peut ainsi être préférentiel (les électeurs peuvent modifier l’ordre des candidats sur la liste en fonction de leurs souhaits), s’effectuer sur des listes bloquées ou pouvant être panachées ou relever du vote unique transférable. En France, les listes sont bloquées (tu prends tout, ou tu jettes tout !).

Combien y aura-t-il de députés à élire en France et en Europe ?

Le Parlement européen compte, depuis 2004, 785 députés mais, conformément au T raité de Nice, ils ne seront plus que 736 après les élections de juin 2009. En France, il nous faudra élire 72 députés dans plusieurs grande circonscription comme indiqué sur la carte ci-dessous (cliquer pour agrandir) :



                                         [ Source : Wikipédia ]



A quoi sert le Parlement européen ?

Le Parlement européen, présidé par Hans-Gert Pöttering, exerce trois fonctions principales :

* un pouvoir législatif, souvent partagé avec le Conseil des ministres

* un pouvoir budgétaire : il adopte le budget, conjointement avec le Conseil des ministres

* un pouvoir de contrôle à l'égard des autres institutions communautaires, et notamment à l'égard de la Commission européenne.

Précisons également que, depuis 1995, le Parlement européen élit un médiateur européen, chargé d'enquêter sur les plaintes des citoyens européens relatives aux cas de mauvaise administration de la part des institutions et organes communautaires.

En pratique, les députés siègent en session plénière 12 fois par an à Strasbourg (durée 4 jours) avec 6 sessions additionnelles de plus courte durée à Bruxelles (durée 2 jours). Néanmoins, l'essentiel du travail parlementaire dans les commissions parlementaires s’effectue à Bruxelles, ce qui semble souvent moins connu du grand public...

Il existe 7 groupes politiques dans l’actuel Parlement : Groupe du parti populaire européen et des démocrates européens (PPE-DE, 288 députés), Groupe socialiste au Parlement européen (PSE, 216 députés), Groupe de l’alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE, 99 députés), Groupe de l’union pour l’Europe des Nations (UEN, 44 députés), Groupe des Verts/alliance libre européenne (Verts/ALE, 43 députés), Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/gauche verte nordique (GUE/NGL, 41 députés), Groupe «Indépendance/démocratie» (IND/DEM, 22 députés). Tout député est soit affilié à un groupe compté comme non-inscrit (il y en a 30 au Parlement européen). Le député participe aux réunions organisées par son groupe politique afin d'élaborer des positions communes.


Présenter le Parlement européen et ses fonctions dans un si court billet relève inévitablement de la gageure. Mais j'espère que cela aura permis au lecteur de trouver quelques bases de réflexion avant le scrutin du mois de juin...

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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 13:04



En consultant la liste des ministres de l'économie et des finances on ne peut s'empêcher de se rappeler les magnifiques annonces faites depuis 20 ans pour sauver notre économie. Dans le désordre, on a eu le droit, entre autres, à la phrase choc "un véhicule sur deux roulera au flexfuel en 2009"  de Thierry Breton, à la fausse bonne idée de la TVA sociale et au rappport très contestable sur les délocalisations de Jean Arthuis, aux baisses de prix quasi-invisible dans les hypermarchés de Nicolas Sarkozy, aux incantations d'Hervé Gaymard pour réduire la dette publique au moment où il logeait dans un appartement de 600 m² payé par le budget de l'Etat, au couplet traditionnel sur les dettes laissées à nos enfants version Dominique Strauss-Kahn...

Bien entendu la liste est loin d'être exhaustive ! Mais elle me sert d'introduction à l'interview donnée par Christine Lagarde au quotidien Le Monde. Mélange de méthode coué pour faire fuir les requins de la finance et de bricolage/pompage à la Shadok, les idées développées par le ministre ne manque pas de sel. Eléments choisis :

* Au sujet de l'aggravation de la crise et des prévisions de croissance, Christine Lagarde répond : "Nous serons bientôt fixés" (et oui, nous aussi malheureusement...). Puis elle ajoute : "Mais après les six mois très durs que nous venons de vivre, le plan de relance et ceux de nos partenaires devraient permettre de tirer l'activité vers le haut. Les réformes que nous avons engagées pour moderniser l'économie et la rendre plus réactive, vont donner une capacité de rebond et d'agilité supérieure à nos entreprises. Je crois à une reprise graduelle". On est donc passé d'une reprise à la fin de l'année 2009 à une reprise graduelle, subtile...

