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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 15:47

 

 

Depuis le début de la pandémie et de la crise qui en a résulté, il est presque tout le temps question de l'économie, comme si l'espace social français se réduisait à sa seule dimension économique. J'ai récemment rappelé que le corps social français était malade depuis bien avant la covid-19 : la dégradation des conditions de travail, la perte de sens et la perte de liens étaient déjà des réalités, que la crise actuelle n'aura qu'amplifiées ! Hélas, ces phénomènes s'apprécient difficilement par un chiffre unique, d'où la tendance à les négliger du débat comme si ces problèmes pouvaient se résoudre uniquement avec l'amélioration des conditions économiques.

 

Après un billet sur les inégalités, dans lequel je montrais que la crise liée à la covid-19 est en train d'aggraver toutes les formes d'inégalités - pas que monétaires ! - , je vous propose dans ce billet une petite analyse de la pauvreté, trop souvent appréciée sous le seul angle monétaire.

 

L'éradication de la pauvreté, objectif du développement durable de l'ONU

 

Pour commencer, il est bon de rappeler que l'éradication de la pauvreté fait partie des 17 objectifs du développement durable de l'ONU :

 

 

[ Source : https://www.cnis.fr ]

 

En France, peu de personnes savent que nous disposons d'un Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), créé par la loi d’orientation n°98-657 du 29 juillet 1998, et dont les missions sont les suivantes :

 

 * rassembler les données relatives aux situations de pauvreté, de précarité et d’exclusion jusqu’alors dispersées, sous-exploitées et difficilement accessibles au public.

 

 * contribuer au développement de la connaissance de ces phénomènes, notamment dans des domaines mal couverts par les études et les statistiques existantes.

 

 * faire réaliser des travaux d’études, de recherche et d’évaluation en lien étroit avec le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE).

 

 *diffuser l’ensemble des informations recueillies sous la forme d’un rapport annuel sur la pauvreté et ses évolutions à destination du Premier ministre, du Parlement et de l’ensemble du public.

 

Bref, en France on ne sait pas résoudre le problème de la pauvreté, mais on cherche à mesurer l'étendue du problème ! Et dire que jadis face au manque de pétrole on semblait bien moins désarmés, au point d'avoir un trop-plein d'idées...

La pauvreté monétaire

 

C'est certainement l'indicateur le plus connu, mais qui présente le défaut majeur de ramener la pauvreté à un simple seuil chiffré. Un individu est en effet considéré comme pauvre, au sens monétaire, lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, généralement fixé à 60 % de la médiane des niveaux de vie, ce qui en 2017 correspond à 1 041 euros par mois pour une personne seule. En 2017, en France métropolitaine, 8,9 millions de personnes vivent ainsi en dessous du seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60 % du niveau de vie médian :

 

 

[ Source : INSEE ]

 

La petite vidéo ci-dessous vous donnera un aperçu très pédagogique de la pauvreté monétaire :

La pauvreté : un phénomène multidimensionnel

 

Cette infographie du Monde, issue des travaux de Nicolas Duvoux, nous donne les principaux indicateurs de pauvreté, qui n'ont aucune raison de se recouper, ce qui revient à dire qu'une personne pauvre selon l'un de ces critères ne l'est pas forcément selon un autre :

 

 

[ Source : Le Monde ]

 

En tout état de cause, ce serait une erreur de croire que pauvreté rime avec chômage, en ce qu'il existe des travailleurs dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté ou dont les conditions de vie sont très dégradées. Autrement dit, les politiques de l'emploi qui consistent à mettre tout le monde au travail, sans réfléchir aux conditions d'exercice, butent à l'évidence sur cet écueil de la pauvreté laborieuse.

La pauvreté en France en 2021

 

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, présente dans la courte vidéo le Rapport sur la pauvreté en France :

Il y a fort à parier que la crise liée à la covid-19 ne manquera pas d'avoir un impact certain sur la pauvreté, quelle que soit la dimension retenue. J'avais notamment rappelé dans ce billet, que selon l'INSEE, globalement, 20 % des personnes interrogées estiment que la situation financière de leur foyer s’est dégradée durant le premier confinement, 72 % qu’elle n’a pas changé et 7 % qu’elle s’est améliorée (sic). Et les Français ne s'y trompent pas, en ce que le risque de pauvreté fait partie de ceux qui leur font le plus peur, comme le montrent les résultats du baromètre Ouest-France ou ceux du baromètre IPSOS/Secours Populaire Français :

 

 

[ Source : Secours Populaire Français ]

 

Le plus terrible est que les gouvernements successifs semblent fort bien s’accommoder de ce niveau élevé de la pauvreté, comme si elle était inévitable...

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