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Publié par Raphaël DIDIER

Je lisais aujourd'hui un excellent article sur les investissements étrangers dans les sociétés allemandes cotées en bourse. Il en ressort que depuis 2005, la part du capital des entreprises allemandes entrant dans la composition du DAX, l'indice de la Bourse de Francfort, aux mains d'étrangers est passée de 43,8% à 52,6%. Ainsi, par exemple, la Deutsche Börse, l'opérateur de la Bourse de Francfort, est détenue à 84% par des investisseurs étrangers, tout comme l'équipementier sportif Adidas à 79%.

C'est la preuve d'une internationalisation des actionnaires permise par la réorganisation du capital des sociétés allemandes : historiquement, le capitalisme rhénan était basé sur des participations croisées et un soutien massif des banques du pays aux entreprises nationales. D'ailleurs, un pas important a été fait dans la remise en cause de ce modèle traditionnel dès 1999 avec la suppression de la taxation sur les plus-values de cession en bourse. Cela a permis l'entrée en scène des fonds d'investissements et autres fonds de pension internationaux.

Bien sûr, certains facteurs conjoncturels ont également contribué à cette internationalisation du capital des sociétés allemandes . Tout d'abord, la faiblesse du dollar cumulé au dynamisme de l'économie allemande a joué un rôle important dans les choix d'investissements. Et dans le cadre de la crise des prêts hypothécaires aux Etats-Unis (crise dite des subprimes), les marchés de capitaux de la dette sont en berne. Et les marchés actions pourraient en tirer partie...

Il est intéressant de faire le parallèle avec la situation que connaît le CAC 40 en France. En effet, 
au 31 décembre 2006, les non-résidents détenaient 46,2% de la capitalisation boursière des sociétés françaises entrant dans la composition de l’indice CAC 40. L'évolution sur quelques années nous donne le graphique ci-dessous que j'ai construit à partir des données de la Banque de France :

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Précisons qu'il s’agit essentiellement d’une détention au titre d’investissements de portefeuille, donc à priori sans implication profonde dans la gouvernance de la société dont les actions sont possédées. Je me suis alors intéressé à l'origine des investisseurs étrangers dans les sociétés cotées au CAC 40. Sur la base des données 2005, les détenteurs non résidents d’actions de sociétés françaises étaient majoritairement originaires de la zone euro (20%), des États-Unis (15%) et du Royaume-Uni (4%).

Pour finir, il ne faut pas oublier que cette internationalisation du capital des sociétés est un véritable problème pour les politiques en quête d'une élection ou d'une réélection. En effet, la prise de participation dans une entreprise nationale par des investisseurs étrangers est souvent  ressentie par l'opinion publique comme une agression. Cela conduit alors à des prises de position défensives voire protectionnistes que l'on qualifie de "patriotisme économique".
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