* Sur le système bancaire : "Le travail est bien fait et solide". Tout dépend si l'on se place du côté des clients (particuliers et entreprises) ou du côté des PDG de banques !

* A la question, le rétablissement de la santé du secteur financier ne se fait-il pas au détriment de PME ?, la réponse du ministre est de grande qualité, jugez-en par vous-même : "Je ne le pense pas. Le nombre de dossiers présentés au médiateur du crédit, René Ricol, n'augmente plus [...]. Nous contribuons à améliorer les choses". Là on se sent vraiment rassuré, puisque le seul critère d'appréciation semble être le nombre de dossiers déposés chez le médiateur du crédit. Et comme à la petite école, on justifie que ce qui a été fait est forcément bien puisque "nos voisins nous copient". Puis vient l'apothéose en la matière : "Le grand succès de l'auto-entrepreneur montre que c'est ce qu'il faut faire. Grâce à cette mesure, près de 150000 entrepreneurs ont pu créer leur activité". Ce dispositif n'existe que depuis le début de l'année et ce n'est pas parce que beaucoup de personnes choisissent ce statut, qu'elles vont réussir à vivre de leur activité. Mais l'effet d'annonce politique est réussi... Il est néanmoins rapidement tempérer par une dialectique très patronale puisque le ministre déclare que le coût du travail est un problème. Ca faisait tout de même 3 jours que je n'avais plus entendu cet argument...

* En ce qui concerne le rôle économique majeur joué par l'Allemagne et le retard français, le ministre semble se rassurer en déclarant : "s'il est vrai que la modération salariale a été un atout dans la compétitivité de ce pays, on ne peut exclure qu'après dix ans de diète, des revendications salariales favorisent outre-Rhin un rattrapage, qui compliquera la sortie de crise". Sympathique pour le voisin...

* On en vient ensuite à la dette, au déficit  et aux prélèvements, où là c'est carrément le feu d'artifices ! Morceaux choisis : "ainsi appliquerons-nous strictement en 2010 la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. 34000 postes seront supprimés dans la fonction publique". Cela fera économiser tout au plus 0,5 milliards d'euros sur un déficit chiffré en dizaines de milliards d'euros... Et pour le reste ? Silence radio, tout au plus Christine Lagarde reprend-elle la phraséologie présidentielle : pas d'augmentation des impôts et prélèvements. C'est donc la quadrature du cercle !

* La recette pour sortir de la crise ? Christine Lagarde nous la livre : "C'est en alliant croissance verte et matière grise que nous sortirons renforcés de la crise".  Croissance verte dans l'automobile et la construction de routes ? Et encore un peu de pommade : "je rappelle que nous avons profondément modifié le paysage fiscal français ces deux dernières années". Ca effectivement, nous l'avions bien remarqué !

* Le travail le dimanche ? "C'est une question de bon sens". Ben voyons... notre ministre devrait lire avec plus d'attention les magnifiques études qui sont menées sur le sujet. Elle y découvrirait que les choses ne sont pas aussi simples et que les gains attendus sont au mieux ambigus.

Pour finir, vous vous souvenez certainement de l'ancien trader et escroc repenti Jordan Belfort, auteur du livre Loup de Wall Street (éditions Max Milo, 2008). Il a écrit une lettre ouverte à Christine Lagarde pour lui faire part de sa déception de ne pas participer à des travaux de réflexion sur la refondation du système financier, comme elle lui en avait fait publiquement la proposition le 21 avril sur le plateau du "Grand Journal" de Canal +. Idée de titre pour la première page des quotidiens, si cela s'était fait : Le casse du siècle à Bercy ! On recycle pour sauver la France.

