Au moment où commence le grand débat voulu par Emmanuel Macron - entendez le grand défouloir qui ne peut que mal se terminer puisque le cap gouvernemental semble maintenu -, force est de constater que le pays est plus divisé que jamais. J'ai écrit beaucoup d'articles de fond ces dernières semaines, souvent très longs, pour apporter des éléments de compréhension sur cette crise sociale qui a muté en grave crise politique :
* un billet sur le mouvement des gilets jaunes, dans lequel j'ai expliqué les causes de ce mouvement social ;
* un autre sur les impôts (IR, ISF, CSG...), dans lequel j'ai montré les inégalités criantes liées au système fiscal français ;
* un troisième sur les mesurettes annoncées par le président de la République le 10 décembre ;
* enfin un article la semaine dernière sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC), dans lequel j'ai donné de nombreux éléments de réflexion sur le sujet en m'appuyant sur les grands auteurs de la pensée politique (Rousseau, Montesquieu, Carré de Malberg...).
Par ailleurs, une journaliste du Républicain Lorrain m'a proposé de décrypter cette crise lors d'une entrevue dont vous trouverez le résultat ci-dessous :
[ Cliquer sur l'article pour l'agrandir ]
Pour finir, il est bon de remarquer qu'un grand débat démocratique n'a de sens que sous certaines conditions :
* un minimum de confiance doit exister entre les élus et les citoyens ;
* aucune passion collective ne doit s'emparer du peuple au moment où il doit s'exprimer, comme le rappelle Simone Weil ;
* le peuple doit pouvoir s'exprimer sur des problèmes concrets et précis de la vie publique, en évitant d'un côté l'écueil du défouloir sur des milliers de questions au point de noyer le débat et de l'autre en évitant de laisser les élus choisir des questions biaisées tout en éliminant celles qui ne leur conviennent pas ;
* les citoyens doivent connaître à l'avance la manière dont les élus se saisiront du résultat de la consultation.
Or, actuellement aucune de ces conditions n'est réunie et le récent sondage de confiance du Cevipof en dit long sur la défiance envers le pouvoir politique :
[ Source : Opinion Way pour le Cevipof ]
Et si l'on demandait pour commencer à tous les parlementaires - 577 députés et 348 sénateurs - d'exprimer clairement et publiquement leur avis sur les principales revendications des gilets jaunes (RIC, hausse du pouvoir d'achat, retour de l'ISF, justice fiscale, baisse du nombre et de l'indemnité des parlementaires...), afin de savoir si eux ont compris les enjeux de cette crise ?