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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 14:18

Jeudi 13 novembre 2008, j'animerai une conférence sur la crise économique mondiale qui sévit actuellement. Il s'agira d'expliquer l'origine de cette crise puis, après avoir montré les moyens de transmission de celle-ci à l'ensemble du secteur financier et à l'économie réelle, de donner des pistes de réflexion sur le sauvetage de l'économie et les réformes possibles.

Cette conférence débutera à 20h à l'Université Populaire de Forbach (salle Berlin du Burghof). Vous trouverez les détails en lisant l'article que le Républicain Lorrain y a consacré :




                 [ Cliquer sur l'article pour l'agrandir]

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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 11:03




Aujourd'hui un peu de détente et par conséquent un billet un peu plus léger, mais dans l'air du temps. On vient en effet de me faire parvenir un lien vers une petite video qui fait fureur dans les banques ces derniers jours. Je vous laisse écouter pour comprendre pourquoi les banquiers et financiers trouvent cette chanson fort à propos...



ON SERA TOUS AU RMI
envoyé par chezwat

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 14:02



J'ai expliqué dans mes derniers billets comment la crise financière a désormais impacté l'économie réelle à travers principalement le canal du crédit. Mais, il y a aussi à craindre tant un ralentissement de la consommation de certains types de produits qu'un arbitrage (substitutions/abandons) dans le panier de la ménagère. Cela se comprend facilement : si vous manquez de revenus suffisants pour vous offrir un produit, vous chercherez d'abord à en trouver un à peu près équivalent. A défaut, vous abandonnerez sans doute sa consommation s'il vous semble hors de prix...

Aujourd'hui, je jette un regard sur l'industrie automobile qui subit de plein fouet le retournement économique. En effet, la presse a largement couvert les arrêts temporaires de production d'une grande partie des sites français de Renault et PSA Peugeot-Citroën. Dans les faits, citons en vrac : chez PSA Peugeot-Citroën, le site de Sochaux fermera au total dix-huit jours d'ici le 31 décembre, tandis qu'à Mulhouse, où dix jours chômés sont prévus, l'équipe de nuit a été supprimée cette semaine. A Rennes, certaines lignes de production sont arrêtées. Du côté de chez Renault, ce n'est guère plus brillant : plusieurs sites sont fermés cette semaine dont Flins, Douai, Le Mans, Maubeuge, Batilly et Dieppe. Les usines de Flins, Douai et Le Mans resteront à l'arrêt également la semaine suivante, tandis qu'à l'usine de Sandouville, c'est la ligne Espace-Vel Satis qui est fermée cette semaine.

Tout cela montre clairement un retournement des anticipations des constructeurs. Ceux-ci n'ont visiblement pas saisi l'impact qu'aurait cette crise sur l'achat de véhicules lorsqu'ils ont fait leur prévisions de croissance (ils n'avaient notamment pas anticipé une chute aussi forte du marché en Espagne ou encore en Grande-Bretagne). Ainsi, Renault ne prévoit plus qu'une marge opérationnelle comprise entre 2,5 % et 3 % alors qu'il visait en début d'année les 4,5 %. Rappelons que dans le cadre du plan Renault Contrat 2009, l'objectif assigné était de 6 % !  Il en va bien entendu de même chez PSA qui annonce une marge de 1,3 % en 2008 contre 3,5 % prévus initialement... D'ailleurs, chez PSA Peugeot Citroën on a noté au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 13,301 milliards d'euros, en baisse de 5,2 % par rapport au même trimestre de 2007 ! Tout ceci a conduit les deux constructeurs français a annoncer la semaine dernière leur décision de réduire leur production au quatrième trimestre, Renault de 20 % et PSA de 30 %, pour réduire leurs stocks face à la baisse des ventes en Europe.

Dans leur malheur, les constructeurs français peuvent se rassurer en se disant que la crise financière a touché l'ensemble du marché automobile européen. Ainsi, sur douze mois, en septembre, les immatriculations européennes de voitures neuves ont chuté de 8,2 % après 15,6 % en août. Sur l'ensemble de l'année, le marché pourrait reculer de 8 %, à tel point que Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de Volkswagen (VW) a prédit "une traversée du désert" pour l'automobile...

Comment peut-on expliquer ce net recul dans l'automobile ? C'est là encore une histoire de pouvoir d'achat puisque, confrontés à une baisse de celui-ci, les automobilistes qui voulaient changer leur voiture ont décidé de reporter leur achat. De plus, en Europe, 80 % des véhicules sont achetés à crédit. Essayez donc de venir emprunter 20 000 euros aujourd'hui à une banque et vous comprendrez combien elles sont réticentes à prêter de l'argent en ce moment...