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 13:00




C'est incroyable comment certaines personnes arrivent à trouver des réponses simples à toutes les questions les plus épineuses. Souvenez-vous : à
 la rentrée 2006, on découvrait horrifié qu'après sept années de hausse continue, le nombre d'étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en France métropolitaine et dans les DOM avait diminué de 1,3 %... Immédiatement, on lança des études et contre-études pour expliquer ce phénomène (l'une se trouvant à cette adresse) et imaginer la suite. Conclusion de l'étude menée par les statisticiens du ministère de l'Education ? Les effectifs vont chuter de 7 % d'ici 2017 dans l'enseignement supérieur. L'université sera, de toutes les voies du supérieur, la plus touchée avec une baisse de 15 % de ses effectifs étudiants. Encore que là, il faille encore nuancer, puisque les baisses drastiques dans les filières scientifiques vont devoir être mises en regard avec la hausse constatée en droit ou médecine.

Là où cela devient drôle idiot, c'est quand certains médias s'emparent de ces chiffres pour en inférer une explication unique : c'est la mauvaise réputation de ces établissements publics - acquise après les manifestations à répétition - qui serait à l'origine d'une baisse du nombre d'étudiants. Un peu facile non ? Car d'autres explications existent :

* volonté de suivre des études courtes professionnalisantes (BTS, IUT,...) : j'en parle par expérience car depuis quelques années, vous n'imaginez pas le nombre de dossiers que nous recevons pour des filières BTS. Lorsqu'on demande aux candidats leur motivation, ils répondent systématiquement : "avoir un emploi rapidement"...

* prestige des grandes écoles (et des classes préparatoires) : j'en suis issu après avoir été aussi à l'Université, et je confirme que c'est un autre monde ! Les moyens mis à disposition sont énormes pour certaines écoles et le taux de chômage quasi-inexistant, ce qui n'est pas négligeable en ces temps de crise... De plus, nous sommes dans une société qui accordent plus de crédit au paraître qu'à l'être : ainsi, avoir le nom d'une grande école sur son CV semble être devenu l'alpha et l'oméga de certains étudiants. Et ce, d'autant plus que les emplois se font rares pour les débutants.

* l'Université manque cruellement de ressources depuis la massification des l'enseignement supérieur à laquelle elle n'a pas été préparée. Ainsi, si la réputation de l'Université est entamée, c'est aussi parce que, à de rares exceptions près, il n'y a plus de sélection en 1re année. Les étudiants que j'ai en BTS et en école de commerce me confirment cette vision dégradée de l'Université qu'ont les bacheliers, lieu de secours lorsque tout le reste à échoué. Triste réalité lorsqu'on sait la qualité du travail produit par certaines universités !

* enfin, il ne faut pas oublier que nous vivons dans un monde dominé par l'argent facile et les paillettes dorées. Il suffit que certaines écoles affichent un salaire moyen d'embauche de leurs étudiants en hausse, pour que certains étudiants se prennent à rêver d'un poste de PDG et considère cette école comme la meilleure au monde. Il s'agit là d'un problème d'appréciation de la qualité des études par des jeunes qui souvent classent les écoles par le niveau du salaire qu'elle permet d'obtenir.

Mon billet est loin d'épuiser toutes les explications possibles. Il cherche juste à vous sensibiliser à la schizophrénie qui existe dans notre système d'enseignement supérieur : d'un côté les grandes écoles avec beaucoup de moyens, de l'autre les universités. Cette distinction semble d'ailleurs aberrante à un Américain lorsqu'il vient en France :

- comment peut-on faire cohabiter des systèmes en parallèle ? , s'interroge-t-il

- Question plus politique que pédagogique lui réponds-je !

