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4 février 2020 2 04 /02 /février /2020 14:01

 

 

Récemment, dans un long billet consacré à la zone euro, j'avais présenté les principaux problèmes structurels auxquels elle fait face et insisté tout particulièrement sur l’hétérogénéité croissante. Aujourd'hui, nous nous intéresserons à l'épargne qui, contrairement à une idée reçue, est très abondante au sein de la zone euro, mais ne finance hélas plus des projets européens...

 

L'excès de l'épargne sur l'investissement

 

Le graphique ci-dessous montre que depuis 2012, le taux d'épargne de la zone euro est largement supérieur au taux d'investissement :

 

 

[ Source : Natixis ]

 

Cela se retrouve dans l'évolution de la balance courante (différence entre exportations et importations de biens et de services, de revenus des facteurs et des transferts), qui devient très largement excédentaire à partir de 2012 :

 

 

[ Source : Alternatives Économiques ]

 

Cette situation est bien entendu défavorable à la zone euro, dans la mesure où une partie de l’épargne de la zone euro est prêtée au reste du monde au lieu de financer des investissements internes. Le pire est qu'une bonne partie de ces fonds sert désormais à acheter des bons du Trésor américain, c'est-à-dire que l'épargne des Européens finance l'endettement des États-Unis ! En y regardant de plus près, on voit également que l’excès d’épargne de la zone euro vient aujourd’hui surtout de la hausse du taux d’épargne privée et d'une stagnation/baisse de l’investissement public.

 

Comment remédier à cette situation ?

 

La situation économique de la zone euro est suffisamment dégradée pour que l'on s'intéresse au moyen de résorber cet excès d'épargne, d'autant qu'il s’évanouit dans le reste du monde.

 

Il n'y a cependant rien à attendre du côté de la politique monétaire, car son biais ultra-expansionniste permanent semble incapable de relancer l'investissement, comme je l'avais montré dans ce billet. Pire, en dehors de solvabiliser des États en grande difficulté financière, la politique de la BCE aura fait chou blanc sur tous ses objectifs : la cible du taux d'inflation (suffisamment proche de, mais inférieur à 2 % sur le moyen terme) est loin d'être atteinte ; l'investissement productif n'a pas été soutenu par les taux d'intérêt faibles, car l'économie est tombée dans une trappe à liquidité fermée à double tour par un contexte morose et une exigence de rentabilité des actionnaires toujours trop élevée ; quant à la croissance de la zone euro, cela se passe de commentaires...

 

L'accroissement du déficit public en vu de financer des investissements porteurs de croissance serait une bonne idée, mais le taux déjà très élevé de l'endettement public et les contraintes d'équilibre des traités européens limitent fortement cette solution. Le seul espoir serait donc de financer ces investissements d'avenir (énergies renouvelables, technologies du futur...) par un panachage de financements publics et privés, mais je crains fort que dans ce cas l'intérêt général soit sacrifié sur l'autel du profit à court terme...

 

L'un dans l'autre, le carcan européen empêche donc toute initiative intelligente, dans un contexte nécessitant pourtant des mesures d'urgence pour éviter l'effondrement économique (et social !). Dès lors, j'accorde peu de crédit à la thèse de l'atterrissage en douceur de la croissance européenne. Au contraire, eu égard à la conjonction de facteurs structurels très défavorables, je crains fort que l'on se dirige vers une crise économique profonde, qui sera doublée d'une crise sociale et politique...

 

P.S. : l'image de ce billet provient de cet article de Boursorama.com

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