Le problème prend alors une autre dimension lorsque l'entreprise se doit finalement d'adapter sa production à une demande en forte baisse. Cela débouche sur les arrêts de travail que nous avons évoqués ci-dessus. Mais quand la baisse de la demande est durable, on abouti alors aux licenciements : Volvo va ainsi supprimer 850 emplois, en plus des 1 400 déjà annoncés, Chrysler 1 800, General Motors envisage des licenciements, Volkswagen pourrait licencier jusqu'à 25 000 travailleurs intérimaires, Renault a annoncé récemment la suppression de 2 000 emplois dans ses filiales européennes en plus des 4 000 déjà prévus en France, etc. !

Nous sommes donc partis d'une crise bancaire localisée sur un compartiment bien précis (les subprimes) pour arriver à une crise économique grave. C'est ce cheminement que je chercherai à expliquer lors de ma conférence spécialement dédiée à la crise le 13 novembre 2008 à 20h00 au Burghof de Forbach (pour les non inscrits au cycle complet de conférences, possibilité d'assister spécifiquement à celle-ci au prix de 3 euros avec inscription prélable obligatoire).


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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 10:11


 

Conférence du 13 novembre 2008 à 20h à Forbach (changement)


L’actualité économique est depuis quelques temps dominée par la crise financière qui sévit dans le monde entier, et dont l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (FED), Alan Greenspan, a affirmé qu’elle pourrait être la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Or, même si l’ensemble des médias ne cessent d’en parler, force est de constater que le public souhaite obtenir des réponses simples, mais précises, à ses interrogations. C’est ce qui  m'a amené à substituer à la conférence initialement prévue sur le chômage et la pauvreté, cette réflexion sur la crise qui doit permettre de répondre aux questions suivantes :

 

§         Qu’est-ce qu’un prêt subprime ?

 

§         Comment la crise a-t-elle débuté et quels sont les mécanismes en jeu ?

 

§         Comment s’est effectuée la contagion à l’ensemble de la finance mondiale ?

 

§         Que risquons-nous en France ?


Fort du succès de la rencontre sur le pouvoir d’achat le 16 octobre dernier – plus de 50 auditeurs et des questions très nombreuses – l’organisation restera la même : après 1 heure de présentation,  la parole sera alors donnée au public qui pourra réagir et poser toutes ses questions. Les sujets des prochaines conférences seront ensuite à nouveau conformes au programme établi initialement.

P.S : en photo ci-dessus la magnifique salle Berlin où se déroulent mes conférences...
  

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 13:38




Hier soir, lors de la réunion du cafet'eco que j'anime, nous avons débattu de la crise. Il s'agissait d'en connaître les causes et d'en prévoir les conséquences les plus immédiates. Bien entendu, un tel débat commence forcément par une présentation des prêts hypothécaires et en particulier des subprimes. Pour compléter ce que j'ai dit, voici une vidéo qui nous rappelle comment ces prêts risqués se sont développés à la faveur de politiques axées sur le mirage de l'accession à la propriété pour tous. On y voit un candidat à l'élection présidentielle qui, de retour des Etats-Unis, vantait le développement de ces crédits... C'est d'ailleurs le même qui aujourd'hui appelle à "moraliser le capitalisme" !


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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 11:09




Depuis maintenant quelques billets, je n'ai de cesse de rappeler qu'en pareille situation de crise, il est du rôle du politique d'intervenir pour éviter (essayer au moins...) la recession. Car les conséquences de celle-ci sont connues : licenciements, pauvreté, misère,...

Jusqu'à présent j'étais surpris par le dogmatisme dont faisait preuve notre omniprésident. En effet, souvenez-vous de la déclaration du Premier ministre, François Fillon, le 18 août : "la France n'a pas besoin d'un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel". Dans la foulée, Il s'était même senti obligé de pratiquer la novlangue en préférant évoquer un "ralentissement de l'économie" plutôt qu'une récession... Ensuite, l'ensemble des ministres a repris en choeur ses paroles, jurant que ce plan de relance serait autant inutile que coûteux. Tout cela relevait évidemment d'une communication politique brouillonne au vu des évènements économiques graves du moment.

Et la surprise arriva du froid ce lundi matin : tout en se refusant à amender le projet de loi de finances pour 2009, l'Elysée et Matignon préparent une nouvelle batterie de mesures de soutien à l'activité, que François Fillon n'hésitait pas, dimanche, en marge du sommet de la francophonie à Québec, à qualifier de "plan de relance" ! Et pour bien enfoncer le clou, il rajouta aux journalistes
"qu'il fallait arrêter la crise financière. Il faut désormais relancer la machine économique".