Pour finir, vous trouverez ci-dessous l'évolution des effectifs étudiants selon les filières (source : Ministère de l'Education Nationale, étude citée ci-dessus) : 

                  



                   [ Cliquer sur l'image pour l'agrandir ]

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 12:46



La Commission européenne vient de souffler un vent glacial sur planète économie en rendant public ses nouvelles prévisions. Pour la France, elle table sur un recul du PIB de 3 % cette année, puis sur une nouvelle contraction de 0,2 % l'an prochain. Le déficit public, qui a dépassé dès 2008 la limite de 3 % autorisée dans l'UE, à 3,4 %, devrait augmenter nettement à 6,6 % en 2009 et 7 % en 2010. A tel point que la Commission européenne a lancé une procédure pour déficit excessif contre la France, lui accordant jusqu'en 2012 pour ramener son déficit public sous 3 % du PIB... Le taux de chômage, quant à lui, devrait passer de 7,8 % en 2008 à 9,6 % en 2009 et 10,7 % en 2010 !

La reprise ? Envolée donc à court terme... La Commission européenne la voit donc à présent aux alentours de la fin 2010. D'ici là, l'Union européenne aura connu une chute de croissance de 4 % en 2009, et de 0,1 % en 2010. Ceci conjugué à une hausse substantielle du nombre de chômeurs (26,3 millions contre 16,9 millions en 2007 !).
 
Ainsi, moins touchée par la crise des subprimes que les Etats-Unis, l'Europe n'en subira pas moins une crise plus profonde qu'outre-Atlantique. Cela tient essentiellement au manque patent de coordination entre les pays membres de l'Union européenne. Souvenez-vous du temps qu'il avait fallu pour que certains pays prennent conscience de l'impérative nécessité d'une relance budgétaire. Dans le même registre, la France et l'Allemagne n'ont pas souhaité participer à un sommet européen sur l'emploi, jeudi 7 mai, à Prague, arguant du fait que les politiques de l'emploi devaient rester nationales. C'est certainement vrai, mais cela n'empêche pas une réflexion communautaire - et donc commune - d'autant plus importante que l'Union européenne est une zone de libre circulation des travailleurs... et que l’Union pourrait enregistrer environ 8,5 millions de pertes d’emplois en 2009-2010, alors que 9,5 millions d'emplois avaient été créés entre 2006 et 2008 !

Vous trouverez ci-dessous, dans l'ordre respectivement, le taux de chômage en mars 2009 pour les pays de l'OCDE et l'évolution du taux de chômage dans l'Union européenne depuis l'an 2000 (source : Eurostat) :





                   [ Cliquer sur les graphiques pour les agrandir ]

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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 12:56




Aujourd'hui, je vous propose une petite vidéo qui aborde avec beaucoup d'humour (sic !) les plans sociaux et les comportements au sein d'une entreprise. On y voit, je cite, "quelques terriens en quête d'avenir pris au piège de l'ascenseur social "...

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 16:15



Il est des fois où la France doit se résoudre - bien malgré elle - à appliquer la réglementation communautaire, notamment en matière de transparence. Il s'agit alors d'une avancée de la démocratie, même si elle fait apparaître certaines surprises, comme c'est le cas pour les bénéficiaires de la PAC (au titre du Feaga et du Feader) dont on peut consulter le montant de l'aide accordée.

Je me suis dès lors intéressé aux bénéficiaires touchant plus de 12 millions d'euros, entre octobre 2007 et octobre 2008. La liste obtenue compte 13 réponses dont les noms suivants : 

* Comité régional pour la reconversion qualitative différée du vignoble : 38 millions

* Doux (producteur de volaille) : 62,82 millions d'euros

* Eurosugar : 19,3 millions d'euros

* Fédération des banques alimentaires : 22,57 millions d'euros

* France Luzerne : 18,2 millions

* Restaurants du coeur : 13,69 millions d'euros

* Saint Louis sucre SNC : 38,6 millions

* Secours Populaire : 15,49 millions d'euros

* Sucrières de la Réunion : 25,65 millions d'euros

Ainsi, l'entreprise française la plus aidée dans le cadre de la PAC est le producteur de volaille Doux avec plus de 62 millions d'euros de subsides. Derrière ces aides se cachent en fait les célèbres subventions à l'exportation permettant de conquérir des marchés étrangers en cassant les prix... On remarque aussi la prédominance des producteurs ou négociants de sucre, ainsi que la présence d'associations humanitaires, comme la Fédération des banques alimentaires, le Secours Populaire ou les Restaurants du coeur.

