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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 12:28

 

 

Je venais à peine de quitter les États-Unis dans mon avant-dernier billet sur la politique économique de Trump, pour me concentrer sur quelques éléments d'économie internationale expliqués au travers du maillot de l'équipe de France de football, que voici un nouveau tweet de Donald Trump qui descend en flamme la livre turque. J'ai donc décidé de consacrer ce billet à une petite analyse de la situation économique en Turquie.

 

La chute de la livre turque

 

L'évolution du dollar américain (USD) contre la livre turque (TRY) montre que cette dernière s'est dépréciée de 45 % de janvier 2018 jusqu'au 15 août :

 

 

[ Source : Boursorama ]


Mais si l'on se concentre sur la période du 10 au 15 août 2018, l'on constate que la livre turque a perdu 16 % face au dollar :

 

 

[ Source : Boursorama ]

 

L'explication est une nouvelle fois à chercher du côté des tweets de Donald Trump :

 

 

Le 10 août, le président américain venait en effet d'annoncer par son réseau social favori un doublement des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium exportés par la Turquie aux États-Unis !

 

Trump contre Erdogan

 

À l'origine de cette escalade politique entre Trump et Erdogan se trouve une question diplomatique concernant le sort d'un pasteur américain, Andrew Brunson, accusé d'avoir participé au coup d'État manqué contre le président turc en 2016. Les États-Unis demandaient sa libération, mais n'ont obtenu qu'un placement en résidence surveillée le temps d'un procès. N'ayant pas obtenu satisfaction sur le plan politique, Donald Trump a décidé comme à son habitude de déplacer le conflit sur le terrain économique, ce qui démontre au passage que l'économie est toujours politique...

 

Une économie en crise

 

Il y a évidemment ceux qui se réjouissent de la chute de la livre turque, puisqu'elle devrait leur permettre de passer des vacances en Turquie à bon prix :

Il y a aussi ceux qui ont suivi un jour dans leur vie un cours d'économie et se persuadent qu'une telle dépréciation débouchera sur une relance des exportations turques. Hélas, tant la vision bassement égoïste que celle très optimiste sur les exportations négligent l'essentiel : l'économie turque fait face à des problèmes structurels d'inflation galopante et de balance courante déficitaire !

 

Tout d'abord, la Turquie subit une inflation galopante, résultat d'une hausse des prix du pétrole importé mais surtout des prix alimentaires :

 

 

[ Source : https://tradingeconomics.com ]

 

Mais jusqu'à il y a peu, le président turc refusait que la Banque centrale de son pays resserre sa politique monétaire pour tenter de juguler cette inflation, témoignant au passage que l’indépendance de l’institution monétaire est toute relative en Turquie... Le 12 août, face à l'hémorragie que connaissait la livre turque, c'est curieusement le ministre des finances - gendre du président turc - qui a annoncé des mesures pour faire remonter la livre turque face au dollar. 

Venons-en à la balance courante de la Turquie, qui est comme on le voit sur le graphique ci-dessous, structurellement déficitaire :

 

 

[ Source : http://perspective.usherbrooke.ca ]

 

Cela signifie que la Turquie doit continuellement s'endetter à l'étranger pour financer son déficit extérieur, situation encore plus difficile lorsqu'on est en bisbille avec ses partenaires commerciaux... De plus, la politique budgétaire expansionniste d'Erdogan a creusé le déficit public, de sorte que la Turquie se retrouve à présent avec ce que les économistes appellent des déficits jumeaux (déficit extérieur et déficit public). Alors, certes, la croissance était élevée ces dernières années, mais au fond c'était un peu l'arbre qui cachait la forêt :

 

 

[ Source : OCDE ]

 

Nombreux étaient alors les observateurs aguerris à annoncer un risque d’atterrissage brutal de l'économie turque après l'épisode de très forte croissance en 2017, ne serait-ce qu'en raison de la dépréciation de la monnaie et de l'inflation galopante, qui pèsent sur le pouvoir d'achat des ménages. Désormais, les places boursières retiennent leur souffle et le commerce mondial se demande quelle sera la prochaine cible de Donald Trump !

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