Coup de théâtre donc ! Après un mois et demi passé à nous expliquer que la France arriverait par elle-même à se redresser de cette crise, il est question à présent d'intervenir plus ou moins directement dans l'économie. Ainsi, le président de la République doit annoncer, dans les dix jours qui viennent, un nouveau dispositif en faveur de l'emploi et de la lutte contre le chômage. De plus, il est envisagé de venir en aide à plusieurs secteurs industriels, en particulier l'automobile - il s'agirait de prendre des mesures d'aide au développement de la voiture électrique par exemple ou de soutien à la recherche sur la pile à combustible. En outre, il est question d'accélerer les projets financés par des partenariats public-privé (PPP), et on va même jusqu'à parler de croissance verte à nouveau !

On pourrait se réjouir de tant d'initiatives. Mais malheureusement, le gouvernement se refusant à amender le projet de loi de finances pour 2009, je me demande où cet argent va être pris. Pour l'instant, le gouvernement mobilise des ressources extrabudgétaires, dont chacun se doute qu'elles ne suffiront pas à financer tous ces projets. Alors à un moment où à un autre, il faudra repasser devant l'Assemblée nationale pour amender le budget. Ne serait-ce que pour les 40 milliards d'euros prévus pour prendre des participations dans les banques en difficulté... Ayons donc le courage d'appeler un chat un chat !

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 11:06




Aujourd'hui, suite à ma conférence d'hier soir sur le thème du pouvoir d'achat, je souhaiterais écrire un petit billet concernant le rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) rendu public jeudi 16 octobre. Ce rapport, intitulé "Rapport sur le travail dans le monde 2008: Les inégalités de revenu à l’épreuve de la mondialisation financière", nous donne une photographie des inégalités au niveau mondial. Rappelons que ce rapport représente l’étude la plus complète sur les inégalités de revenu réalisée par l’Institut à ce jour. Les salaires et la croissance dans 73 pays développés ainsi qu’en développement y sont examinés. Ces conclusions auront donc une portée importante au vu du contexte économique actuel. Et les résultats sont assez stupéfiants...

Ainsi, en dépit d’une forte croissance de l’économie mondiale qui a créé des millions d’emplois depuis le début des années 1990 - l’emploi global a augmenté de 30 pour cent entre le début des années 1990 et 2007 - , les inégalités de revenus ont continué de se creuser de façon significative dans la plupart des régions du monde et devraient encore s’accroître du fait de la crise financière actuelle.

Mais lorsque l'on rentre dans les détails, on découvre non seulement que les écarts de revenu entre ménages riches et ménages pauvres se sont considérablement accrus , mais surtout que les travailleurs ont obtenu une part plus faible des fruits de la croissance économique, la part des salaires dans le revenu national ayant décliné dans 53 pays sur les 73 pour lesquels des données sont disponibles ! La diminution la plus forte s'est produite en Amérique latine et dans les Caraïbes (13 points en moins), suivies de l'Asie et de la région du Pacifique (- 10 points). Je ne citerai qu'une seule phrase de ce rapport qui résume l'ensemble de mon propos : "Le ralentissement mondial actuel de l’économie affecte de façon disproportionnée les catégories à bas revenus"... Au moment même où il faudrait, en priorité, s'occuper des bas revenus, les rapports de force au sein de la société font que les salariés modestes sont en perte de vitesse. Curieuse façon d'imaginer la construction d'une citoyenneté européenne, voire mondiale, dont on nous parle tant !

L'étude, très complète, nous fournit ensuite des données chiffrées que je vais résumer succinctement :

 * Entre 1990 et 2005, l’écart de revenu entre les 10 pour cent des salariés les mieux rémunérés et les 10 pour cent les moins bien payés - appelé rapport interdécile - a augmenté dans 18 pays sur les 27 observés.

 * Au cours de la même période, le revenu total des ménages à hauts revenus s’est accru plus rapidement que celui des ménages à moyen et bas revenus dans près de 70% des pays étudiés.

 * En 2007, les dirigeants des 15 plus grandes entreprises américaines gagnaient en moyenne 520 fois le salaire moyen d’un employé, contre 360 fois en 2003 ! L'étude confirme par ailleurs que des tendances semblables ont été enregistrées en Australie, Allemagne, Hong-kong (Chine), Pays-Bas et Afrique du Sud...

 * Dans les années 1990, les crises du système bancaire ont été nettement plus fréquentes qu'auparavant, entraînant, au passage, d'importantes destructions d'emplois qui ont frappé les ménages les plus vulnérables.