Rappelons quelques chiffres de la politique agricole commune (PAC)
que l'on peut retrouver ici notamment :

* elle représente 40 % des fonds communautaires, soit 42 milliards d'euros en 2008 !

* la France en est le principal bénéficiaire

* le versement moyen pour les 0,2 % de très grandes exploitations en Europe est de 780 000 € par an

* les 1,5 % d'exploitations les plus grandes reçoivent 27 % de l'argent de la PAC pour un paiement moyen par an et par exploitation de 30 000 €.

* les 6 % de plus grandes exploitations reçoivent la moitié des versements pour un paiement moyen par an et par exploitation de 425 €.

* les 52 % d'exploitations agricoles les plus petites se partagent 4 % du budget de la PAC pour un paiement moyen par an et par exploitation de 425 €.

En voyant ces chiffres, peut-on réellement soutenir que cette politique agricole est juste et efficace ?


N.B : en 2008 a enfin été ouvert le chantier européen qui devra réformer une bonne fois pour toute la PAC après 2013. A suivre donc...

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 11:58

 

 

Décidément, Société Générale "va mieux que bien" (expression empruntée à un autre as du management...). Pourtant, malgré le démenti, la banque reste l'objet de toutes les attentions suite à la publication par Libération d'une enquête de 4 pages concluant que celle-ci avait perdu 5 milliards d'euros dans ses activités de gestion alternative logée dans sa filiale SGAM Alternative Investments ! Le quotidien va même plus loin puisqu'il affirme que " même si,  jusqu'à aujourd'hui, la banque n'a enregistré 'que' 1,2 milliard d'euros de pertes, la facture finale pourrait atteindre les 10 milliards ". Et de poursuivre : "L'entité SGAM va être démantelée et une partie vendue au Crédit agricole. Plusieurs centaines de personnes pourraient être licenciées lors d'un plan social qui sera lancé d'ici quelques mois ".

De son côté, la Société Générale explique que les montants en question correspondent aux actifs financiers transférés de la filiale SGAM Alternative Investments à la maison-mère. Le plus vraisemblable, selon moi, est que les ventes d’actifs ne pouvant être réalisées sur le marché par manque de liquidité, Société Générale a racheté au prix de marché les actifs. En assumant au passage le coût et les risques de ce portefeuille d’actifs... Quoi qu'il en soit, cela jette à nouveau le trouble sur la gouvernance d'entreprise de la banque, quelques jours après l'annonce de la retraite chapeau de son PDG, Daniel Bouton,
dont j'avais parlé ici.

Pour finir, les lecteurs de ce blog se souviennent-ils du rapport rédigé par le même Daniel Bouton pour le MEDEF en 2002, et qui émettait des recommandations de bonne conduite au sujet de la gouvernance d'entreprise ? Ce rapport est consultable en PDF sur le site du MEDEF en cliquant sur le lien. Le communiqué de presse débutait par ces mots magiques que je vous laisse apprécier : "Il n’y a pas de système libéral sans confiance dans les règles de droit et leur bonne application. Les évènements récents et la révélation de pratiques comptables critiquables qui ont affecté des entreprises de taille mondiale sont à l’origine d’une crise de confiance. Le MEDEF et l’AFEP (Association Française des Entreprises Privées) ont demandé en avril 2002 à Daniel Bouton, président de la Société Générale, d’examiner le fonctionnement des organes de direction des entreprises cotées et la qualité de l’information financière ".

N.B : je ne résiste pas à l'envie de vous recommander le site
http://www.stockoptions.fr/ édité par la Société Générale et où l'on vous explique comment "tirer le meilleur bénéfice de vos stock-options selon vos attentes ". Il y a même des vidéos explicatives au cas où vous seriez trop fatigués pour lire. C'est le paradis fiscal sur terre... du moins pour une minorité !

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