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Publié par Raphaël DIDIER

 

 

Après quelques billets consacrés spécifiquement aux économies turque, américaine et italienne, nous allons aujourd'hui nous intéresser à un problème d’ampleur mondiale : l'évolution des prix du pétrole. J'utilise un pluriel, car différentes références existent comme le WTI pour les Américains, le Brent pour les Européens et l'Arabian light. Voyons plus en détail ce qu'il est possible d'en dire...

 

L'évolution du baril depuis un an

 

Depuis un an, le baril de Brent a augmenté de 50 % :

 

 

[ Source : Boursorama ]

 

Même son de cloche du côté du WTI :

 

 

[ Source : Boursorama ]

 

Pourquoi les prix du pétrole ont-il tant augmenté ?

 

On assiste à une croissance rapide de la demande mondiale de pétrole, qui dépasse la production, alors que la découverte de nouveaux gisements est très mal orientée comme, mais dans une moindre mesure, l’investissement en exploration-production :

 

 

[ Source : Natixis ]

 

Les prix du baril vont-ils poursuivre leur hausse ?

 

Dans ces conditions, sauf si les mesures protectionnistes prises par Donald Trump débouchaient sur un recul de la croissance mondiale, les prix du pétrole n'ont aucune raison de reculer, d'autant que les sanctions prises par les États-Unis unilatéralement contre l'Iran pèseront sur la production de ce pays exportateur de pétrole.

 

Quant aux autres pays de l'OPEP et affiliés exportateurs (Russie notamment), ils ont tout intérêt à voir le baril repartir à la hausse sauf à laisser perdurer la crise économique chez eux :

 

 

[ Source : La Tribune ]

 

Quelles conséquences si le prix du pétrole augmente encore ?

 

En première approche, de manière assez simple, le pouvoir d'achat des ménages sous nos latitudes (=hors OPEP) va être amputé par la hausse des prix du pétrole, que ce soit :

 

 * directement lorsqu'ils font le plein pour leur voiture

 

 

[ Source : DGEC ]

 

* directement lorsqu'ils font le plein de la cuve à fioul

 

 

[ Source : DGEC ]

 

* indirectement lorsqu'ils consomment des produits faisant appel à l’industrie pétrolière.

 

On peut alors toujours espérer un euro très fort pour tenter de compenser cette hausse du baril en dollars, mais cela reste un maigre espoir dans le monde d'incertitudes dans lequel nous vivons...

 

 

[ Source : Boursorama ]

 

Et il n'y a rien à attendre du côté des salaires, que les entreprises gardent volontairement bas au nom de la sacro-sainte compétitivité et du dieu profit, ce qui n'est pas sans compliquer l'équation de la Banque centrale européenne (BCE) pour atteindre le taux d'inflation souhaité. Cette dernière devra en effet faire face à une hausse de l’inflation anticipée et par conséquent des taux d’intérêt à long terme principalement due aux prix du pétrole, ce qui est défavorable à la consommation, l'investissement et subséquemment la croissance.

 

Quant aux pays émergents comme la Turquie, l'Inde ou la Chine, généralement gros consommateurs de pétrole, un pétrole cher pèsera sur leur croissance et bien sûr leur balance commerciale :

 

 

[ Source : Natixis ]

 

En définitive, en caricaturant un peu, l'on pourrait dire que l'évolution des prix du pétrole dépendra autant des décisions politiques de Trump que de celles de l'Arabie Saoudite au sein de l'OPEP. Réjouissant comme perspectives, n'est-ce pas ?

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S
Bonjour,<br /> En résumé simplificateur, la hausse du prix du pétrole aura-t-elle pour effet de faire monter les taux d'intérêt des emprunts, ainsi que les indice (pour les taux variables) ?<br /> Merci
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R
En général, l'inflation - quelle que soit sa nature - finit par se répercuter sur les taux d'intérêt...
R
Quelles sont les conséquences aujourd'hui sur cette équation pétrolière des changements dans les modes de productions industrielles et des économies d'énergie dans leur globalité. Des chiffres existent-ils sur le sujet ?
Répondre
R
Je te remercie pour ces précisions et remarques, qui m'ont fait prendre conscience que je n'avais pas publié la bonne version de mon billet en raison de difficultés sur le site il y a quelques jours... La version qui aurait dû être publiée, et qui l'est à présent, contient quelques graphiques et développements supplémentaires ! Pour répondre à ta question, pour connaître les conséquences des changements de modes de production sur les prix des pétroles, il devient nécessaire de disposer de modèles, ce d'autant plus que les modes de consommation et de production ne varient pas tant à court terme. C'est ce que l'ADEME cherche en partie à comprendre, mais je ne me souviens pas avoir vu passer de chiffres précis sur le point que tu soulèves, du moins au niveau mondial.