 * Entre 1993 et 2007, le taux d'imposition moyen des ménages situés en haut de l'échelle des revenus a baissé de trois points, passant de 37 % à 34 %. Cela signifie que les politiques fiscales sont devenues moins redistributives. C'est d'autant plus préjudiciable que les politiques sociales n'ont pas réussi à contrebalancer ce phénomène, alors qu'au même moment, on parle un peu partout dans le monde de solidarité...

Le rapport indique que des inégalités de revenu excessives pourraient être associées à des taux de criminalité accrus, une espérance de vie réduite et, dans le cas des pays pauvres, à la malnutrition et à une plus forte probabilité de voir les enfants privés d’école pour aller travailler. Cela se comprend aisément : les inégalités sont presque partout ressenties comme une injustice. C'est ce qui a poussé les économistes a réfléchir depuis longtemps à cette question de la justice sociale et aux conséquences néfastes des inagalités.

Le risque est donc grand de voir la situation de nombreux pays devenir socialement dangereuse et économiquement inefficace. Mais cela relève en premier chef du domaine politique !

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 10:11

Un nouvel article est paru dans la presse régionale pour présenter mon cycle de conférences. La première a lieu le 16 octobre à 20h et a pour thème le pouvoir d'achat. Ceux qui me suivent et me lisent régulièrement ne seront pas étonnés que j'intitule cette rencontre "travailler plus pour gagner moins ?". En fait, mon idée est d'amener le public à s'interroger, au-delà de tout clivage politique, sur le bien-fondé de l'idée que travailler plus permet de vivre mieux. Ainsi, après avoir défini les concepts nécessaires (inflation, pouvoir d'achat, etc.), je présenterai un bref état des lieux chiffré de la situation afin de démêler le vrai du faux, la croyance de la réalité. Et pour finir, le public aura bien entendu la parole.



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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 10:41




Jours après jours, on nous explique que les banques vont mal et qu'il faut prévoir un plan global pour les aider à retrouver de la liquidité (en espérant qu'elles ne soient pas insolvables...). On a vu ainsi l'Etat américain mettre sur pied un plan monumental de 700 millions de dollars pour racheter des actifs toxiques - pourris serait plus juste ! - dans le but de venir en aide au système bancaire. En France, notre omniprésident ne cesse de prononcer des formules incantatoires qui devraient redonner confiance aux banques, afin qu'elles se prêtent à nouveau des fonds entre-elles. Pour l'instant, toute cette agitation se résume à une brise matinale sans effet notable sur la surchauffe que connaît le système bancaire et financier...

Mais à force de parler des banques, on oublie l'essentiel : les conséquences de cette crise sur l'économie réelle ! Les entreprises et les consommateurs commencent à être touchés par l'onde de choc.
J'ai déjà parlé un peu des problèmes que connaissent les entreprises pour se refinancer actuellement (non renouvellement de lignes de crédits, rigidité excessive en ce qui concerne les facilités de caisse, refus des escomptes, etc.). Ces problèmes réels et sérieux, bien que peu médiatisés pour l'instant, vont influer sur les résultats et la pérennité des entreprises. A tel point que l'Unedic en vient à jouer le rôle de banquier en accordant des facilités de paiement pour un montant maximum d'1,6 milliard d'euros. En effet, la direction de l'Unedic a autorisé les PME à reporter de un à deux mois le paiement de leurs cotisations chômage...

Et le consommateur dans tout cela ? Il se retrouve souvent démuni face à une crise dont il ne saisit pas forcément les tenants et aboutissants. C'est pourquoi il sera très intéressant de suivre les comportements des consommateurs sur quelques mois afin de cerner comment la montée des inquiétudes provoque une accélération dans la modification des habitudes de consommation. 

L'INSEE publie régulièrement une structure des dépenses selon la catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence (
voir tableau en cliquant sur le lien). Ces chiffres nous permettent d'avoir une photographie des principaux postes de consommation des personnes. Ainsi, et sans surprise, les dépenses d'alimentation, de logement et de transport, tiennent le haut du pavé.

Mais c'est une autre étude de l'INSEE qui, à mon sens, est très importante pour suivre la réaction des consommateurs à la crise : les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés.

Rappelons que, suivant la norme SEC95 de la comptabilité nationale, les dépenses de consommation en produits manufacturés
comprennent :

* les biens durables eux-mêmes constitués du matériel de transport (automobiles, cycles, motocycles, bateaux) et de l’équipement du logement (électroménager, électronique grand public et meuble)


* le textile et le cuir

* les autres produits manufacturés qui regroupent la pharmacie, les pneus et les pièces détachées d'automobiles, l’édition (presse, librairie, disques), le bricolage, l'horlogerie-bijouterie, la parfumerie, l'optique photo, et les articles divers.

