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8 novembre 2022 2 08 /11 /novembre /2022 11:19

 

 

Dans mon précédent billet, j'ai montré que la récession tant redoutée dans la zone euro est en fait déjà là. Pis, elle est même souhaitée (et provoquée) par les Banques centrales, qui en font un prérequis pour réduire le taux d'inflation ! En France, l'on assiste dès lors à un mix de politique économique extrêmement curieux. D'un côté, l'État cherche à réduire les dépenses publiques (d'où la réforme des retraites...) et de l'autre il dépense plus pour éviter la grogne sociale, le tout sur fond de resserrement de la politique monétaire qui conduira inévitablement à la récession voir à la stagflation. Mais qu'en est-il chez notre grand voisin allemand, longtemps présenté comme un modèle économique ?

 

Une forte dépendance au gaz (russe)

 

Tout d'abord, il ne fait aucun doute que malgré les paroles rassurantes du chancelier Olaf Scholz, la dépendance de l'économie allemande au gaz - en particulier russe - demeure une source d'inquiétude majeure. 

Infographie: Quels pays européens dépendent le plus du gaz russe ? | Statista Vous trouverez plus d'infographie sur Statista

Ce d'autant plus que le Kremlin a usé du gaz comme d'une arme de guerre, réduisant petit à petit les approvisionnements de l'Allemagne, jusqu'au point où la France, par "solidarité européenne sur la sécurité énergétique" (dixit Emmanuel Macron), a décidé de livrer du gaz à l'Allemagne avec l'espoir de recevoir en retour de l'électricité si l'hiver devait être rude. L'on notera au passage que la France, pourtant pays du nucléaire, en est arrivé à devoir compter sur l'électricité de ses voisins pour faire face à la maintenance d'une grande part de son parc nucléaire...

 

La production industrielle allemande va donc subir une hausse de ses coûts de production, qu'il lui sera difficile de faire passer en totalité dans ses prix de vente, dans la mesure où elle devra faire face à la concurrence sur les marchés internationaux (chimie, biens industriels...). L'on assiste déjà à des réductions de production dans certaines industries très consommatrices d'énergie et il y a fort à parier que des délocalisations seront envisagées à terme.

 

Demeure également l'épineuse question de la transition écologique/énergétique, l'Allemagne continuant à consommer beaucoup de charbon et de pétrole, malgré le développement des énergies renouvelables. Et, quels que soient les discours plus ou moins rassurants, une telle transition aura un coût et nécessitera des changements structurels dans la production et la consommation (d'énergie), qui seront dans un premier temps défavorables à la vieille industrie lourde allemande. 

 

Mercantilisme

 

Sous l’impulsion de l’ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, l’Allemagne avait fait le choix d’adosser sa croissance à son commerce extérieur au début des années 2000, en délocalisant de nombreuses activités de production et de sous-traitance vers les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) pour en faire baisser les coûts. C’est le fameux "bazar industriel du monde" décrit par l'économiste Hans-Werner Sinn.

 

Pour ce faire, l'Allemagne a pratiqué un panachage de politiques économiques non coopératives au sein de l'UE : baisses d’impôts pour les entreprises, flexibilisation du marché du travail avec les lois Harz (et de précarisation de certains emplois dans les services, appelés mini-jobs) et freinage des salaires. Hélas, cela a inévitablement conduit à une dépendance forte à la demande mondiale, et en particulier à celle de la Chine. Et quand la demande mondiale s’affaisse et que celle de la Chine est en berne, l'économie allemande en ressent très vite le coup !

 

Dans le cas de l’Allemagne, certes l’excédent de la balance courante peut partiellement s’expliquer par le vieillissement démographique et le recul de la population active, qui pousse la population a préféré épargner afin d’obtenir des revenus futurs importants. Ce d'autant plus qu'il devient politiquement très compliqué de compenser le vieillissement démographique par l’immigration, comme ce fut le cas dans le passé récent du pays. Cependant, à bien y regarder, l'excédent allemand démontre surtout que le pays fait face à un excès d’épargne mal utilisé, puisqu’il ne sert principalement à investir ni sur le territoire national ni dans la zone euro du reste.

 

En définitive, les forces du modèle économique allemand se sont retournées en faiblesses durant les deux dernières décennies. Et dans un contexte d'inflation élevée, le climat social tend aussi à se dégrader depuis quelques mois, ce qui laisse présager une décennie très difficile pour les Allemands, qui devront réinventer leur modèle socioéconomique...

 

P.S. L'image de ce billet provient du site https://www.strasbourg-europe.eu

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