Après vous avoir présenté les très sombres prévisions de la Commission européenne, qui rappellent que la crise économique et sociale est devant nous, il m'a semblé utile d'évoquer l'impact de la covid-19 sur les conditions de vie des ménages. Bref, il sera question d'inégalités dans ce billet sur la base d'une étude menée par l'INSEE publiée juste avant le deuxième confinement...
Télétravail
Présenté comme la panacée alors même qu'il charrie avec lui des problèmes graves, le télétravail a pris une ampleur inconnue jusque là. Mais rappelons que tous les travailleurs n'ont pas été en mesure de faire du télétravail. Selon l'INSEE, 35 % des personnes en emploi ont continué à se rendre sur leur lieu de travail contre 34 % qui ont télétravaillé. Dans le détail, 58 % des cadres et professions intermédiaires ont télétravaillé, contre 20 % des employés et seulement 2 % des ouvriers. D'où des inégalités selon le niveau de vie :
[ Source : INSEE ]
Restrictions d'activité
Selon l'étude de l'INSEE, lors du premier confinement, parmi les personnes en emploi, 27 % déclarent avoir subi une période de chômage technique ou partiel, 20 % ont dû poser des congés obligatoires, 8 % ont déclaré un arrêt de travail ou une autorisation spéciale d’absence pour garde d’enfant et 1 % ont vu leur contrat de travail non renouvelé. Les ouvriers ont été bien plus concernés par ces restrictions que les cadres et professions intermédiaires. D'où à nouveau des inégalités selon le niveau de vie :
[ Source : INSEE ]
Dégradation de la situation financière
Selon l'INSEE, globalement, 20 % des personnes interrogées estiment que la situation financière de leur foyer s’est dégradée durant le premier confinement, 72 % qu’elle n’a pas changé et 7 % qu’elle s’est améliorée (sic). D'où à nouveau des inégalités selon le niveau de vie :
[ Source : INSEE ]
En définitive, "les personnes en emploi aux revenus modestes" selon les mots de l'INSEE ont été les plus touchées tant par les restrictions d'activité que par l'impact financier de celles-ci. Une étude du Conseil d’analyse économique (CAE), instance placée auprès du Premier ministre, montre par ailleurs la grande divergence dans les comportements d’épargne et de consommation des ménages depuis ce premier confinement : 20 % des ménages sont à l’origine de près de 70 % du surcroît d'épargne. Quant aux deux premiers déciles, les 20 % les plus modestes, leur épargne a fondu…
P.S. L'image de ce billet provient de cet article du site Actu.fr