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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 13:06

 

 

Il ne fait désormais plus aucun doute que l'économie réelle va mal, même si les dirigeants politiques et économiques répètent en cœur le contraire. Les marchés financiers, qui ne croyaient pas non plus à des problèmes économiques durables, semblent avoir révisé leur jugement ces dernières semaines. Entre vie chère, salaires à la traîne et marchés financiers en repli, l’atterrissage économique peut-il dès lors encore se faire en douceur ?

 

Inflation durablement installée

 

Lorsque l'on regardait, il y a encore quelques mois, les swaps d'inflations sur les marchés financiers, il apparaissait que les investisseurs croyaient que l'inflation refluerait rapidement. Or, depuis, la situation sur ce front ne cesse d'empirer au sein de la zone euro :

 

 

[ Source : Eurostat ]

 

Et quand bien même l'énergie arrive très largement en tête des composantes de l'inflation dans la zone euro, la hausse des prix se diffuse rapidement aux autres biens et services :

 

 

[ Source : Eurostat ]

 

La récente hystérie collective sur les carburants démontre par l'absurde le risque social majeur que constitue l'inflation. D'où la multiplication des gestes des gouvernements vers les ménages et les entreprises, notamment dans le budget 2023, même si leur coût total est impressionnant par rapport au résultat obtenu. Surtout, il faudra bien à un moment sortir de ce que le gouvernement français appelle "bouclier tarifaire" et alors viendra la douloureuse pour les ménages... Ce d'autant plus que la récession est déjà là !

 

Croissance en berne

 

Le pouvoir d'achat dépend bien entendu du niveau des revenus et des prix. Si la hausse des revenus est inférieure à celle des prix, alors le pouvoir d’achat diminue. Et c'est précisément ce que sont en train de vivre les salariés, qui obtiennent des hausses salariales bien moindres que le taux d'inflation. Bref, les ménages sont en train d'y laisser des plumes ! Or, comme la consommation demeure l'un des piliers de la croissance de l'économie française, rien d'étonnant à ce que les prévisions de croissance soient en berne (ici celles du FMI en octobre 2022) :

 

 

[ Source : FMI ]

 

Même la Banque de France, plutôt optimiste en général, a été obligée de se rendre à l'évidence dans ses prévisions de septembre 2022 :

 

 

[ Source : Banque de France ]

 

Notons au passage, que c'est le moment choisi par le gouvernement français pour lancer la (énième) réforme des retraites et de l'assurance chômage, au nom de sa quête pour le plein-emploi qui néglige totalement les questions fondamentales liées à l'emploi (qualité, durée, sens...).

 

Stagflation

 

Ainsi, c'est toute l'économie mondiale qui pourrait plonger en récession cependant que l'inflation resterait forte. D'un mot, nous allons vers la stagflation, caractérisée par la stagnation de l’activité économique (donc faible croissance et chômage élevé) et une hausse généralisée des prix ! Paniquées par cette perspective, les Banques centrales ont visiblement fait le choix de privilégier la lutte contre l'inflation au détriment de l'emploi et des salaires. Aux États-Unis, la Fed n'hésite plus à l'affirmer ouvertement, comme si la vie des gens valait au fond peu de chose dans le monde actuel... Le risque est évidemment d'étouffer la croissance et de précipiter l'économie en récession des deux côtés de l'Atlantique, alors même que l'économie mondiale se remet à peine de la crise liée à la covid-19 (est-elle finie du reste ?).

 

Que va-t-il alors se passer pour la dette des agents privés (ménages et entreprises), qui n'a cessé de croître dans certains pays dont la France ? Et quid de la dette publique au vu des taux souverains ?

 

 

[ Source : Reuters ]

 

En définitive, l'atterrissage risque fort d'être mouvementé, surtout sur le plan social. Mais, bien entendu, aucun politique n'assumera la casse, qui sera justifiée au nom du progrès et des lois de l'économie, entendez au nom d'une idéologie mortifère servant les intérêts d'une minorité...

 

P.S. L'image de ce billet provient de cet article de L'Union.

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commentaires

J
Ce très intéressant article se complète d'une question simple à laquelle personne (surtout politique) ne souhaite apporter de réponse.<br /> Comment sort-on du principe des aides et des boucliers tarifaires ?<br /> <br /> Tout se passe dans le cerveau de nos gouvernants avec une sorte de raisonnement à court terme: inflation, coût de la vie insupportable donc aides et quand l'inflation (supposée très temporaire) se calmera, tout rentrera dans l'ordre !<br /> Evidemment c'est faux, car pour rétablir la situation:<br /> * soit on a une déflation et les prix reviennent au niveau d'avant (mais ce n'est pas parce-que c'est bientôt Noël qu'il faut croire aux miracles... :-) ...)<br /> * soit les salaires, pensions et autres revenus sont réévalués à due proportion sans entraîner un accroissement de l'inflation (et même remarque quant aux miracles !)<br /> <br /> Et dans tous les autres cas de figures, soit on ruine le pays en maintenant des aides ad vitam aeternam, soit on laisse la population se débrouiller seule face à sa perte nette de pouvoir d'achat, ses dettes et ses rêves d'avenir radieux foulés aux pieds.....<br /> <br /> Allo l'Elysée, allo Matignon, y a quelqu'un ?......
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R
Votre commentaire analyse avec pertinence les enjeux de la question inflationniste dans son traitement court-termiste par le gouvernement. Certes, le taux d'inflation en France est plus faible qu'ailleurs, mais au prix d'une forte hausse des dépenses publiques avec l’indicible espoir que le phénomène ne sera que temporaire. Au vu des dernières annonces, il semble que le gouvernement souhaitait réviser sa copie pour 2023, avant de se raviser par crainte d'une explosion sociale. Donc retour à l’illusion d’une inflation maîtrisée en France.<br /> <br /> Derrière ces atermoiements se cache, à mon sens, le conflit entre idéologie et recherche désespérée d’un pragmatisme. Le gouvernement est ouvertement acquis au néolibéralisme et souhaite un retour rapide à des marchés libres autorégulateurs. Mais, le retour à un taux d'inflation faible est désormais peu probable, sauf crise majeure qui détruirait par là même tout le reste de potentiel productif du pays.<br /> <br /> Le bouclier tarifaire serait alors un voile jeté sur une réalité crue : le gouvernement ne sait plus quoi faire face à ce mauvais génie sorti d’une bouteille que l’on imaginait bien enfouie… « Allo l'Elysée, allo Matignon, y a quelqu'un ? » : votre conclusion rappelle avec force le rôle que devrait tenir le politique !

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