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Publié par Raphaël DIDIER

 

 

Retour en France sur le prochain psychodrame politique : le vote du budget 2023, présenté en conférence de presse sous le titre aguicheur : "Protéger les Français et aller vers le plein emploi". Le gouvernement est, en effet, à la recherche d'une majorité de circonstance pour faire passer son projet de loi de finances (PLF) 2023, nom donné légalement au budget de l'État. À défaut d'y parvenir, l'on s'achemine vers un passage en force à l'aide de l'article 49-3...

 

Des hypothèses optimistes

 

Comme tous les budgets, celui de 2023 est construit sur des hypothèses très optimistes (croissance de 2,7 % en 2022 et de 1 % en 2023, inflation à 5,3 % en 2022 et de 4,2 % en 2023...). Qu'on en juge dans le détail :

 

 

[ Source : PLF 2023 ]

 

Dépenses et recettes du budget de l'État 2023

 

En 2023, les dépenses budgétaires seraient tirées à la hausse entre autres par la poursuite du bouclier tarifaire pour les ménages et les entreprises, et d'autres mesures de pouvoir d'achat dont les chèques énergie. En parallèle, certaines recettes seront volontairement en baisse (sic), en raison notamment de l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation, de la suppression définitive de la taxe d'habitation sur les résidences principales et de la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur deux ans (vive les collectivités territoriales !).

 

L'on notera, avec une pointe d'ironie glaçante, que si la défense, l’enseignement, l’emploi et l’écologie obtiennent des crédits supplémentaires, le gouvernement reste empêtré dans ses contradictions, puisque les crédits alloués à l’usage des énergies fossiles augmentent aussi. Il est vrai qu'avec la crise énergétique qui se profile, dont l'hystérie collective sur la pénurie de carburants automobiles est un triste aperçu, le gouvernement ne sait plus à quel saint se vouer. Les transitions écologique et énergique sont dès lors (trop) vite reléguées au second plan.

 

 

[ Source : PLF 2023 ]

 

158,5 milliards d'euros de déficit budgétaire

 

En tout état de cause, comme le montre le tableau ci-dessous, les dépenses nettes de l’État se monteraient à 500 milliards d’euros en 2023 pour 345 milliards d’euros de recettes nettes, soit un  déficit budgétaire de 158,5 milliards d’euros :

 

 

[ Source : PLF 2023 ]

 

Le déficit public

 

Trop souvent, les commentateurs confondent le déficit budgétaire (= de l'État) avec le déficit public, qui lui résulte de la somme des soldes de toutes les administrations publiques (État, collectivités, Sécurité sociale et administrations publiques diverses).

 

 

[ Source : PLF 2023 ]

 

Pour rassurer la Commission européenne, le gouvernement publie également un Projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques pour la période 2023-2027, censé expliquer comment la France rentrera dans les clous financiers d'ici à 2027.

 

 

[ Source : HCFP ]

 

 

[ Source : HCFP ]

 

Mais à ce stade, faut-il rappeler que le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) juge sévèrement cette trajectoire du quinquennat, la jugeant peu ambitieuse et fondée sur des hypothèses socioéconomiques trop optimistes ?

 

Une chose est certaine : le "quoi qu'il en coûte" est loin d'être terminé ! Mais suffira-t-il à éviter le naufrage d'un système socioéconomique visiblement à bout de souffle ?

 

P.S. L'image de ce billet provient du site https://62.snuipp.fr

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J
Le quoi qu'il en coûte a maintenu la tête hors de l'eau à nombre de canards boiteux qui auraient disparu en "temps normal".<br /> <br /> Aujourd'hui, d'autres problèmes surgissent: inflation, crise de l'énergie, explosion des coûts de transports notamment maritimes et voilà, non seulement les canards boiteux coulent mais même les autres boivent la tasse et il n'y a plus vraiment de bouées financières en réserve étant donné que le pays s'est endetté à outrance.<br /> <br /> Ajoutons que le FMI annonce ce matin que 2023 sera l'année de la récession mondiale, autant subie que voulue et assumée pour faire retomber l'inflation et on comprend alors que la France va être au 1er rang des pays occidentaux qui vont souffrir particulièrement du fait de l'incompétence et du manque de clairvoyance de son pouvoir politique en place....
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R
Tout est dit...