Comme le montre le graphique ci-dessous (Source INSEE), aux mois de juillet et août, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés augmentent de 0,4 % puis reculent de 0,3 %, en volumes chaînés, après une baisse de 0,5 % en juin.



Cela indique déjà des arbitrages dans la consommation, arbitrages qui vont aller croissant dans les semaines à venir. Car comment acheter un véhicule, si la banque ne vous fait pas crédit ?

C'est là que l'on risque d'arriver à une spirale récessioniste comme je l'ai déjà souvent expliqué : les consommateurs achètent moins, donc les entreprises vendent moins. cela implique une baisse de rémunération des salariés dans un premier temps (par le non versement de primes,...). Puis, si la consommation ne se redresse pas, les entreprises vont adapter leur production et donc licencier des salariés qui ne pourront plus consommer comme avant. Et ainsi de suite... Il est donc impératif que le politique se soucie autant des banques que des entreprises et des ménages !

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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 11:06



Cela mérite d'être signalé, tant cette décision s'est faite attendre :  la BCE, la Banque centrale du Canada, celle de Grande-Bretagne, la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale suédoise, et la Banque nationale suisse ont abaissé, mercredi 8 octobre, leurs taux de manière conjointe. La baisse est de 0,5 point dans tous les pays concernés sauf en Suisse, où la réduction est de 0,25 point. Le taux de la BCE est donc 3,75 %, contre 4,25 % jusque-là. Aux Etats-Unis, le taux est désormais de 1,5 %, en Grande-Bretagne de 4,5 %

Précisons que la BCE avait remonté son principal taux directeur début juillet d'un quart de point et l'avait laissé inchangé depuis. Cela avait provoqué l'ire de nombreux dirigeants politiques de la zone euro, en commençant par notre omniprésident.
J'en avais parlé dans un précédent billet où j'expliquais que le rôle de la BCE, tel qu'il est fixé par le Traité de Maastricht, ne lui confère pas une mission autre que celle de maintenir l'inflation à un niveau faible. A tort ou à raison d'ailleurs...

Jusqu'à présent, les Banques centrales abreuvaient massivement en liquidités le marché monétaire pour rétablir un climat de confiance entre les établissements. Cela n'a pas eu de grands résultats, et le signal envoyé par cette baisse soudaine des taux a au moins le mérite de laisser penser qu'il existe un minimum de coordination pour répondre à cette crise mondiale - contrairement aux atermoiements de l'Union européenne.

Mais cette coordination apparente n'empêche pas de voir fleurir ces derniers jours des intiatives surprenantes, notamment aux Etats-Unis. Ainsi, face aux incertitudes sur l'efficacité à court terme du plan de reprise des actifs « toxiques » voté la semaine dernière par le Congrès, la FED a annoncé hier la création d'un fonds spécial destiné à acheter les billets de trésorerie des entreprises. En vue d'éviter un effondrement du marché du crédit aux entreprises, la Banque centrale américaine a ainsi annoncé hier la création immédiate d'un fonds spécialisé dans le rachat des billets de trésorerie à trois mois ( que l'on appelle aussi commercial paper), qu'ils soient ou non garantis par des actifs, et ce, jusqu'au 30 avril 2009 minimum ! Le nirvana a été atteint, puisque le montant de la dotation affectée à ce fonds n'est pas connu (ou peut-être même pas fixé...).

Il faut cependant rappeler que depuis la faillite de Lehman Brother, le marché des TCN (qui est un compartiment du marché monétaire) est abandonné par les investisseurs. Les rares qui s'y tentent encore demandent des rémunérations en nette hausse : le taux moyen d'emprunt à 30 jours est passé de 2,4 % à 3,6 % en deux semaines. Selon les dernières données disponibles de la Fed, le marché des billets de trésorerie, qui représente 1.600 milliards de dollars aux Etats-Unis, a reculé de 185 milliards en septembre. Une baisse d'autant plus inquiétante que nombre de grandes entreprises (Dow Chemical, Home Depot, Kraft Foods...) figurent parmi les grands émetteurs.

Comme je le répète à l'envi, cette crise n'est pas finie, loin s'en faut ! Mais lorsque l'économie réelle commence à être contaminée par les conséquences néfastes de la crise financière - par le canal du crédit essentiellement - il est capital d'intervenir au plus vite pour éviter de laisser s'installer la récession et son lot de misères : chômage, pauvreté,...

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